QUI EXERCE LE POUVOIR AU QUÉBEC ?
Gérald Larose
30 août 2010
www.branchez-vous.com
La Commission Bastarache reprend ses travaux aujourd’hui. Son démarrage fut, on ne peut plus, fulgurant. Confirme-t-il sa pertinence ? Ou au contraire l’infirme-t-il ?
Elle est tombée comme une tonne de briques. La déposition de l’ancien ministre libéral de la justice du gouvernement Charest, Marc Bellemarre, documentée, claire, précise et livrée sans éclat, est allée au coeur de la question qui tenaille l’opinion publique depuis plusieurs mois : Qui exerce le pouvoir au Québec ? Les élus pour le bien commun ou l’argent pour les biens particuliers ?
Pour enterrer la grosse question "du peuple" Jean Charest a décidé d’en poser une petite à un ami : Le processus de nomination des juges au Québec, tel qu’il se déroule, est-il normal ou anormal ? Comment le bonifier ? En soi, pour certains, cette question est intéressante. Mais, dans le contexte, elle est plutôt "divertissante"... au sens que vous devinez.
En effet, la réponse qu’en a formulée Marc Bellemarre en début de son témoignage "divertit". Tout en décrivant les éléments qui, somme totale, ne semblent pas déroger à un processus normal de nomination des juges il interroge systématiquement le rôle que jouent les "bachmans" (collecteurs de fonds) du Parti libéral et aussi, sinon surtout, la conception que Jean Charest s’en fait et les gestes qu’il en déduit.
Et nous voilà revenus à la "grosse" question. Qui dirige le Québec : des élus pour le bien commun ou l’argent pour les biens particuliers ? Et derrière l’argent ? Quels secteurs ? Y a-t-il plus et autre que la construction et les firmes d’ingénérie ? Quels méncanismes ? Y a-t-il plus et autre que le financement des partis politiques et selon quelles ramifications ? Quels partis ? Y a-t-il plus et autre que le Parti libéral et dans quelles proportions ? Etc. Etc. Toutes des questions que l’immense majorité de la population et des groupes d’intérêts divers et contradictoires de la société souhaitent voir être élucidées dans le cadre d’une véritable commission d’enquête publique indépendante et que le gouvernement libéral refuse toujours depuis plusieurs mois.
La commission Bastarache s’est mise en route. Il n’a fallu que quelques heures pour que la question principale refasse surface confirmant ainsi l’inanité de son mandat. Sa crédibilité tient au fait qu’elle renvoie le tout à l’examen d’une enquête plus large.
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Image. Garnotte. Le Devoir
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L’écolier Charest