jeudi 3 juin 2010
3751. RÉVÉLATION DU 25 MAI 2010
POINT DE PRESSE DE MME PAULINE MAROIS, CHEF DE L'OPPOSITION OFFICIELLE
Le mardi 25 mai 2010, 11 h 30
http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-5265.html
Salle Bernard-Lalonde (1.131), Hôtel du Parlement
(Onze heures trente-cinq minutes)
Mme Marois: Alors, bonjour. Je voulais vous rencontrer ce matin parce que c'est une semaine importante pour nous à l'Assemblée nationale et c'est une semaine importante aussi pour les Québécois et les Québécoises.
Nous déposons une motion. Elle a été déposée la semaine dernière, nous la débattrons demain, et ça concerne cette demande d'une enquête portant sur l'industrie de la construction, l'octroi de contrats gouvernementaux et le financement des partis politiques. Nous avons encore un espoir. Nous avons fait appel aux députés libéraux qui siègent à l'Assemblée nationale, puisque vous savez que l'opposition au complet est derrière cette motion qui est déposée. Je fais appel au sens de l'honneur de M. Charest. Il me semble que de faire preuve de transparence redonnerait de la confiance et de la crédibilité à nos institutions et il m'apparaît qu'à ce moment-ci c'est la seule voie à choisir pour retrouver cette crédibilité. Alors, c'est ce que nous ferons demain à l'occasion de la motion qui sera débattue.
Et encore une fois j'en appelle au gouvernement pour qu'il se range du côté des nombreuses personnes, pour ne pas dire de la très grande majorité de la population, et de ceux qui sont concernés aussi, dont, entre autres, on le sait, les grandes villes, et la ville de Montréal en particulier. Alors, voilà ce pour quoi je voulais vous rencontrer ce matin.
M. Plouffe (Robert): Donc, vous voulez que les députés libéraux... Bien, quoi? Qu'on... C'est un vote libre toujours, de toute façon.
Mme Marois: Bien, je... Il me semble que les députés libéraux devraient faire entendre raison à leur premier ministre. Ils sont au coeur de la situation, ils le voient bien, comment ça se détériore d'une semaine à l'autre, et, il me semble, ils devraient avoir un... ce sursaut-là de sens de l'État, dans le fond.
La Modératrice: Antoine Robitaille.
M. Robitaille (Antoine): Le 15 septembre, vous disiez, sur une autre question... Je m'excuse, là...
Mme Marois: Oui, allez-y.
M. Robitaille (Antoine): Vous disiez que vous étiez favorable à l'ouverture des comptes de dépenses à la...
Mme Marois: Oui.
M. Robitaille (Antoine): ...au dévoilement des comptes de dépenses des députés. Dans le projet qui va être débattu, là, étude article par article, là, prochainement, est-ce que vous souhaitez qu'on... qu'on intègre ça au projet pour l'éthique?
Mme Marois: Je souhaiterais qu'il y ait plus de transparence effectivement sur les comptes des gens de l'Assemblée nationale, mais... et les députés, mais vous savez que les députés n'ont pas de compte de dépenses, hein, en même temps. C'est parce que c'est des allocations. Mais, qu'il y ait plus de transparence et que ça puisse être abordé, moi, je crois que ce serait souhaitable.
Journaliste: Sur les...
Journaliste: Mme Marois, le projet de loi n° 48, donc vous... est-ce que...
Mme Marois: Sur la loi sur l'éthique.
Journaliste: Oui, la loi sur l'éthique, là. Vous avez vu, on a eu des ministres du gouvernement dont les conjoints ont placé leurs actifs dans des fiducies sans droit de regard. Est-ce que vous pensez que c'est un élément qui devrait être ajouté dans le projet de loi, ça, ces...
