mercredi 18 novembre 2009
1419
CE QU’HILLARY CLINTON NE SAIT PAS SUR LA PALESTINE
Kathleen et Bill Christison
25 janvier 2006
Association France Palestine Solidarité
http://www.france-palestine.org/article3035.html
A la mi-novembre, Hillary Clinton, après une rencontre avec Ariel Sharon lors d’une visite en Israël, commençait sa campagne pour les Présidentielles américaines par l’éloge de l’Israélien, homme “courageux” qui avait fait un pas “d’une incroyable difficulté” en se retirant de Gaza.
Ces remarques faisaient préssentir les éloges déversés sur Sharon, aujourd’hui dans le coma.
Le retrait, claironnait-elle, au mépris total de la réalité, avait pour intention “de démontrer qu’il tentait de revenir dans le processus (de paix) avec les Palestiniens".
Durant son voyage, H Clinton s’arrêta aussi pour une opération photo qui constituait un mensonge aussi monumental que le premier. On la voit debout sur le haut d’une colline, à l’intérieur de la colonie israélienne de Gilo, peuplée de 28 000 Israéliens et située sur l’extrémité sud de Jérusalem surplombant Béthléem.
Gilo se trouve dans les Territoires Palestiniens Occupés . Elle a été construite il y a 30 ans, illégalement selon le droit international sur à peu près 280 hectares de terrains confisqués à leurs propriétaires palestiniens.
Elle se trouve juste à l’intérieur des limites municipales de Jérusalem. Israël a redessiné ces limites après s’être emparé de la Cisjordanie et de Jérusalem Est en 1967, puis avoir exproprié quelque 75 km2 et les avoir annexés, toujours illégalement selon le droit international, à Jérusalem Ouest.
La photo montre H. Clinton debout, prenant la pose, contemplant pensivement sur le côté, derrière elle, le mur de séparation d’Israël, cette monstruosité de béton qui fait 8 mètres de haut. Là où elle se tenait, le mur, comme la colonie de Gilo, est construit sur la terre confisquée aux Palestiniens.
De l’autre côté du mur, à quelque distance , se trouve la petite ville de Béthléem, exsangue, maintenant partiellement encerclée par le mur et coupée de Jérusalem, sa jumelle culturelle et religieuse.
Déjà encerclée par neuf colonies israéliennes, y compris Gilo, par un réseau de routes réservées à l’usage des Israéliens, et par 78 checkpoints et autres obstacles physiques israéliens d’après une estimation de l’ONU, Béthléem depuis des années, n’a plus qu’un accès limité à ses environs.
L’achèvement du mur sur ses côtés nord et ouest, en la coupant de Jérusalem signifie la fermeture totale du poumon de Béthléem.
Un énorme terminal a été ouvert en novembre, les voyageurs à l’entrée et à la sortie de Béthléem sont contraints de passer par plusieurs tourniquets, le détecteur à rayons X et l’examen des permis.
Les Palestiniens peinent à obtenir des laisser-passer pour quitter Béthléem.Le terminal est géré à la fois par des militaires et des civils.
Il fonctionne ni plus ni moins comme une frontière internationale, excepté que les gardes et les soldats sont israéliens des deux côtés de cette « frontière ».
Si vous connaissez la Palestine, l’opération photo d’Hillary Clinton est un coup minable. Sans doute, ne sait-elle rien de l’histoire de ce territoire, on pourrait même l’excuser de ne pas savoir que Gilo se trouve dans les Territoires Occupés. Mais on aimerait croire qu’elle est un être réfléchi, sensible, capable de voir d’un coup d’œil l’énorme mur de béton et la cicatrice qu’il inflige à la terre et à l’humanité des Palestiniens. Et pourtant, sa capacité à rester là, debout devant le mur dont elle chante les louanges est un témoignage clair de la puissance du déni et du pouvoir de la politique.
