LE LUXE DU TEMPS
LE SECRET DE JEAN CHAREST ? LA PASSION.
Vincent Marissal
La Presse
Politique, samedi, 12 septembre 2009, p. A21
La chose a fait peu de bruit à Montréal, mais le Tout-Sherbrooke n'en avait la semaine dernière que pour Jean Charest, qui a fêté en grand le 25e anniversaire de son entrée en politique.
C'était en septembre 1984. Jean Charest, âgé de seulement 26 ans, entrait au Parlement fédéral porté par la vague conservatrice de Brian Mulroney.
Dans une entrevue avec le collègue Luc Larochelle de La Tribune, Jean Charest a révélé samedi dernier le secret de sa longévité en politique.
L'attrait du pouvoir ? Le défi de gouverner ? L'amour de la politique ?
Non. La passion, a répondu Jean Charest.
La passion ?
Étonnant personnage que ce Jean Charest.
Disons qu'en l'observant depuis une bonne quinzaine d'années, le mot passion n'est certainement pas le premier qui me serait venu à l'esprit.
[Le mot «rat» vient à l'esprit.]
Au début de sa carrière, il avait la fougue typique de son jeune âge. En 1995, pendant la campagne référendaire, il était certainement animé d'une passion débordante, heureusement pour le camp du Non d'ailleurs, qui collectionnait les éteignoirs.
Mais depuis qu'il est à Québec, le flegme semble avoir pris le dessus chez Jean Charest, du moins en apparence.
[Et c'est avec ce flegme qui passera peut-être à la légende qu'il a assisté au vol de 50 milliards de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec. On dira que c'est une bonne attitude. ]
Pourtant, le feu brûle toujours et s'il n'en tient qu'à Jean Charest, il sera en poste pour de nombreuses rentrées à venir.
[Pitié!]
" Je ne me vois pas à la retraite, a-t-il expliqué à La Tribune. J'ai même de la difficulté à comprendre ceux qui souhaitent tout arrêter pour jouer au golf. "
Compté pour mort (politiquement, bien sûr) après la débâcle de mars 2007, Jean Charest s'est accroché et a remporté l'improbable pari de regagner une majorité 20 mois plus tard.
[Grâce à la complicité des journaux et des faiseurs de contenu des journaux (qui s'appellent «journalistes») et des partis d'opposition. Trop occupé à préparer une seconde carrière comme animateur tv ou à polir son argentierie. Tout le reste du monde faisant semblant de croire à l'incroyable mensonge répété sans cesses: (lui et madame Monique-Jérôme Forget ne rencontraient jamais les dirigeants de la Caisse dont monsieur Henri-Paul Rousseau donc donc donc ils n'étaient pas au courant de la déconfiture qui s'en venaient et qu'ils allaient annoncer. Donc pas responsable non plus. Comme la mémoire de l'électeur moyen ressemble à celle d'une sonnette de porte. 1 bit ou 2. Ding Dong. À la fin de la phrase, ils ne se rappellent déjà plus du début. S’il avait attendu la débâcle inévitable, il aurait été jeté hors du bateau. Prenant tout le monde par surprise, il a déclenché les élections. Ce que certains trouvent encore «inexplicable». Comme personne ne leur rappelait de ce qui venait de se passer, ils ne se rappelaient plus eux-mêmes. Incroyable résultat, le rat a été réélu. Pour sa bonne mine et sa bonne santé. Pour sa bonne mine et sa bonne santé. Et maintenant, plus personne n’en parle, tout le monde fait comme si c’était très loin dans le passé sans conséquences futures. Si on dit le mot «légitimité» je mange mes bas.]
Après une telle remontée (et après 25 ans de vie politique), on pourrait croire qu'il a fait le tour du jardin, mais tous ses conseillers et ministres à qui j'ai parlé au cours des derniers mois sont unanimes : il reste et se représentera pour un quatrième mandat.
[Tous aux abris.]
Supposons. Mais pour quoi faire ?
Parce qu'il ne se voit pas faire autre chose ?
[Parce que le golf l’ennuie. Mais a-t-il pensé aux nombreuses perversions sexuelles si amsuantes.]
Parce qu'il aime la politique et le job de premier ministre ?
Pour battre un record ?
Pour faire mentir les vilains chroniqueurs (ils l'ont bien cherché !) ?
Ou pour amener le Québec quelque part, avec un plan, des ambitions, une vision ?
