mardi 20 octobre 2009
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LA JOURNALISTE EN PANTALON PRÊTE À RECEVOIR "40 000 COUPS DE FOUET"
03/08/2009
http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20090803T080712Z/-ONU-justice-medias-religion-La-journaliste-en-pantalon-prete-a-recevoir--40-000-coups-de-fouet-.html
La prochaine audience de la journaliste soudanaise qui risque 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon est prévue mardi. Loubna Ahmed al-Hussein espère être acquittée et obtenir la suppression de l'article 152 du code pénal qui permet la flagellation pour quiconque "commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents".
Jugée pour avoir mis un pantalon et risquant la flagellation, la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein n'entend pas se laisser intimider. "Je suis prête à recevoir 40. 000 coups de fouet", affirme-t-elle à l'AFP, la voix pleine de défi.
"JE N'AI ABSOLUMENT PAS PEUR DU VERDICT"
Pour échapper au châtiment, la journaliste, qui porte la "tarha", ce grand foulard traditionnel soudanais recouvrant la tête et les épaules, aurait pu faire jouer l'immunité dont elle bénéficie en tant qu'employée des Nations unies. Elle a au contraire présenté sa démission pour que son procès, dont la prochaine audience est prévue mardi, suive son cours.
"Je suis prête à toutes les possibilités", assure-t-elle par téléphone. "Je n'ai absolument pas peur du verdict".
"Mon principal objectif, c'est de supprimer l'article 152", dit-elle. "Cet article est contraire à la Constitution et à la charia", la loi islamique en vigueur dans le nord du Soudan depuis 1983.
"DES DIZAINES DE MILLIERS DE FEMMES FLAGELLÉES"
"Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu'elles portent, qu'ils me montrent les sourates du Coran ou les hadith (paroles du prophète Mahomet, ndlr) qui le stipulent. Je ne les ai pas trouvés", lance cette veuve d'une trentaine d'années.
"Des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles ont été flagellées à cause de leurs vêtements ces vingt dernières années. Ce n'est pas rare au Soudan", selon elle.
"Simplement, aucune d'entre elles n'ose se plaindre, car qui croirait qu'elles ont été flagellées juste pour avoir mis un pantalon? Elles ont peur du scandale, des doutes sur leurs moeurs", affirme la journaliste.
"J'IRAI JUSQU'AU BOUT"
"Je veux que les gens sachent. Je veux que la voix de ces femmes soit entendue", proclame-t-elle.
"Si je suis condamnée à être flagellée, ou à quoi que ce soit d'autre, je ferai appel. J'irai jusqu'au bout, jusque devant la Cour constitutionnelle s'il le faut", dit-elle.
"Et si la Cour constitutionnelle juge que l'article est conforme à la Constitution, je suis prête à recevoir non pas 40, mais 40. 000 coups de fouet".
En ayant révélé au public cette pratique, "j'ai déjà remporté la moitié de la bataille", estime-t-elle.
TÉMOIGNAGES DE SOUTIEN ET MENACES
Si la journaliste se dit submergée par les témoignages de soutien, elle n'en a pas moins fait l'objet de menaces.
Alors qu'elle s'apprêtait à monter dans sa voiture un matin, un homme à moto lui a lancé, sans ôter son casque, qu'elle finirait comme Marwa el-Cherbini, une jeune Egyptienne récemment assassinée dans un tribunal allemand.
Mardi en tout cas, Mme Hussein compte de nouveau porter les vêtements qui l'ont menée devant la justice.
03/08/2009
http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20090803T080712Z/-ONU-justice-medias-religion-La-journaliste-en-pantalon-prete-a-recevoir--40-000-coups-de-fouet-.html
La prochaine audience de la journaliste soudanaise qui risque 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon est prévue mardi. Loubna Ahmed al-Hussein espère être acquittée et obtenir la suppression de l'article 152 du code pénal qui permet la flagellation pour quiconque "commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents".
Jugée pour avoir mis un pantalon et risquant la flagellation, la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein n'entend pas se laisser intimider. "Je suis prête à recevoir 40. 000 coups de fouet", affirme-t-elle à l'AFP, la voix pleine de défi.
"JE N'AI ABSOLUMENT PAS PEUR DU VERDICT"
Pour échapper au châtiment, la journaliste, qui porte la "tarha", ce grand foulard traditionnel soudanais recouvrant la tête et les épaules, aurait pu faire jouer l'immunité dont elle bénéficie en tant qu'employée des Nations unies. Elle a au contraire présenté sa démission pour que son procès, dont la prochaine audience est prévue mardi, suive son cours.
"Je suis prête à toutes les possibilités", assure-t-elle par téléphone. "Je n'ai absolument pas peur du verdict".
"Mon principal objectif, c'est de supprimer l'article 152", dit-elle. "Cet article est contraire à la Constitution et à la charia", la loi islamique en vigueur dans le nord du Soudan depuis 1983.
"DES DIZAINES DE MILLIERS DE FEMMES FLAGELLÉES"
"Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu'elles portent, qu'ils me montrent les sourates du Coran ou les hadith (paroles du prophète Mahomet, ndlr) qui le stipulent. Je ne les ai pas trouvés", lance cette veuve d'une trentaine d'années.
"Des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles ont été flagellées à cause de leurs vêtements ces vingt dernières années. Ce n'est pas rare au Soudan", selon elle.
"Simplement, aucune d'entre elles n'ose se plaindre, car qui croirait qu'elles ont été flagellées juste pour avoir mis un pantalon? Elles ont peur du scandale, des doutes sur leurs moeurs", affirme la journaliste.
"J'IRAI JUSQU'AU BOUT"
"Je veux que les gens sachent. Je veux que la voix de ces femmes soit entendue", proclame-t-elle.
"Si je suis condamnée à être flagellée, ou à quoi que ce soit d'autre, je ferai appel. J'irai jusqu'au bout, jusque devant la Cour constitutionnelle s'il le faut", dit-elle.
"Et si la Cour constitutionnelle juge que l'article est conforme à la Constitution, je suis prête à recevoir non pas 40, mais 40. 000 coups de fouet".
En ayant révélé au public cette pratique, "j'ai déjà remporté la moitié de la bataille", estime-t-elle.
TÉMOIGNAGES DE SOUTIEN ET MENACES
Si la journaliste se dit submergée par les témoignages de soutien, elle n'en a pas moins fait l'objet de menaces.
Alors qu'elle s'apprêtait à monter dans sa voiture un matin, un homme à moto lui a lancé, sans ôter son casque, qu'elle finirait comme Marwa el-Cherbini, une jeune Egyptienne récemment assassinée dans un tribunal allemand.
Mardi en tout cas, Mme Hussein compte de nouveau porter les vêtements qui l'ont menée devant la justice.