La Caisse ira jouer de plus en plus les avoirs des Québécois à l’extérieur du Québec et du Canada.
Josée Legault
http://www.vigile.net/
Voir - www.voir.ca
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/03/13/vendredi-13-pour-la (...)
Vendredi 13 mars 2009
C’est vraiment vendredi 13 pour la Caisse de dépôt et placement !
Michael Sabia devient PDG de la Caisse. Pourtant, que ce soit dans ce qu’il reste de Québéc Inc, ou chez les leaders d’opinion, sa candidature était ni souhaitée, ni voulue. Réagissant à chaud, Bernard Landry avance que c’est « une faute, qui s’approche de la provocation ».
En effet. Après les pertes colossales de la Caisse et la confirmation qu’elle n’investit plus que 17% de ses actifs au Québec, on entend de plus en plus que des Libéraux de l’école bourassienne ne le prennent pas. Cette façon de tourner le dos à la mission orginelle de la Caisse, confirmée par cette nomination, est sûre d’indisposer sérieusement jusque dans les rangs du PLQ.
On dirait bien que la métamorphose extrême de Jean Charest par ses conseillers l’an dernier en Robert Bourassa II a fondu comme neige dès que son gouvernement est redevenu majoritaire...
Quelles en seront à terme les conséquences pour le leadership de Jean Charest dans son propre parti ? C’est à suivre.
En conférence de presse, M. Sabia vient d’ailleurs de confirmer son alignement parfait sur la position du gouvernement Charest quant à la mission de la Caisse
Ce M. Sabia dit ? Que contribuer à l’économie du Québec passe par les rendements, « rester proches des entreprises » ( ?), une présence plus accrue encore sur les marchés mondiaux et former des gestionnaires ( ???).
Traduction : la Caisse ira jouer de plus en plus les avoirs des Québécois à l’extérieur du Québec et du Canada.
Quand on lui a demandé si 17% ds actifs de la Caisse investis au Québec, c’était suffisant ? Il répond que ce n’est pas une « question de quantité » ! Tenez, donc.
Et qu’il préfère les PME. Mais qu’il ne croit PAS que la Caisse peut ou doit aider des grandes entreprises québécoises à ne PAS passer sous contrôle étranger.
Surtout, son parcours n’a jamais trahi chez-lui un préjugé favorable aux intérêts économiques du Québec... LA question principale ici.
Bernard Landry rappelle que Sabia fut « l’artisan du transfert de BCE à Toronto ». Rappelons aussi qu’il fut formé en partie par le sérail des conservateurs de Brian Mulroney à une époque où le premier ministre actuel du Québec faisait parti de ce même gouvernement. Un autre exemple des effets négatifs de la cooptation.
Un vrai vendredi 13.
Si ça continue comme ça, on va quasiment s’ennuyer d’Henri-Paul Rousseau... Ce qui n’est vraiment pas peu dire.