dimanche 13 juin 2010
3872. LE PROFESSEUR BULLE COMMENTE
Au cas où ce serait une surprise pour certains, le but de la guerre est de tuer des gens. Comme avec un jeu vidéo sauf que c'est «pour de vrai». Il y a des vrais gens qui meurent. Même si on peut les tuer à bonne distance et ne pas avoir de relations intimes avec eux. Le sang qui coule sur vos mains quand votre épée-couteau-baïonnette s'enfonce dans leur ventre ou leur ouvre la gorge. Et le type ne risque pas de vous prendre votre épée des mains avant et de s'en servir contre vous. Ou de se la sortir du corps pour vous embrocher à votre tour car mourir à deux c'est mieux que de le faire tout seul! À une certaine époque, les gens étaient vraiment costauds. Ils ne mouraient pas comme ça!
On peut voir si on est plus près leur tête exploser comme un oeuf si on tire dessus à la carabine.
C'est bien fait.
Parfois, on tue des ennemis. Et on est content. Quelques fois, on fait des «erreurs» dans l'enthousiasme du moment. Le type (ou plusieurs) étai(en)t là où il (s) ne devai(en)t pas être et on se laisse emporter.
Bavure.
Quand un policier tue «accidentellement» quelqu'un avec son Taser.
Dommage collatéraux.
Ou qu'on bombarde des alliés.
Mais on n'est pas supposé le savoir. C'est mauvais pour le moral des troupes et la population. On effacera les cassettes s'il y en a.
Tout est toujours question de vocabulaire. Et d'interlocuteur. Qui manie les mots, pose les questions, manie les électrodes. Pour les aveux, c'est si utile.
Guerre > Morts > Ennemis morts > Journalistes morts (ils voient des choses et peuvent bavasser) > Civils morts > Innocents morts (enfants de moins de 6 ans) > Dommage collatéraux (une erreur et un tas de civils meurent. Tout le monde peut se tromper. L'erreur est humaine. ) > Massacre (on bombarde des civils en lots et en tas, c'est mauvais pour le moral des survivants. C'est psychologique. On vous le dit. ) > Torture (pour les infos ou le plaisir) > viol (pour les infos ou le plaisir) > Médailles et monuments aux braves qui reviennent du champs de bataille intact > médailles et belles et émouvantes cérémonies pour les braves qui reviennent du champs de bataille pas vivants > Oubli.
Un pas amène à un autre.
Inévitablement.
Comment ça fonctionne?
Simple.
Il suffit de tuer plus que l'autre.
Simple.
Celui qui meurt le plus, perd.
Celui qui meurt le moins, gagne.
Et pour ça, on emploie des spécialistes.
Comme il existe des bouchers et des charcutiers.
Sinon, on ne pourrait pas manger de poulet, de poissons ni de cretons.
Sinon, on ne pourrait pas célébrer la victoire.
Et on est toujours surpris de constater que pour la majorité des gens, la guerre, n'a rien à voir avec TUER. C'est autre chose. On ne sait pas quoi. Ils ne savent pas eux-mêmes.
Un peu comme les petits chats.
C'est si mignon les petits chats.
On peut voir si on est plus près leur tête exploser comme un oeuf si on tire dessus à la carabine.
C'est bien fait.
Parfois, on tue des ennemis. Et on est content. Quelques fois, on fait des «erreurs» dans l'enthousiasme du moment. Le type (ou plusieurs) étai(en)t là où il (s) ne devai(en)t pas être et on se laisse emporter.
Bavure.
Quand un policier tue «accidentellement» quelqu'un avec son Taser.
Dommage collatéraux.
Ou qu'on bombarde des alliés.
Mais on n'est pas supposé le savoir. C'est mauvais pour le moral des troupes et la population. On effacera les cassettes s'il y en a.
Tout est toujours question de vocabulaire. Et d'interlocuteur. Qui manie les mots, pose les questions, manie les électrodes. Pour les aveux, c'est si utile.
Guerre > Morts > Ennemis morts > Journalistes morts (ils voient des choses et peuvent bavasser) > Civils morts > Innocents morts (enfants de moins de 6 ans) > Dommage collatéraux (une erreur et un tas de civils meurent. Tout le monde peut se tromper. L'erreur est humaine. ) > Massacre (on bombarde des civils en lots et en tas, c'est mauvais pour le moral des survivants. C'est psychologique. On vous le dit. ) > Torture (pour les infos ou le plaisir) > viol (pour les infos ou le plaisir) > Médailles et monuments aux braves qui reviennent du champs de bataille intact > médailles et belles et émouvantes cérémonies pour les braves qui reviennent du champs de bataille pas vivants > Oubli.
Un pas amène à un autre.
Inévitablement.
Comment ça fonctionne?
Simple.
Il suffit de tuer plus que l'autre.
Simple.
Celui qui meurt le plus, perd.
Celui qui meurt le moins, gagne.
Et pour ça, on emploie des spécialistes.
Comme il existe des bouchers et des charcutiers.
Sinon, on ne pourrait pas manger de poulet, de poissons ni de cretons.
Sinon, on ne pourrait pas célébrer la victoire.
Et on est toujours surpris de constater que pour la majorité des gens, la guerre, n'a rien à voir avec TUER. C'est autre chose. On ne sait pas quoi. Ils ne savent pas eux-mêmes.
Un peu comme les petits chats.
C'est si mignon les petits chats.
DOUTEUR. PROFESSEUR BULLE. HENRY DICKSON
Guerre