Comment prendre le pouvoir?
On tue généralement celui qui l'avait avant. Ou on lui donne le temps de s'enfuir parce qu'on est charitable et qu'on n'imagine pas qu'il puisse revenir.
Comment tuer quelqu'un?
Il s'agit de lui enlever la vie ce qui se produit généralement de façon violence au moyen d'ustensiles variés. Il en existe une infinité, les humains ayant consacré une grande partie de leur imagination à imaginer les moyens de s'entretuer.
Suite à cette procédure, le sujet est mort.
Le terme «mort» peut sembler imprécis. On l'étudiera plus tard, un jour.
Comment prendre le pouvoir? Procédure.
Quelqu'un a le pouvoir et on le veut. Il meurt et on a le pouvoir. Et son château.
On remarquera des similitudes avec ce que dans la vie courante on appelle «vol», activité réprouvé par le ministère des lois et règlements et la police.
Il faut donc être attentif. S'il est interdit de voler dans la vie ordinaire des gens ordinaires, cette activité est tout à faite tolérée, permise sinon légale de la part des organismes privés et de certains individus dynamiques appelés «homme d'État».
Ceci se passe le plus souvent en 2 temps. Avant, on a 1 individu aigri, insatisfait de son sort, critique de la façon dont son pays est dirigé, bref, mécontent. De mauvaise humeur. Bref, il n'accepte pas son humble condition. Aussitôt que le pouvoir en place se rend compte de ces aptitudes, on place l'individu en question sur écoute. Dans les endroits plus éloignés, il sera enlevé, torturé pour lui faire avouer ses crimes (y compris ceux qu'il n'a pas encore eu le temps de faire) et exécuté.
Aussitôt que son comportement est connu, il est désigné sous le nom de «terrorisme», «terrorisme». Ce qui est généralement mauvais. Il s'agit d'une catégorie plus sophistiquée de ce qu'on appelle communément «criminel». Qui permet au pouvoir en place et à ses institutions d'utiliser tous les moyens imaginables (y compris illégaux) pour s'en débarrasser.
Généralement, à ce stade, l'individu en question est mort.
Mais il arrive de temps en temps que l'individu ne meure pas tout de suite. Si on ne le tue pas pour des raisons bureaucratique, il pourrira dans un trou non chauffé en attendant que ses plaies se cicatrisent (les interrogatoires sont violents et insistants. Les policiers ont tout leur temps, pas lui.)
Mais une fois entré dans un poste de police, on peut le considérer comme mort. Il sera peut-être considéré comme un héros de la part de certaines personnes qui partagent ses opinions sans avoir le courage (ou la folie) de faire comme lui et de les partager publiquement.
Surprenamment, il arrive de temps en temps que l'individu ne meure pas. Ignéré du pouvoir en place qui réparerait rapidement cette erreur, les exécutants ne manquant jamais, il attend son heure.
S'il est haut placé, avec quelques amis généraux, il peut rapidement remplacer le président élu ou l'ex-dictateur comme on a vu pour messieurs Bonaparte, Pinochet, Franco. Brève liste qui ne porte aucun jugement.
Parfois, l'indivu n'est pas si haut placé et doit se révolter avec quelques amis. Ce qui s'appelle «guerre civile». Ou guerre, tout simplement. Activité qui n'a rien de simple et est très coûteuse.
On a donc 2 groupes. L'un détenant ou appuyant ceux qui détiennent le pouvoir et un autre groupe, le plus souvent moins nombreux (mais le nombre étant remplacé par les dynamisme) qui veut devenir premier ministre, président, roi à la place de celui qui détient (plus ou moins) légalement le titre.
La guerre est une activité récréative complexe qui peut heureusement se résumer simplement. C'est comme un jeu mettant au prise 2 joueurs. Peu importe le nombre des personnes présentes, on le résume toujours par un jeu mettant aux prises 2 joueurs.
Le jeu se joue encore plus simplement. Il s'agit de tuer plus de gens que l'autre. Précisons: plus de gens de l'équipe adverse.
Celui qui tue le plus de joueurs adverses ou sufisamment de joueurs adverses, gagne.
C'est aussi simple que cela.
Il gagne quoi?
Tout.
