15 mars 2011
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/03/15/002-radioactivite-nucleaire-japon-mardi.shtml
L'explosion qui s'est produite lundi dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, au Japon, pourrait avoir affecté l'intégrité de l'enceinte principale de confinement du réacteur, déclare mardi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'AIEA précise que les enceintes de confinement des réacteurs numéros 1 et 3 semblent néanmoins intactes.
LE NIVEAU DE GRAVITÉ NUCLÉAIRE À LA HAUSSE
Radio France Internationale (RFI) a d'ailleurs rapatrié presque la totalité de ses envoyés spéciaux mardi soir.
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LA QUESTION DU REFROIDISSEMENT DES RÉACTEURS
Tepco envisage maintenant d'injecter de l'eau larguée par hélicoptère à l'intérieur du réacteur 4.
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L'ACCIDENT NUCLÉAIRE AU JAPON ATTEINT LE NIVEAU 6
15 mars 2011
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/03/15/002-radioactivite-nucleaire-japon-mardi.shtml
L'accident nucléaire à la centrale japonaise de Fukushima-Daiichi atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale de 7, a déclaré mardi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste.
Le niveau 7 n'a été atteint qu'une seule fois dans l'histoire, soit lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, en Ukraine.
«On est dans une catastrophe tout à fait évidente.»
— André-Claude Lacoste, président de l'ASN
SAMEDI, LES AUTORITÉS JAPONAISES AVAIENT CLASSÉ L'ACCIDENT DE FUKUSHIMA AU NIVEAU 4.
« Nous sommes maintenant dans une situation différente de celle d'hier. Il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s'est passé [à la centrale américaine de] Three Mile Island [en 1979] et à Tchernobyl »,
a déclaré le président de l'ASN, lors d'une conférence de presse tenue à Paris.
NOUVEAU BILAN PROVISOIRE
Le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon vendredi dernier ont fait 3373 morts confirmés, 6746 disparus et 1897 blessés, selon un nouveau bilan provisoire officiel de la police nationale japonaise diffusé mardi soir.
LE NIVEAU DE RADIOACTIVITÉ RESTE SUPÉRIEUR À LA NORMALE
Le gouvernement japonais indique que le niveau de radioactivité a fortement baissé mardi à la centrale nucléaire, sur la côte nord-est du pays, endommagée par le séisme de magnitude 9 et le tsunami de vendredi dernier.
La radioactivité à la centrale avait grimpé à la suite de la récente explosion des réacteurs 2 et 3. Elle était à 6 h 30, heure locale, près de 700 fois inférieure au niveau signalé initialement, a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Yukio Edano.
De plus, les vents éloignent vers le large la menace de radioactivité sur le Japon et d'autres pays, a indiqué mardi une porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Toutefois, le niveau de radioactivité relevé dans la préfecture de Chiba, ainsi qu'à Tokyo, restait mardi plus de 10 fois supérieur à la normale, rapporte l'agence de presse Kyodo.
Elle ajoute que le niveau de radioactivité dans la salle de contrôle du réacteur 4 de la centrale est devenu trop élevé mardi pour que les ingénieurs puissent effectuer un travail normal.
L'OMS PRÊTE À INTERVENIR
Les autorités japonaises ont pris les mesures sanitaires appropriées pour protéger la population de la radioactivité, a déclaré mardi matin l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl, affirme que l'agence onusienne n'a pas reçu de demande d'aide du Japon, mais tient ses experts en radioactivité prêts en cas de besoin.
«Jusqu'à présent, les Japonais ont pris toutes les mesures nécessaires, soit évacuations, abri, et stockage d'iode. Cela semble être les mesures de santé publique généralement admises pour le degré d'exposition qui existe à l'heure actuelle.»
— Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS
CRAINTES POUR LE RÉACTEUR 4
Peu après l'explosion du réacteur numéro 2, l'opérateur de la centrale nucléaire, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), a indiqué qu'un incendie s'était déclaré près du réacteur 4. Selon les autorités japonaises citées par l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'incendie avait été éteint.
Toutefois, le combustible nucléaire usagé du réacteur serait maintenant en train de bouillonner et le niveau d'eau baisse considérablement, rapporte l'agence de presse nippone Kyodo.
De plus, l'Agence de sûreté nucléaire japonaise indique que deux brèches de huit mètres de largeur sont apparues dans l'enceinte extérieure du réacteur 4 au cours des dernières heures.