Mme Marois: Moi, je crois que, de fait, ça devrait être ajouté, mais surtout si des conjoints ou des personnes rapprochées, comme des enfants, ont des entreprises qui peuvent faire affaire avec le gouvernement. À mon point de vue, ça devrait être complètement interdit. Même si on les met en fiducie, ces actions-là... tout le monde sait que cette entreprise appartient soit à son conjoint, sa conjointe ou à un de ses enfants. Alors, moi, je crois qu'il faut sur ça être absolument... très rigoureux et exigeants. On ne peut accepter qu'une entreprise fasse affaire avec le gouvernement s'il y a un lien très près avec les ministres.
Journaliste: Mme Marois...
Journaliste: Mais le gouvernement a déjà attaqué... vous a déjà attaquée à cause des actifs de votre mari, là. Est-ce que... est-ce que vous pensez que, si vous êtes au gouvernement, vous...
Mme Marois: Les actifs, c'étaient des...
Journaliste: Qu'est-ce que vous feriez avec ça?
Mme Marois: Dans le cas d'actif de sociétés publiques au sens de cotées à la Bourse, à ce moment-là, la personne n'a pas d'influence sur ces actifs-là, et donc, qu'ils soient déposés en fiducie, moi, je crois que ça va de soi, et c'est ce qu'avait exigé le premier ministre M. Lévesque lorsque nous étions au gouvernement et c'est ce que tous les ministres du gouvernement Lévesque faisaient. Mais, on s'entend, ce sont des actions publiques, donc cotées en Bourse, et non pas une entreprise privée dont son... quatre ou cinq actionnaires... dont un des principaux actionnaires, dans le cas de M. Whissell, par exemple, était ministre.
Journaliste: Et donc l'actif...
Mme Marois: Il faut donc faire la différence, c'est important.
Journaliste: Mme Marois...
Mme Marois: Il ne faut pas faire n'importe quoi non plus, à cet égard.
M. Lessard (Denis): Mme Marois, on a parlé beaucoup du financement du Parti libéral, des contributions de 3 000 $ associées à des firmes de génie-conseil. Or, quand on regarde vos... le financement que vous avez reçu, en 2007, associé à Pauline Marois, on voit autant de... une proportion importante de contributions à 3 000 $ associées au génie-conseil aussi. Est-ce que ça ne discrédite pas un peu votre position?
Mme Marois: Moi, je crois que non, ça ne la discrédite pas. D'abord, je suis celle qui ait proposé que l'on fasse une enquête sur l'industrie de la construction, ses liens avec l'octroi de permis de construction ou de contrats gouvernementaux et le financement, je vous le rappelle, des partis politiques. Je n'ai donc aucune crainte à cet égard, que l'on vienne fouiller dans les livres.
M. Lessard (Denis): Ça, c'est Mme Marois, là. La semaine passée, vous étiez d'accord avec ça, que c'était l'ADQ qui avait proposé la première enquête sur la...
Mme Marois: La première enquête sur l'industrie de la construction, mais, le financement des partis politiques, je m'excuse, mais c'est nous qui l'avons proposée, c'est moi qui l'a proposée. Et, pour vous rassurer, c'est en toute transparence, évidemment, que ces dons sont identifiés au directeur général des financements des partis politiques et ce n'était pas obligatoire, soit dit en passant, c'est une initiative de notre formation politique, parce que les courses à la chefferie ne sont pas couvertes. Alors, on pourrait avoir de l'argent de personnes morales, à la limite, et ce serait possible, un. Donc transparence, contrairement à M. Charest, lui, qui nous a caché qu'il avait une rallonge, pendant 10 ans, de 75 000 $... Et de cette somme 30 % est resté au Parti québécois, parce que la course n'a pas coûté les 123 000 $ ramassés, c'est 41 000, c'est ça...
Une voix : ...
Mme Marois : ...oui, exactement, 41 000 $ qui est resté au Parti québécois, et je ne recevais pas de salaire de mon parti.