Le poste du chef de l'équipe adverse qui est en train de s'enfuir, de se suicider ou de mourir d'une rafale de mitrailleuse. Il arrive aussi qu'on aime la procédurite et qu'on tienne absolument à le juger. Comme on a fait pour monsieur Saddam Hussein.
Le gagnant gagne tout. Les châteaux du précédent directeur général, son $, ses femmes. Et le pays tout entier.
Si on se rappelle (mais c'était il y a un bon moment et plusieurs lignes) la comparaison inexacte et imprécise comme tout les comparaisons mais tout de même utile pour éveiller les esprits que l'on a fait avec le vol. Ou une comparaison qu'on n'a pas encore faites mais que l'on fera à l'instant avec le vol à main armé ou le vol avec violence ou le meurtre prémédité, toutes activités répréhensibles dans nos contrées et qui amènent la honte et le déshonneur sur la tête des personnes que l'on jugera devant jury. On remarquera une différence. Infime. Minuscule. Insignifiane.
Tuer sa femme pour toucher son héritage ou le voison pour avoir son poisson rouge exotique est considéré par tous comme «mal». Voir ce mot. Pas seulement l'épouse agonisante ou le voisin troué de balle mais par tout le monde.
Généralement assassiner quelqu'un dans nos contrées et vues comme une activité répréhensible. Par exemple, une femme sans enfant jalousant une femme enceinte et qui lui ouvre le ventre au couteau pour lui prendre son bébé en remplacement du coussin qu'elle porte depuis 9 mois sous sa robe est vue comme la vilaine de l'affaire. Même si les femmes ayant des activités hormonales complexes sont jugées pour cette raison avec clémence par les tribunaux. Elles peuvent donc étrangler leurs bébés ou laisser mourir de faim leurs enfants sans qu'on leur en tienne exagérément rigueur, la complexité de leur cerveau et de leur système endocrinien ne leur laissant sans doute pas le choix. Il faut sans doute être une femme pour comprendre et comme il y en a beaucoup, on a pu les observer avec prudence. De loin.
Si nous résumons, il est de commune mesure de mal voir les individus qui commettent des crimes (sauf les femmes). On résumera encore plus la situation en disant que tuer est mal. Non seulement mal mais illégal. Il y a même un commandement de la divinité courante dans nos contrées qui l'interdit. En plus des textes de lois ordinaires.
Tout ceci paraît parfaitement naturel sans que personne ne pense à remettre en question cette façon de voir.
Mais notre sujet était l'assasinat politique ou le coup d'État (assassinat plus nombreux qu'un simple régicide) ou la guerre (assassinats de masse). Et il est tout à fait légal de considérer ces activités comme avouables. On évitera par contre de trop insister.
Nous avions à faire à un individu mécontent.
L'individu mécontent qui démontre violemment son mécontentement est puni. En plus, on le nomme criminel et terroriste.
Subtilité. Ceci est vrai, s'il perd.
Et il est vrai que la plupart des mécontent perdent. Ils perdent aussi la vie très souvent.
Mais s'ils gagnent?
Ceci change tout. Ce qui fait que la règle communément admise en nos contrées que le meurtre et le vol est «mal» et illégal ne tient plus.
Il existe plusieurs états de la matière et différentes lois selon la grosseur des corps étudiés.
Si le le meurtrier gagne, on l'a dit, il gagne tout dans son pays. Mais en plus, il gagne le respect de tous les autres présidents, rois, directeurs généraux de la planète.
On observera que la plupart de ces individus prestigieux on gagné leur place en utilisant les mêmes procédés. Ce qui les rend un tentinet bénisseur.
Il va de soi qu'il réprouve avec indignation et la plus grande réprobation toute activité de personnes mécontentes et tentant pour cette raison spécieuse de les remplacer. Ce qui les fait combattre avec la plus extrême violence toute forme de protestation selon l'idée qu'un mot mal place, un ricanement peut mener à une révolte une révolution.
Et ces individus se comprenant sans rien dire approuve les sévères mesures que chacun entreprend dans son monde pour comserver sa place.
Mais comme chacun sait comment l'autre est arrivé là où il est, le bon usage du monde leur interdit de trop insister sur la manière dont leur confrère est arrivé là où il est. Comme il est impoli de s'informer de l'origine de sa forture auprès d'un homme fortuné.
Nous avons donc un monde dirigé par des assassins. Ou des voleurs.
