lundi 26 avril 2010
3458. LES MAÎTRES DU MONDE FONT DES LOIS. NOUS SOMMES RASSURÉS.
IL N'Y A QUE LE CRIME QUI LES INTÉRESSE
Raymond Giroux
24 avril 2010
Le Soleil
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201004/23/01-4273772-il-ny-a-que-le-crime-qui-les-interesse.php
(Ottawa) Pas une journée ne se passe à Ottawa sans que le crime, sous une forme ou l'autre, revienne à l'ordre du jour.
Comme si les conservateurs se couchaient le soir en ne pensant qu'à cela, y rêvaient toute la nuit et en bavaient au petit-déjeuner.
Les assauts quotidiens des amis de Stephen Harper sur le law and order, en ânonnant à répétitions des initiatives fondées sur la plus basse démagogie, dans le meilleur des cas, épuisent ma patience.
Lundi, par exemple, Stephen Harper pique une crise, outré d'apprendre que Karla Homolka a le droit de demander un pardon cette année.
Conséquence : allez, ordonne-t-il au ministre de la Sécurité publique Vic Toews, il faut changer la loi, malgré l'odieux de voter des lois personnalisées.
Le même jour, retour sur scène du projet de loi éliminant la clause de la «dernière chance» concernant le droit à la libération conditionnelle anticipée pour les meurtriers.
Peu importe le niveau de réintégration des individus, ce sera 25 ans minimum au nom des droits des victimes.
Mais si on aidait ces dernières, au lieu de les conforter dans l'esprit de vengeance?
Ne posez pas la question au sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, son idée est faite.
Mardi, M. Toews revient avec un projet de loi défendant les victimes d'actes terroristes qui prévoit la constitution d'une liste de pays suspects.
Faites confiance aux conservateurs, nous aurons des surprises sur la liste.
Mercredi, repos du guerrier.
Il faut laisser la place à la comparution aux effets encore imprévisibles à ce moment de Rahim Jaffer.
Constat : le gouvernement a bien fait de ne rien faire, M. Jaffer a accaparé toutes les nouvelles.
Jeudi : reprise de l'assaut contre la détention à domicile pour les crimes graves, et en passant contre le libre choix des juges à déterminer les peines.
La justice se politise.
Mais connaissez-vous beaucoup de «criminels qui purgent leur temps sur la bavette du poêle», comme a lancé le député Steven Blaney sous les applaudissements chaleureux de ses collègues?
Ces gens-là, un jour, demeureront en prison, car il s'agit là d'un des seuls postes à la hausse dans le dernier budget Flaherty.
À une époque où jamais le taux de criminalité n'a été aussi bas, ce dossier n'intéresse qu'une frange de l'électorat qui vote déjà pour le Parti conservateur.
À preuve d'ailleurs, les conservateurs doivent se poser eux-mêmes des questions, au Parlement, parce que personne d'autre ne le fait, le sujet étant hors d'ordre hors de la base électorale réformiste.
Et hier, enfin, dernier assaut de la semaine, rebelote contre le terrorisme en simplifiant les procédures d'emprisonnement.
Et cerise sur le gâteau, ils se vantent de leur semaine de travail, par la voix du député Daniel Petit.
Raymond Giroux
24 avril 2010
Le Soleil
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201004/23/01-4273772-il-ny-a-que-le-crime-qui-les-interesse.php
(Ottawa) Pas une journée ne se passe à Ottawa sans que le crime, sous une forme ou l'autre, revienne à l'ordre du jour.
Comme si les conservateurs se couchaient le soir en ne pensant qu'à cela, y rêvaient toute la nuit et en bavaient au petit-déjeuner.
Les assauts quotidiens des amis de Stephen Harper sur le law and order, en ânonnant à répétitions des initiatives fondées sur la plus basse démagogie, dans le meilleur des cas, épuisent ma patience.
Lundi, par exemple, Stephen Harper pique une crise, outré d'apprendre que Karla Homolka a le droit de demander un pardon cette année.
Conséquence : allez, ordonne-t-il au ministre de la Sécurité publique Vic Toews, il faut changer la loi, malgré l'odieux de voter des lois personnalisées.
Le même jour, retour sur scène du projet de loi éliminant la clause de la «dernière chance» concernant le droit à la libération conditionnelle anticipée pour les meurtriers.
Peu importe le niveau de réintégration des individus, ce sera 25 ans minimum au nom des droits des victimes.
Mais si on aidait ces dernières, au lieu de les conforter dans l'esprit de vengeance?
Ne posez pas la question au sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, son idée est faite.
Mardi, M. Toews revient avec un projet de loi défendant les victimes d'actes terroristes qui prévoit la constitution d'une liste de pays suspects.
Faites confiance aux conservateurs, nous aurons des surprises sur la liste.
Mercredi, repos du guerrier.
Il faut laisser la place à la comparution aux effets encore imprévisibles à ce moment de Rahim Jaffer.
Constat : le gouvernement a bien fait de ne rien faire, M. Jaffer a accaparé toutes les nouvelles.
Jeudi : reprise de l'assaut contre la détention à domicile pour les crimes graves, et en passant contre le libre choix des juges à déterminer les peines.
La justice se politise.
Mais connaissez-vous beaucoup de «criminels qui purgent leur temps sur la bavette du poêle», comme a lancé le député Steven Blaney sous les applaudissements chaleureux de ses collègues?
Ces gens-là, un jour, demeureront en prison, car il s'agit là d'un des seuls postes à la hausse dans le dernier budget Flaherty.
À une époque où jamais le taux de criminalité n'a été aussi bas, ce dossier n'intéresse qu'une frange de l'électorat qui vote déjà pour le Parti conservateur.
À preuve d'ailleurs, les conservateurs doivent se poser eux-mêmes des questions, au Parlement, parce que personne d'autre ne le fait, le sujet étant hors d'ordre hors de la base électorale réformiste.
Et hier, enfin, dernier assaut de la semaine, rebelote contre le terrorisme en simplifiant les procédures d'emprisonnement.
Et cerise sur le gâteau, ils se vantent de leur semaine de travail, par la voix du député Daniel Petit.