M. Lessard (Denis): Sans égard... où l'argent est allé, là, quand vous receviez, comme candidate à la direction... candidate potentielle, parce qu'il n'y a pas eu de course, candidate à la direction, vous receviez 3 000 $ à des... de gens qui étaient associés au génie-conseil, est-ce que vous direz maintenant, comme à l'époque, que ces gens-là attendent quelque chose en retour?
Mme Marois: Écoutez, les dons ont été faits en respectant le financement des partis politiques. Encore une fois, même si ce n'était pas obligatoire, nous avons agi en toute transparence, et ce sont des dons personnels qui ont été faits et non pas dons de personnes morales. Admettez que David Cliche... il me semble que c'est un peu normal, non?
M. Lessard (Denis): Qu'il contribue...
Mme Marois: Bien, qu'il contribue...
M. Lessard (Denis): ...oui, mais c'est normal qu'il contribue davantage que...
Mme Marois: C'est un militant du Parti québécois.
M. Lessard (Denis): D'accord...
Mme Marois: Merci beaucoup.
M. Lessard (Denis): ...mais qu'il contribue davantage comme employé d'une firme de génie-conseil que comme ministre...
Mme Marois: Alors, je vais vous renvoyer la question autrement...
M. Lessard (Denis): ...que le frère de Stéphane Bédard contribue 3 000 $.
Mme Marois: Bien, franchement, c'est assez normal, il m'a dit: Il me semble que, si on ne contribue pas, si nos parents et nos amis ne contribuent pas, qui va contribuer? Et les gens qui ont des convictions. Maintenant, vous le voyez, nous voulons de la transparence, nous voulons que cette enquête sur l'industrie de la construction et l'octroi de contrats porte sur le financement des partis politiques, et je n'ai aucune crainte sur le fait que nous ayons octroyé quelque contrat que ce soit à des gens qui ont fait des dons, des personnes encore une fois, et non pas des personnes morales, et non pas des entreprises.
M. Robitaille (Antoine): Que répondez-vous aux libéraux qui demandent que votre mari abandonne sa pension de 80 000 $?
Mme Marois: D'abord, c'est une... ça aussi, c'était connu depuis un long moment et c'est très transparent, n'est-ce pas, ce qui n'était pas le cas... je reviens sur la rallonge, parce qu'on l'a associée à ça, sur la rallonge de M. Charest. Si on veut discuter des pensions, à ce moment-là, on va discuter de toutes les pensions. Pourquoi discuterait-on de celle de mon conjoint en particulier, alors qu'elle est moindre que des gens qui ont eu... qui ont eu des...
Journaliste: ...
Mme Marois: ...attends un peu, oui, qui ont eu des mêmes... qui ont travaillé pendant la même période de temps. Sa pension à lui est moindre. C'est un décret de M. Charest qui a fixé sa pension parce que c'est un décret qui date du départ de Claude Blanchet. Ils l'ont d'ailleurs viré malgré qu'il ait eu des rendements positifs sur une période de cinq ans, alors que M. Shedleur a eu des rendements négatifs, moins 3,7 %, sur une même période, et il aura une pension plus élevée encore.
M. Plouffe (Robert): Mais seriez-vous prête, Mme Marois, à lancer le débat? Est-ce que ce n'est pas odieux d'avoir travaillé quatre ans... trois ans, quatre ans, cinq ans et partir avec une pension à vie?
Mme Marois: Bon, alors, si c'est odieux...
M. Plouffe (Robert): Appelons ça la loterie des gagnants, les gagnants à vie.
Mme Marois: Bon, d'accord. Alors, écoutez...