Hillary Clinton avait bien souligné qu’elle n’avait pas l’intention de visiter les "zones palestiniennes" (elle voulait dire les zones où les Israéliens ne vivent pas encore), sa promesse a été claironnée par la presse israélienne qui assurait la couverture de sa visite.
Nul doute que ses électeurs à New York ainsi que les Démocrates fervents supporters de sa candidature n’aient été également satisfaits de ce qu’elle ait refusé d’avoir des contacts avec ces gens, les Palestiniens.
Hillary Clinton, à l’ombre du mur qu’elle qualifia lâchement de « barrière » déclara « qu’il n’était pas contre les Palestiniens, seulement contre les terroristes ».
Comme si elle savait quelque chose de la situation sur le terrain. Comme si le mur bouleversait simplement les plans de quelques terroristes et ne détruisait pas la propriété, la terre, les maisons, les habitudes de vie, tout simplement la vie de 500 000 Palestiniens innocents.
Dans une déclaration publiée sur son site internet après son voyage, Hillary Clinton affirmait soutenir fermement le « droit » d’Israël à assurer la sécurité de ses citoyens et à construire une « barrière de sécurité afin de repousser les terroristes », dans la même déclaration elle se vantait « d’ avoir réprimandé la Cour internationale de Justice pour avoir débattu du droit d’Israël à construire la barrière ».
Apparemment, nous sommes censés être édifiés par le toupet d’Hilary Clinton, à réprimander une Cour internationale. Une telle détermination en faveur d’Israël se joue bien dans l’arène politique des USA, alors que l’absolue immoralité du mur y est de peu d’importance.
*
Bill Christison, fonctionnaire à la CIA ; a servi en tant qu’officier de renseignements et directeur du Bureau d’analyse politique de la Région. Kathleen Christison, ancienne analyste politique à la CIA a travaillé sur les questions du Moyen Orient depuis 30 ans. Elle est l’auteure de Perceptions of Palestine et de The wound of Dispossession.
traduction : D. Vincent, Afps
Association France Palestine Solidarité
http://www.france-palestine.org/article3035.html
Kathleen et Bill Christison
25 janvier 2006
Association France Palestine Solidarité
http://www.france-palestine.org/article3035.html
A la mi-novembre, Hillary Clinton, après une rencontre avec Ariel Sharon lors d’une visite en Israël, commençait sa campagne pour les Présidentielles américaines par l’éloge de l’Israélien, homme “courageux” qui avait fait un pas “d’une incroyable difficulté” en se retirant de Gaza.
Ces remarques faisaient préssentir les éloges déversés sur Sharon, aujourd’hui dans le coma.
Le retrait, claironnait-elle, au mépris total de la réalité, avait pour intention “de démontrer qu’il tentait de revenir dans le processus (de paix) avec les Palestiniens".
Durant son voyage, H Clinton s’arrêta aussi pour une opération photo qui constituait un mensonge aussi monumental que le premier. On la voit debout sur le haut d’une colline, à l’intérieur de la colonie israélienne de Gilo, peuplée de 28 000 Israéliens et située sur l’extrémité sud de Jérusalem surplombant Béthléem.
Gilo se trouve dans les Territoires Palestiniens Occupés . Elle a été construite il y a 30 ans, illégalement selon le droit international sur à peu près 280 hectares de terrains confisqués à leurs propriétaires palestiniens.
Elle se trouve juste à l’intérieur des limites municipales de Jérusalem. Israël a redessiné ces limites après s’être emparé de la Cisjordanie et de Jérusalem Est en 1967, puis avoir exproprié quelque 75 km2 et les avoir annexés, toujours illégalement selon le droit international, à Jérusalem Ouest.
La photo montre H. Clinton debout, prenant la pose, contemplant pensivement sur le côté, derrière elle, le mur de séparation d’Israël, cette monstruosité de béton qui fait 8 mètres de haut. Là où elle se tenait, le mur, comme la colonie de Gilo, est construit sur la terre confisquée aux Palestiniens.