Bien sûr, on parlera aussi de démocraties. Ceci existe, il y a même des livres qui en parlent comme si c'était une chose avérée. Mais on remarquera que dans les rares pays où cette activité se passe, ceux qui se combattent (avec des mots) pour arriver (relativement) pacifiquement au pouvoir sont généralement subventionnés par les industriels et financiers locaux à charge de revanche une fois qu'ils seront arrivés aux commande de l'État et aux finances publiques.
On semble tenir rigueur à certains indivus du Moyen-Orient sur la façon brutale dont ils utilisent leur pouvoir. Parfois, même si c'est impoli, on s'informe sur la manière dont ils y sont arrivés. Et on se mêt soudainement à critiquer quelques personnes.
Ce qui est léger.
Si on se rappelle de ce qui vient d'être démontré ou illustré et les faits ne changent rien à l'affaire, on fera une loi générale affirmant que toutes ces personnes sont arrivés au pouvoir par le meurtre. Et y sont restés par le même moyen. Sauf qu'une fois au pouvoir on n'à plus besoin de se salir les mains pour utiliser cette vieille métaphore si parlante, il y a énormément de gens désireux de le faire à notre place. Et si nous apprécions le légalisme, des érudits mijoteront des lois tout à notre avantage. Comme quoi il est interdit de se moquer du chef de l'État ou de l'armée. On peut même ajouter une pointe d'amertume si savoureuse en punissant ces activités déplaisantes de mort plus ou moins violente.
On oublie si vite que nos grands démocrates étaient amis de ces individus prestigieux. Y compris des 2 ou 3 d'entres eux qui ont eu des problèmes avec leur peuple.
On considèrera donc comme impoli de juger de leur états mentaux. Comme semble le faire quelques psychiâtres et journalistes ici et là. On se souviendra que pendant des décennies, les psychiâtres ont servi dans l'ex-URSS à torturer les prisonniers politiques que l'on considérait dément car tout individu normal ne pouvait qu'aimer les pouvoir local.
On finira donc par monsieur Kadhafi qu'on s'est pris soudainement à détester dans nos chaumières télévisés. Certes, il est arrivé au pouvoir en tuant autant qu'il le fallait. Et il s'y est maintenu de la même manière sans que personne ne trouve jamais à y redire jusqu'à tout récemment. Pour conserver son pouvoir, il est donc tout à fait normal qu'il recoure à des procédés qui lui ont de tout temps si bien servi.
Mais me direz-vous, comment tout ceci se terminera-t-il?
Nous sommmes en ce moment en train d'assister à une guerre civile. Une partie de la population veut se débarrasser de son cher leader et une autre veut le conserver. L'armée semble balancer.
Si monsieur Kadhafi tue assez de monde dans ses opposants, il conservera le pouvoir. Et les survivants recommenceront à lui obéir. Et tous les grands de ce monde recommenceront à lui parler comme à un ami. Il se peut qu'il y ait un petit froid pendant un moment mais la réalité et le réalisme est ce qui sert de guide à nos élites.
S'il perd ou a l'air de perdre, quelques grands de ce monde décideront sans doute d'appuyer les opposants, surtout qu'il y du pétrole à prendre ou partager.
Le jeu n'est donc pas terminé.
Quelques âmes sensibles se plaindront sans doute des souffrances publiques. On a pu observer que les âmes sensibles ayant une liste illimité de sujets d'afflictions se détourneront vite des causes perdues pour se consacrer à celle des petits chats sans foyer.
La population ignare traditionnelle pour le moment excitée par les images de la tv et les descriptions émues des correspondants cessera instantanément d'être excitée dès que l'on reviendra à la programmation régulière. Ainsi, on vient d'apprendre avec joie que madame Dion a retrouvé sa taille normale quelques mois après son accouchement. On en bave de satisfaction.
On dira aux rares personnes qui se souviendront encore de ces drames (un mois suffit pour tout oublier et il y a des soldes!) que si elles ne sont pas contentes de cet état de chose qu'elles n'ont qu'à changer le monde.
Le professeur Bulle a parlé et il a mal aux doigts et soif d'une bonne Guinness.
Ollé!
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Voir. no. 5092. KADHAFI . DANS LA TÊTE DES DICTATEURS de Judith Lachapelle
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Photo. Charlie Chaplin dans son film Le Dictateur
http://www.prevensectes.com/chaplin.jpg
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