M. Plouffe (Robert): Est-ce que ce n'est pas odieux, ça, Mme Marois?
Mme Marois: Robert, si c'est odieux, c'est odieux pour tous ceux qui la reçoivent. Henri-Paul Rousseau est parti avec une pension de 300 000 $ pour le même temps à... dans l'institution. M. Vandal partira avec 344... En fait, M. Shedleur... c'est-à-dire, pas M. Vandal... 344 000 $. Si on veut ouvrir le débat sur les pensions, moi, je suis d'accord, comme sur le salaire du premier ministre. Mais on ne peut pas faire porter à une personne, qui a agi en toute légitimité, en toute transparence, le poids d'une décision qui a été prise par un gouvernement.
M. Plouffe (Robert): Maintenant, pour revenir à votre sujet d'aujourd'hui, Mme Marois, c'est la dernière occasion que vous avez pour essayer d'infléchir le gouvernement dans le cadre de cette session-ci, après ça on part en vacances, est-ce que ça ne risque pas de...
Mme Marois: Bon. On a dit la même chose à Noël et puis on est revenus avec les mêmes questions, les mêmes préoccupations. Et, quant à nous, tant qu'il n'y aura pas cette enquête publique, nous allons continuer de poser la question au gouvernement et d'intervenir dans ce sens-là. Les citoyens sont en colère actuellement, pour les avoir vus dernièrement sortir dans la rue, mais ils sont véritablement en colère. Et la seule façon, à mon point de vue, encore une fois, de redonner de la crédibilité et une certaine... retrouver la confiance du public dans nos institutions, c'est la tenue de cette enquête.
Alors, ce n'est pas l'été qui va faire disparaître ça comme par enchantement. Et, vous savez, j'ai pris un engagement par ailleurs que, si elle n'était pas faite par le gouvernement, elle le sera par nous.
La Modératrice: En anglais.
Mme Montgomery (Angelica): Madam Marois, on another subject, we are supposed to get a solution or hear what the Government is going to do about Bill 104 in the next days.
Mme Marois: Yes.
Mme Montgomery (Angelica): The Parti québécois has said that they want Bill 101 in a ...
Mme Marois: Yes.
Mme Montgomery (Angelica): ...clause. Is that the only situation that the Parti québécois would accept in order to pass...
Mme Marois: We want to have a solution, we will settle this problem, and we disagree with the possibility of the people who are not... they have not the possibility to go to the English school to have the right to go to this English school. So... And now, that was... and, before the judgment, that was the situation of many young people, they were going at English school, and they didn't have the right to go there. So, it is why we think our solution is the better one. But if there is another one, we will agree, but if it's a real solution and not a proposal which is not acceptable.
La Modératrice: Tim Duboyce.
Mme Marois: Yes. Oui.
M. Séguin (Rhéal): Your party will hold your own public inquiry over the course of the summer? Did I understand properly?
Mme Marois: Yes.
M. Séguin (Rhéal): Yes?
Mme Marois: Yes, exactly.
M. Séguin (Rhéal): How will that work? How will be the...
Mme Marois: When we will be in power, we will proceed to the nomination of some people. Maybe we could use the way I presented in the National Assembly some weeks ago. We present a proposal to the Government. We asked them to name two persons which are very independent, as «juge Gomery» and the «Vérificateur général», and we should... we could ask to these people to «définir», to define, define the mandate of the commission and to propose some people for... to be at the head of this commission. So, that could be a way which is interesting, because we will not be implied in the mandate... in the redaction of the mandate and in the nomination.
M. Séguin (Rhéal): As the Opposition, how will this work? I mean, what impact would have...
Mme Marois: It is not... No, I don't think it's possible to do that when we are in the Opposition, no.
M. Séguin (Rhéal): O.K.
Mme Marois: When we'll be at the Government. Sorry, I didn't understand your question.
M. Duboyce (Tim): What do you hope to accomplish by... with the debate on your motion tomorrow?
Mme Marois: We hope that the Government will accept and will agree with our proposal because now that is very bad for the credibility of our institution and of the Prime Minister also, and it is not only for Mr. Charest, that is for the function of Prime Minister.