De l’autre côté du mur, à quelque distance , se trouve la petite ville de Béthléem, exsangue, maintenant partiellement encerclée par le mur et coupée de Jérusalem, sa jumelle culturelle et religieuse.
Déjà encerclée par neuf colonies israéliennes, y compris Gilo, par un réseau de routes réservées à l’usage des Israéliens, et par 78 checkpoints et autres obstacles physiques israéliens d’après une estimation de l’ONU, Béthléem depuis des années, n’a plus qu’un accès limité à ses environs.
L’achèvement du mur sur ses côtés nord et ouest, en la coupant de Jérusalem signifie la fermeture totale du poumon de Béthléem.
Un énorme terminal a été ouvert en novembre, les voyageurs à l’entrée et à la sortie de Béthléem sont contraints de passer par plusieurs tourniquets, le détecteur à rayons X et l’examen des permis.
Les Palestiniens peinent à obtenir des laisser-passer pour quitter Béthléem.Le terminal est géré à la fois par des militaires et des civils.
Il fonctionne ni plus ni moins comme une frontière internationale, excepté que les gardes et les soldats sont israéliens des deux côtés de cette « frontière ».
Si vous connaissez la Palestine, l’opération photo d’Hillary Clinton est un coup minable. Sans doute, ne sait-elle rien de l’histoire de ce territoire, on pourrait même l’excuser de ne pas savoir que Gilo se trouve dans les Territoires Occupés. Mais on aimerait croire qu’elle est un être réfléchi, sensible, capable de voir d’un coup d’œil l’énorme mur de béton et la cicatrice qu’il inflige à la terre et à l’humanité des Palestiniens. Et pourtant, sa capacité à rester là, debout devant le mur dont elle chante les louanges est un témoignage clair de la puissance du déni et du pouvoir de la politique.
Hillary Clinton avait bien souligné qu’elle n’avait pas l’intention de visiter les "zones palestiniennes" (elle voulait dire les zones où les Israéliens ne vivent pas encore), sa promesse a été claironnée par la presse israélienne qui assurait la couverture de sa visite.
Nul doute que ses électeurs à New York ainsi que les Démocrates fervents supporters de sa candidature n’aient été également satisfaits de ce qu’elle ait refusé d’avoir des contacts avec ces gens, les Palestiniens.
Hillary Clinton, à l’ombre du mur qu’elle qualifia lâchement de « barrière » déclara « qu’il n’était pas contre les Palestiniens, seulement contre les terroristes ».
Comme si elle savait quelque chose de la situation sur le terrain. Comme si le mur bouleversait simplement les plans de quelques terroristes et ne détruisait pas la propriété, la terre, les maisons, les habitudes de vie, tout simplement la vie de 500 000 Palestiniens innocents.
Dans une déclaration publiée sur son site internet après son voyage, Hillary Clinton affirmait soutenir fermement le « droit » d’Israël à assurer la sécurité de ses citoyens et à construire une « barrière de sécurité afin de repousser les terroristes », dans la même déclaration elle se vantait « d’ avoir réprimandé la Cour internationale de Justice pour avoir débattu du droit d’Israël à construire la barrière ».
Apparemment, nous sommes censés être édifiés par le toupet d’Hilary Clinton, à réprimander une Cour internationale. Une telle détermination en faveur d’Israël se joue bien dans l’arène politique des USA, alors que l’absolue immoralité du mur y est de peu d’importance.
*
Bill Christison, fonctionnaire à la CIA ; a servi en tant qu’officier de renseignements et directeur du Bureau d’analyse politique de la Région. Kathleen Christison, ancienne analyste politique à la CIA a travaillé sur les questions du Moyen Orient depuis 30 ans. Elle est l’auteure de Perceptions of Palestine et de The wound of Dispossession.
traduction : D. Vincent, Afps
Association France Palestine Solidarité
http://www.france-palestine.org/article3035.html