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LES MATHÉMATIQUES CONTRE L’ÉCONOMIE SAUVAGE

LES FRACTALES COMME ANTIDOTE AU DÉLIRE DS COURTIERS DE WALL STREET ET D’AILLEURS.

QUÉBEC SIENCE. Fév.09. Raymond Lemieux

Pour être franc, je n’ai jamais compris la mécanique des fonds communs de placement (équilibrés, monétaires, internationaux, nord-américain, etc.) et des autres produits financiers; ni les subtilités du NASDAQ, du TSX composite ou du S&P 500, que l’on présente tous les soirs au bulletin de nouvelles. La physique des particules me semble plus simple.

Cette économie délirante, avec son langage ésotérique, se retrouve depuis des mois au cœur d’un tourbillon dont on ne sait pas encore comment elle va sortir. Était-ce prévisible? J’avais déjà des doutes à propos du discours optimiste que tenait mon conseiller financier, comme bien d’autres, quand il m’arrivait d’investir à gauche et à droite. «Vous manquez des occasions, me disait-il. Il y a des fonds communs de placement qui ont actuellement des rendements de 10% par année. On ne peut évidemment rien garantir, mais qui ne risque rien n’a rien!»

Comment répondre à cela? Par les mathématiques fractales.

En mathématique, les fractales servent à décrire des objets dont les formes peuvent se répéter à des échelles plus petites. Par exemple, l’aspect d’un brocoli se retrouve dans chacune de ses tiges.

Fin psychologue, mon conseiller n’a rien entendu et il m’a affublé, en s’excusant presque, d’un profil conservateur.

(Code de courtier ou de conseiller financier qui lui permet de différencier divers types ou cas d’investisseur. Le prudent qui veut des placements de père ou de mère de famille et qui, idéalement, ne voudrait jamais perdre son capital. Et celui qui veut le maximum de rendement. Il y a le cas moyen entre les 2. Le premier cas, comme on n’aura rien pour rien, semble t-il dans le monde de la finance, tâte l’eau froide du bout de son orteil. Les rendements de son investissements seront faibles tandis que les compagnies ou «produits financiers» - on utilise ce terme vague pour faire oublier qu’il y a longtemps que la plupart des placements ne consiste plus en actions ou obligations de compagnies qui donnent, en théorie, droit à un vote, une part des bénéfices ou des dividendes et, surtout, en théorie encore, à un pan de mur, une machine, quelques briques de l’usine ou la moitié du snack-bar. Selon que l’on soit actionnaire majoritaire, minoritaire ou pion actionnaire. Maintenant, il s’agit d’indices, de chiffres mystérieux tenant davantage du trafic d’indulgence que de la possession charnelle d’une jolie blonde à la peau brûlante ou, encore, de la salle des fournaises du foyer de personnes âgées, L’eau Vive, dans lequel on investit. L’investisseur dynamique, comme décrit dans les codes du courtier est un aventurier dont les placements sont majoritairement dans ces produits exotiques au rendement pharaonique (malheureusement, c’était toujours l’année dernière avant qu’on y entre. Ou, comptabilisés sur 10 ans, les mauvaises années qui ne comptent pas vraiment dans la moyenne délectable sont justement celles où vous y aurez investi jusqu’au moment où, écoeuré, vous serez parti en claquant la porte. En fait, rien, puisqu’il n’y a rien à claquer. Ces investissements étant avant tout immatériels et symbolique. Et vous y aurez laissez le rendement promis qui ne s’est jamais manifesté comme la prochaine apparition de la Sainte Vierge ou de la soucoupe volante et, pire, votre mise de fond. Le tamia prudent devrait avoir quelque % de rendement dans les bonnes années. Et dans les mauvaises, avoir gardé son porte-feuille de cuirette et son contenu. Mais il arrive que les courtiers – il faut bien vivre et ils touchent un % pour chaque transaction de leurs conseillés/clients qui ne sont pas vraiment de leurs amis- fasse passer un candidat d’un niveau à l’autre. Et la sœur de Jésus-Marie au profil le plus lent se verra accoler Britney qui aime le risque pour le sentiment de vivre qu’il lui donne, spécialement à quatre pattes. Finalement, tout le monde aura perdu. Sauf le courtier qui aura conservé son job. Ou il l’aura perdu et un autre semblable à lui fera les mêmes promesses.)

(…)

Benoît Mancherot, père des mathématiques fractales (…) expliquait, à sa façon, le fonctionnement de la Bourse : «Les prix paraissent monter sans arrêt, toujours rationnellement, puisque à chaque moment la persistance de la montée est plus probable que son interruption. Mais corrélativement, la valeur mathématique de la chute possible monte elle aussi (…) Donc le risque augmente constamment. Finalement, on peut, avec des mathématiques fractales, décrire les valeurs boursières et prévoir, pour elles, un risque plus élevé que ne le pensaient les théoriciens de la finance.» Il a appliqué ces principes à l’économie dans Fractales, hasard et finance. Flammarion.

En suivant cette logique, la structure devait tôt ou tard s’effondrer (…) Puis, ces derniers mois, est arrivé «l’accident intégral» (…)

(la tempête parfaite, the perfect storm comme l’a dit monsieur Henri Paul Rousseau qui aime bien répéter les choses en anglais après les voir dit en français ou le contraire. Puisque l’ont sait que l’anglais est la langue des affaires et la français celle des gens nés pour manger un petit pain et porter de l’eau. Mais tout ceci et rien de cela n’est de sa faute.)