[Le zoo de Québec, le Mont Orford, le Chum, les PPP, la Caisse de Dépôt, tout le monde sait depuis le temps ce que le mot «vision» signifie dans ce contexte.]
Jean Charest est certes mû par une ténacité politique hors du commun, mais on ne peut pas dire que son bilan de premier ministre soit particulièrement étincelant après six ans de pouvoir.
Depuis avril 2003, il y a plus de détours que de lignes droites dans le parcours des trois gouvernements Charest.
Au fil des ans, Jean Charest a eu plusieurs " premières priorités ", pour reprendre l'une de ses expressions fétiches : la santé, l'emploi, le développement hydroélectrique, l'économie, avec pour résultat qu'en ayant trop de priorités, on finit par ne plus en avoir du tout.
Jean Charest se trouve toutefois aujourd'hui dans une situation idéale, rare pour un politicien.
Il a, à la fois, la légitimité conférée par une majorité retrouvée, les coudées franches devant une opposition désorganisée et, surtout, le luxe du temps pour accomplir des choses.
[Il l’a dit, il fallait qu’il utilise le mot «légitimité».]
C'est un peu comme si Jean Charest, après avoir survécu au naufrage accroché à un radeau dans une mer démontée, se retrouve maintenant assis aux commandes d'un paquebot sur une mer d'huile.
Il peut se contenter d'une petite croisière pépère, et même voguer paisiblement jusqu'aux prochaines élections, ou alors présenter aux Québécois un itinéraire ambitieux vers une nouvelle destination.
[Mon Dieu!]
Pas seulement pour s'assurer un héritage, mais d'abord parce que le Québec en a bien besoin.
Jean Charest peut gouverner sans faire de vagues en pensant à sa prochaine réélection, dans trois ans, ou viser plus loin en présentant un plan de développement du Québec s'étalant jusqu'à la fin d'un éventuel quatrième mandat.
Le premier défi du gouvernement Charest, maintenant que la reprise pointe, sera évidemment de rétablir l'équilibre budgétaire.
Ce serait une erreur, toutefois, que de considérer ce but comme une fin en soi.
Le retour à l'équilibre devrait être vu comme un moyen de rebondir et de passer à l'étape suivante.
D'où l'importance d'avoir un plan à long terme. Autrement dit, ce ne doit pas être qu'un exercice comptable, mais bien un programme politique.
Si, en ce début de session, Jean Charest envisage vraiment d'occuper le poste de premier ministre pendant quelques années encore, les pistes pour un véritable plan ne manquent pas.
Il pourrait commencer par donner une image tangible, une vie, un visage à son fameux Plan Nord, qui, pour le moment, ressemble plus à un slogan qu'au grand chantier de l'avenir qu'il est censé être.
En santé, le gouvernement libéral devra décider s'il continue d'ouvrir le robinet un peu plus chaque année (le budget de la Santé représentera 50 % des dépenses de l'État d'ici quelques années) ou s'il met un frein aux dépenses.
[L' Euthanasie a toujours été une solution avantgardiste qui ne fait reculer que les âmes faibles. Les pauvres et les vieux représentent la plus grande dépense du système de santé. En élimant les pauvres - bébés, jeunes, adultes (en les empêchant de se reproduire) ou vieux- la santé ne sera plus une dépense mais un revenu. Seuls les gens méritants méritent d'avoir une santé. Les autres ont l'église et les lampions. Si l'euthanasie semble trop radical, la privatisation des soins de santé permet d'arriver au même résultat mais plus lentement et en ménageant les sensibilités. Ne seront soignés que ceux qui ont les moyens. Pour les autres, la charité publique ou privée permettra d'aider les pauvres les plus méritants (qui ne font pas de politique). Ainsi le budget de la province sera sauvé d'un déficit perpétuel. Et c'est la solution parfaite pour les attentes interminables dans les urgences. Enfin, il y aura des fauteuils confortables. Quelques personnes bien élevées lisant la Presse ou le National Post et non des foules compressées malcommodes et qui sentent fort.]
Enfin, le débat ponctuel de la rentrée sur la Régie des rentes doit aller plus loin que les calculs actuariels à court terme et viser la pérennité du régime de retraite public.
M. charest a le luxe du temps et le québec n'a plus le luxe d'attendre.
[Le professeur Bulle a une autre opinion et pose la question déjà posée : dans combien de temps, monsieur John James Charest va-t-il démissionner?]
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