M. Grant (John): But the Liberals seem to believe that if there's an ethical problem with politics in Québec... that it's everybody that is involved, it's not just their Government and their contracts and their relationship with the private sector. So, from their point of view, as long as everybody is getting splashed, it doesn't matter.
Mme Marois: I don't think so... we are similar. We are more transparent, we use... we use transparency in our behavior as a politic party, and in our proposal we said we want to have a inquiry on the construction industry and the contract... gave by the Government, but also in relation with all the politic's party, not only for the Liberal Party. That is in our proposal. So, if Mr. Charest thinks he has nothing to «cacher», to...
Une voix: ...
Mme Marois: ...hide, yes, to hide, he has to accept this proposal. And I hope that his deputies, Members of the National Assembly from the Liberal Party, will... made pressure, «pression» on Mr. Charest.
M. Dougherty (Kevin): Mme Marois, you've been asking this for a long time, and it's hard for me to find something new here today, and I'm just wondering... Well, for instance, the mayor of Montréal said last week there's been collusion, that he knows there's been collusion in Montréal since 1993. I mean, is that a new element maybe that you could...
Mme Marois: We don't have new elements, but we have enough elements to ask for an inquiry. From about seven months, every week, we have... we have some examples, which are «inquiétants», which are...
Une voix: ...
Mme Marois: ...yes, because when the same... the same companies... has all the contracts in one city, we... I think it's normal to ask some questions.
La Modératrice: Merci.
Mme Marois: Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 11 h 50)
Le mardi 25 mai 2010, 11 h 30
http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-5265.html
Salle Bernard-Lalonde (1.131), Hôtel du Parlement
(Onze heures trente-cinq minutes)
Mme Marois: Alors, bonjour. Je voulais vous rencontrer ce matin parce que c'est une semaine importante pour nous à l'Assemblée nationale et c'est une semaine importante aussi pour les Québécois et les Québécoises.
Nous déposons une motion. Elle a été déposée la semaine dernière, nous la débattrons demain, et ça concerne cette demande d'une enquête portant sur l'industrie de la construction, l'octroi de contrats gouvernementaux et le financement des partis politiques. Nous avons encore un espoir. Nous avons fait appel aux députés libéraux qui siègent à l'Assemblée nationale, puisque vous savez que l'opposition au complet est derrière cette motion qui est déposée. Je fais appel au sens de l'honneur de M. Charest. Il me semble que de faire preuve de transparence redonnerait de la confiance et de la crédibilité à nos institutions et il m'apparaît qu'à ce moment-ci c'est la seule voie à choisir pour retrouver cette crédibilité. Alors, c'est ce que nous ferons demain à l'occasion de la motion qui sera débattue.
Et encore une fois j'en appelle au gouvernement pour qu'il se range du côté des nombreuses personnes, pour ne pas dire de la très grande majorité de la population, et de ceux qui sont concernés aussi, dont, entre autres, on le sait, les grandes villes, et la ville de Montréal en particulier. Alors, voilà ce pour quoi je voulais vous rencontrer ce matin.
M. Plouffe (Robert): Donc, vous voulez que les députés libéraux... Bien, quoi? Qu'on... C'est un vote libre toujours, de toute façon.
Mme Marois: Bien, je... Il me semble que les députés libéraux devraient faire entendre raison à leur premier ministre. Ils sont au coeur de la situation, ils le voient bien, comment ça se détériore d'une semaine à l'autre, et, il me semble, ils devraient avoir un... ce sursaut-là de sens de l'État, dans le fond.
La Modératrice: Antoine Robitaille.
M. Robitaille (Antoine): Le 15 septembre, vous disiez, sur une autre question... Je m'excuse, là...
Mme Marois: Oui, allez-y.
M. Robitaille (Antoine): Vous disiez que vous étiez favorable à l'ouverture des comptes de dépenses à la...
Mme Marois: Oui.
