lundi 19 juillet 2010
4141. AGENCE DE NOTATION
AGENCES DE NOTATIONS : "JE SUIS VENAL ET JE LE RESTE ...."
BUBEBA. Build a Better Bank
Alain Hemelinckx
http://www.thebankblog.org/2010/04/je-suis-venal-et-je-le-reste-.html
Ce matin je lisais une étude du site "mon argent" mettant en relief les "rating" ou notation des banques, c'est à dire ce que l'on pourrait communément appeler leur "solidité" financière.
Le principe de cette notation est simple : quand un pays ou une entreprise emprunte sur les marchés, il demande à une des agences de notation de qualifier sa dette, c’est-à-dire de donner une estimation des risques de non remboursement en fonction de sa solvabilité, ses perspectives etc.
En fonction des systèmes de notation des agences, ces dettes se retrouvent alors notées entre AAA (risque le plus faible) et CCC, voire D (faillite ou quasi-faillite).
Aujourd'hui c'est devenu une vérité qui nous transperce les yeux. le scandale Enron, les agences de notation ne l'ont même pas vu arriver...
4 jours avant sa chute, Enron était qualifié de AAA.
Pas plus que la faillite de Lehman Brothers qui 3 jours avant sa faillite était elle aussi encore cotée AAA.
Pourtant, les agences de notation continuent de faire la pluie et le beau temps sur l'économie mondiale.
Leur dernier fait d'armes : elles ont précipité la Grèce dans la crise.
Et elles s'attaquent maintenant au Portugal.
Et qui rémunère les agences ?
Les émetteurs de dette eux-mêmes, entre 25 000 et 125 000 dollars.
Conclusion : risque de conflit d’intérêt évident, d’autant que les agences ont tout intérêt à ce que leurs clients émettent toujours plus de produits financiers, puisqu’elles sont sûres de devoir les noter par la suite, et de facturer leurs honoraires à chaque fois.
Les agences de notation ont d’ailleurs largement participé à la montée en puissance des produits financiers ultra-complexes, issus de la titrisation de créances douteuses, en les notant allégrement AAA ou apparenté, et en poussant leurs clients à en créer toujours plus.
Et parmi les champions de cette roulette russe financière, Goldman Sachs.
pour plus d'information sur la commission d'enquête en cours sur Goldman Sachs
•le premier rapport du président de la commission d'enquête sur la banque Goldman Sachs : http://levin.senate.gov/newsroom/release.cfm
•une première partie des pièces à conviction mises à disposition du public : http://levin.senate.gov/newsroom/supporting/2010/PSI.Exhibits.pdf?id=324169
Et maintenant on désinforme les consommateurs sur les livrets d'épargne...
Pire encore, des magazines comme "mon argent" relaient ces rating auprès des consommateurs, leur laissant potentiellement entendre qu'ils doivent les intégrer comme critère de choix de leur banque/livret d'épargne.
C'est le devoir d'un magazine d'informer correctement. C'est le devoir de spécialistes de la finance comme "mon argent" d'écrire que le rating dans le cas du livret d'épargne est une information qui ne sert à rien. Pire encore, ces informations peuvent donner l'impression à certains consommateurs que les banques qui n'ont pas de rating sont moins solvables/solides que d'autres.
Ce que les consommateurs doivent faire pour sécuriser leur épargne, c'est de vérifier la protection dont ils bénéficient. cfr les emails que j'ai envoyé en juin 2008 concernant Kaupthing.
J'avais copié à l'époque certains journalistes et test achats afin d'éveiller l'attention sur les risques encourus et de limiter leurs dépôts à la limite de la garantie ( en l'occurrence 20.000 euros pour Kaupthing )
Et pour demain ?
La crise et les commissions d'enquête sur les agissement des plus grandes banques ( cfr goldman sachs : voir les liens dans ce post) doivent nous forcer à repenser le modèle opérationnel des banques et de la finance.
Dans cet esprit, "first things first"..
La finance et le métier de la banque est fondée sur un pilier : la confiance.
Cette confiance est codifiée par des rating émis par des agences de notation qui ont fait la preuve de leur inefficacité.