Par ailleurs, une légère hausse de température a été mesurée dans les réacteurs 5 et 6 de la centrale nucléaire, soutient mardi le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.
Les deux réacteurs étaient arrêtés au moment du séisme et contiennent du combustible usé. Ce léger réchauffement pourrait être attribuable à un problème du système de refroidissement, selon les experts.
La centrale de Fukushima, qui alimente les régions de Tokyo et Sendai, compte six réacteurs et date des années 70.
L'explosion survenue plus tôt dans le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire serait due à de l'hydrogène, a confirmé l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. Elle ajoute que l'enceinte de confinement du réacteur n'était apparemment pas trouée.
Lors d'un point de presse, le premier ministre japonais Naoto Kan a indiqué que le niveau de radioactivité était en forte hausse autour de la centrale. Il a ajouté que le risque de fuites avait aussi augmenté.
Selon le secrétaire général du gouvernement japonais, Yukio Edano, le niveau de radioactivité autour des réacteurs est dangereux pour la santé.
Devant la situation, Naoto Kan a appelé les personnes habitant dans un rayon de 30 km autour de la centrale à demeurer confinées chez elles.
LA QUESTION DU REFROIDISSEMENT DES RÉACTEURS
Tepco avait indiqué lundi que le niveau d'eau dans le réacteur 2 avait fortement baissé, rendant très difficile le refroidissement des barres de combustible. Si les barres de combustible n'étaient pas refroidies, elles risquaient de fusionner et d'endommager le coeur du réacteur.
Les opérations d'injection d'eau de mer dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire avaient repris mardi aux premières heures pour tenter de refroidir les barres de combustible, selon l'agence Jiji.Selon Tepco, cité par l'agence, le système de refroidissement du réacteur 2 a carrément cessé de fonctionner.
Le niveau de l'eau a tellement baissé que des cartouches de combustible nucléaire ont pu être exposées à l'air libre, a-t-il expliqué. Par conséquent, le contrôle de la chaleur devient pratiquement impossible. Le réacteur est alors difficile à refroidir et les gaines qui retiennent les produits radioactifs n'existent plus.
Le réacteur 2 est le troisième de cette centrale, située à 250 km au nord-est de Tokyo, à connaître une série d'avaries dues à la panne du système de refroidissement. Une explosion était survenue samedi au niveau du réacteur numéro 1 et une autre, lundi, au niveau du réacteur 3.
La station de pompage de la centrale a été endommagée par le séisme et le tsunami de vendredi.
QUELQUES DONNÉES SUR LES CENTRALES NUCLÉAIRES
•LA PROTECTION DU RÉACTEUR D'UNE CENTRALE NUCLÉAIRE :
La matière radioactive est séparée de l'environnement par trois barrières : le « crayon » qui enveloppe l'uranium (sous forme de pastilles); la cuve et enfin l'enceinte de confinement. Au Japon elle est constituée d'un « liner », ou « peau métallique », ancré dans des parois en béton et fermé d'un couvercle. Ce liner est muni de capteurs.
•LES MESURES EN CAS DE SÉISME :
Dès qu'une secousse est détectée, des capteurs disposés dans le liner déclenchent des barres constituées de matériaux « neutrophages » qui s'insèrent automatiquement dans le réacteur et évitent la propagation de la réaction nucléaire. Le réacteur est de facto à l'arrêt. Cette première parade a très bien fonctionné au Japon. Cependant, la réaction nucléaire continue à un niveau beaucoup plus faible et il faut alors refroidir le réacteur. Mais le système principal et celui de secours ont été vraisemblablement endommagés par le séisme.
•LA FUSION AU SEIN D'UN RÉACTEUR :
La fusion correspond à la surchauffe du combustible qui commence à fondre et à couler, comme une bougie. Il devient alors difficile à refroidir et les gaines qui retiennent les produits radioactifs n'existent plus. Les produits radioactifs risquent de passer dans l'eau qui circule théoriquement en circuit fermé..
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters
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Audio-Vidéo
Le compte rendu de Maxence Bilodeau
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Étienne Leblanc décrit la dévastation qui règne à Sendai et l'état d'esprit de la population face à la menace nucléaire.
Entrevue avec le spécialiste en physique des réacteurs nucléaires, Guy Marleau
Photo: Reuters
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-au-japon/201103/18/01-4380588-distribution-diode-le-canada-nimitera-pas-la-france.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4380584_article_POS1