M. Robitaille (Antoine): ...au dévoilement des comptes de dépenses des députés. Dans le projet qui va être débattu, là, étude article par article, là, prochainement, est-ce que vous souhaitez qu'on... qu'on intègre ça au projet pour l'éthique?
Mme Marois: Je souhaiterais qu'il y ait plus de transparence effectivement sur les comptes des gens de l'Assemblée nationale, mais... et les députés, mais vous savez que les députés n'ont pas de compte de dépenses, hein, en même temps. C'est parce que c'est des allocations. Mais, qu'il y ait plus de transparence et que ça puisse être abordé, moi, je crois que ce serait souhaitable.
Journaliste: Sur les...
Journaliste: Mme Marois, le projet de loi n° 48, donc vous... est-ce que...
Mme Marois: Sur la loi sur l'éthique.
Journaliste: Oui, la loi sur l'éthique, là. Vous avez vu, on a eu des ministres du gouvernement dont les conjoints ont placé leurs actifs dans des fiducies sans droit de regard. Est-ce que vous pensez que c'est un élément qui devrait être ajouté dans le projet de loi, ça, ces...
Mme Marois: Moi, je crois que, de fait, ça devrait être ajouté, mais surtout si des conjoints ou des personnes rapprochées, comme des enfants, ont des entreprises qui peuvent faire affaire avec le gouvernement. À mon point de vue, ça devrait être complètement interdit. Même si on les met en fiducie, ces actions-là... tout le monde sait que cette entreprise appartient soit à son conjoint, sa conjointe ou à un de ses enfants. Alors, moi, je crois qu'il faut sur ça être absolument... très rigoureux et exigeants. On ne peut accepter qu'une entreprise fasse affaire avec le gouvernement s'il y a un lien très près avec les ministres.
Journaliste: Mme Marois...
Journaliste: Mais le gouvernement a déjà attaqué... vous a déjà attaquée à cause des actifs de votre mari, là. Est-ce que... est-ce que vous pensez que, si vous êtes au gouvernement, vous...
Mme Marois: Les actifs, c'étaient des...
Journaliste: Qu'est-ce que vous feriez avec ça?
Mme Marois: Dans le cas d'actif de sociétés publiques au sens de cotées à la Bourse, à ce moment-là, la personne n'a pas d'influence sur ces actifs-là, et donc, qu'ils soient déposés en fiducie, moi, je crois que ça va de soi, et c'est ce qu'avait exigé le premier ministre M. Lévesque lorsque nous étions au gouvernement et c'est ce que tous les ministres du gouvernement Lévesque faisaient. Mais, on s'entend, ce sont des actions publiques, donc cotées en Bourse, et non pas une entreprise privée dont son... quatre ou cinq actionnaires... dont un des principaux actionnaires, dans le cas de M. Whissell, par exemple, était ministre.
Journaliste: Et donc l'actif...
Mme Marois: Il faut donc faire la différence, c'est important.
Journaliste: Mme Marois...
Mme Marois: Il ne faut pas faire n'importe quoi non plus, à cet égard.
M. Lessard (Denis): Mme Marois, on a parlé beaucoup du financement du Parti libéral, des contributions de 3 000 $ associées à des firmes de génie-conseil. Or, quand on regarde vos... le financement que vous avez reçu, en 2007, associé à Pauline Marois, on voit autant de... une proportion importante de contributions à 3 000 $ associées au génie-conseil aussi. Est-ce que ça ne discrédite pas un peu votre position?
Mme Marois: Moi, je crois que non, ça ne la discrédite pas. D'abord, je suis celle qui ait proposé que l'on fasse une enquête sur l'industrie de la construction, ses liens avec l'octroi de permis de construction ou de contrats gouvernementaux et le financement, je vous le rappelle, des partis politiques. Je n'ai donc aucune crainte à cet égard, que l'on vienne fouiller dans les livres.