Désormais, nous devons nous assurer que ces agences de notation soient sous contrôle. ( j'aurai encore mille et une choses à écrire sur le "comment faire en sorte que les notations/rating soient sous contrôle , mais là ma petite fille pleure et a besoin de son papa )
Bonne journée à tous et toutes
BUBEBA. Build a Better Bank
Alain Hemelinckx
http://www.thebankblog.org/2010/04/je-suis-venal-et-je-le-reste-.html
Ce matin je lisais une étude du site "mon argent" mettant en relief les "rating" ou notation des banques, c'est à dire ce que l'on pourrait communément appeler leur "solidité" financière.
Le principe de cette notation est simple : quand un pays ou une entreprise emprunte sur les marchés, il demande à une des agences de notation de qualifier sa dette, c’est-à-dire de donner une estimation des risques de non remboursement en fonction de sa solvabilité, ses perspectives etc.
En fonction des systèmes de notation des agences, ces dettes se retrouvent alors notées entre AAA (risque le plus faible) et CCC, voire D (faillite ou quasi-faillite).
Aujourd'hui c'est devenu une vérité qui nous transperce les yeux. le scandale Enron, les agences de notation ne l'ont même pas vu arriver...
4 jours avant sa chute, Enron était qualifié de AAA.
Pas plus que la faillite de Lehman Brothers qui 3 jours avant sa faillite était elle aussi encore cotée AAA.
Pourtant, les agences de notation continuent de faire la pluie et le beau temps sur l'économie mondiale.
Leur dernier fait d'armes : elles ont précipité la Grèce dans la crise.
Et elles s'attaquent maintenant au Portugal.
Et qui rémunère les agences ?
Les émetteurs de dette eux-mêmes, entre 25 000 et 125 000 dollars.
Conclusion : risque de conflit d’intérêt évident, d’autant que les agences ont tout intérêt à ce que leurs clients émettent toujours plus de produits financiers, puisqu’elles sont sûres de devoir les noter par la suite, et de facturer leurs honoraires à chaque fois.
Les agences de notation ont d’ailleurs largement participé à la montée en puissance des produits financiers ultra-complexes, issus de la titrisation de créances douteuses, en les notant allégrement AAA ou apparenté, et en poussant leurs clients à en créer toujours plus.
Et parmi les champions de cette roulette russe financière, Goldman Sachs.
pour plus d'information sur la commission d'enquête en cours sur Goldman Sachs
•le premier rapport du président de la commission d'enquête sur la banque Goldman Sachs : http://levin.senate.gov/newsroom/release.cfm
•une première partie des pièces à conviction mises à disposition du public : http://levin.senate.gov/newsroom/supporting/2010/PSI.Exhibits.pdf?id=324169
Et maintenant on désinforme les consommateurs sur les livrets d'épargne...
Pire encore, des magazines comme "mon argent" relaient ces rating auprès des consommateurs, leur laissant potentiellement entendre qu'ils doivent les intégrer comme critère de choix de leur banque/livret d'épargne.
C'est le devoir d'un magazine d'informer correctement. C'est le devoir de spécialistes de la finance comme "mon argent" d'écrire que le rating dans le cas du livret d'épargne est une information qui ne sert à rien. Pire encore, ces informations peuvent donner l'impression à certains consommateurs que les banques qui n'ont pas de rating sont moins solvables/solides que d'autres.
Ce que les consommateurs doivent faire pour sécuriser leur épargne, c'est de vérifier la protection dont ils bénéficient. cfr les emails que j'ai envoyé en juin 2008 concernant Kaupthing.
J'avais copié à l'époque certains journalistes et test achats afin d'éveiller l'attention sur les risques encourus et de limiter leurs dépôts à la limite de la garantie ( en l'occurrence 20.000 euros pour Kaupthing )
Et pour demain ?
La crise et les commissions d'enquête sur les agissement des plus grandes banques ( cfr goldman sachs : voir les liens dans ce post) doivent nous forcer à repenser le modèle opérationnel des banques et de la finance.
Dans cet esprit, "first things first"..
La finance et le métier de la banque est fondée sur un pilier : la confiance.
Cette confiance est codifiée par des rating émis par des agences de notation qui ont fait la preuve de leur inefficacité.
Désormais, nous devons nous assurer que ces agences de notation soient sous contrôle. ( j'aurai encore mille et une choses à écrire sur le "comment faire en sorte que les notations/rating soient sous contrôle , mais là ma petite fille pleure et a besoin de son papa )
Bonne journée à tous et toutes