M. Lessard (Denis): Ça, c'est Mme Marois, là. La semaine passée, vous étiez d'accord avec ça, que c'était l'ADQ qui avait proposé la première enquête sur la...
Mme Marois: La première enquête sur l'industrie de la construction, mais, le financement des partis politiques, je m'excuse, mais c'est nous qui l'avons proposée, c'est moi qui l'a proposée. Et, pour vous rassurer, c'est en toute transparence, évidemment, que ces dons sont identifiés au directeur général des financements des partis politiques et ce n'était pas obligatoire, soit dit en passant, c'est une initiative de notre formation politique, parce que les courses à la chefferie ne sont pas couvertes. Alors, on pourrait avoir de l'argent de personnes morales, à la limite, et ce serait possible, un. Donc transparence, contrairement à M. Charest, lui, qui nous a caché qu'il avait une rallonge, pendant 10 ans, de 75 000 $... Et de cette somme 30 % est resté au Parti québécois, parce que la course n'a pas coûté les 123 000 $ ramassés, c'est 41 000, c'est ça...
Une voix : ...
Mme Marois : ...oui, exactement, 41 000 $ qui est resté au Parti québécois, et je ne recevais pas de salaire de mon parti.
M. Lessard (Denis): Sans égard... où l'argent est allé, là, quand vous receviez, comme candidate à la direction... candidate potentielle, parce qu'il n'y a pas eu de course, candidate à la direction, vous receviez 3 000 $ à des... de gens qui étaient associés au génie-conseil, est-ce que vous direz maintenant, comme à l'époque, que ces gens-là attendent quelque chose en retour?
Mme Marois: Écoutez, les dons ont été faits en respectant le financement des partis politiques. Encore une fois, même si ce n'était pas obligatoire, nous avons agi en toute transparence, et ce sont des dons personnels qui ont été faits et non pas dons de personnes morales. Admettez que David Cliche... il me semble que c'est un peu normal, non?
M. Lessard (Denis): Qu'il contribue...
Mme Marois: Bien, qu'il contribue...
M. Lessard (Denis): ...oui, mais c'est normal qu'il contribue davantage que...
Mme Marois: C'est un militant du Parti québécois.
M. Lessard (Denis): D'accord...
Mme Marois: Merci beaucoup.
M. Lessard (Denis): ...mais qu'il contribue davantage comme employé d'une firme de génie-conseil que comme ministre...
Mme Marois: Alors, je vais vous renvoyer la question autrement...
M. Lessard (Denis): ...que le frère de Stéphane Bédard contribue 3 000 $.
Mme Marois: Bien, franchement, c'est assez normal, il m'a dit: Il me semble que, si on ne contribue pas, si nos parents et nos amis ne contribuent pas, qui va contribuer? Et les gens qui ont des convictions. Maintenant, vous le voyez, nous voulons de la transparence, nous voulons que cette enquête sur l'industrie de la construction et l'octroi de contrats porte sur le financement des partis politiques, et je n'ai aucune crainte sur le fait que nous ayons octroyé quelque contrat que ce soit à des gens qui ont fait des dons, des personnes encore une fois, et non pas des personnes morales, et non pas des entreprises.
M. Robitaille (Antoine): Que répondez-vous aux libéraux qui demandent que votre mari abandonne sa pension de 80 000 $?
Mme Marois: D'abord, c'est une... ça aussi, c'était connu depuis un long moment et c'est très transparent, n'est-ce pas, ce qui n'était pas le cas... je reviens sur la rallonge, parce qu'on l'a associée à ça, sur la rallonge de M. Charest. Si on veut discuter des pensions, à ce moment-là, on va discuter de toutes les pensions. Pourquoi discuterait-on de celle de mon conjoint en particulier, alors qu'elle est moindre que des gens qui ont eu... qui ont eu des...
Journaliste: ...
Mme Marois: ...attends un peu, oui, qui ont eu des mêmes... qui ont travaillé pendant la même période de temps. Sa pension à lui est moindre. C'est un décret de M. Charest qui a fixé sa pension parce que c'est un décret qui date du départ de Claude Blanchet. Ils l'ont d'ailleurs viré malgré qu'il ait eu des rendements positifs sur une période de cinq ans, alors que M. Shedleur a eu des rendements négatifs, moins 3,7 %, sur une même période, et il aura une pension plus élevée encore.
M. Plouffe (Robert): Mais seriez-vous prête, Mme Marois, à lancer le débat? Est-ce que ce n'est pas odieux d'avoir travaillé quatre ans... trois ans, quatre ans, cinq ans et partir avec une pension à vie?
Mme Marois: Bon, alors, si c'est odieux...
M. Plouffe (Robert): Appelons ça la loterie des gagnants, les gagnants à vie.
Mme Marois: Bon, d'accord. Alors, écoutez...
M. Plouffe (Robert): Est-ce que ce n'est pas odieux, ça, Mme Marois?
Mme Marois: Robert, si c'est odieux, c'est odieux pour tous ceux qui la reçoivent. Henri-Paul Rousseau est parti avec une pension de 300 000 $ pour le même temps à... dans l'institution. M. Vandal partira avec 344... En fait, M. Shedleur... c'est-à-dire, pas M. Vandal... 344 000 $. Si on veut ouvrir le débat sur les pensions, moi, je suis d'accord, comme sur le salaire du premier ministre. Mais on ne peut pas faire porter à une personne, qui a agi en toute légitimité, en toute transparence, le poids d'une décision qui a été prise par un gouvernement.
M. Plouffe (Robert): Maintenant, pour revenir à votre sujet d'aujourd'hui, Mme Marois, c'est la dernière occasion que vous avez pour essayer d'infléchir le gouvernement dans le cadre de cette session-ci, après ça on part en vacances, est-ce que ça ne risque pas de...
Mme Marois: Bon. On a dit la même chose à Noël et puis on est revenus avec les mêmes questions, les mêmes préoccupations. Et, quant à nous, tant qu'il n'y aura pas cette enquête publique, nous allons continuer de poser la question au gouvernement et d'intervenir dans ce sens-là. Les citoyens sont en colère actuellement, pour les avoir vus dernièrement sortir dans la rue, mais ils sont véritablement en colère. Et la seule façon, à mon point de vue, encore une fois, de redonner de la crédibilité et une certaine... retrouver la confiance du public dans nos institutions, c'est la tenue de cette enquête.
Alors, ce n'est pas l'été qui va faire disparaître ça comme par enchantement. Et, vous savez, j'ai pris un engagement par ailleurs que, si elle n'était pas faite par le gouvernement, elle le sera par nous.
La Modératrice: En anglais.
Mme Montgomery (Angelica): Madam Marois, on another subject, we are supposed to get a solution or hear what the Government is going to do about Bill 104 in the next days.
Mme Marois: Yes.
Mme Montgomery (Angelica): The Parti québécois has said that they want Bill 101 in a ...
Mme Marois: Yes.
Mme Montgomery (Angelica): ...clause. Is that the only situation that the Parti québécois would accept in order to pass...
Mme Marois: We want to have a solution, we will settle this problem, and we disagree with the possibility of the people who are not... they have not the possibility to go to the English school to have the right to go to this English school. So... And now, that was... and, before the judgment, that was the situation of many young people, they were going at English school, and they didn't have the right to go there. So, it is why we think our solution is the better one. But if there is another one, we will agree, but if it's a real solution and not a proposal which is not acceptable.
La Modératrice: Tim Duboyce.
Mme Marois: Yes. Oui.
M. Séguin (Rhéal): Your party will hold your own public inquiry over the course of the summer? Did I understand properly?
Mme Marois: Yes.
M. Séguin (Rhéal): Yes?
Mme Marois: Yes, exactly.
M. Séguin (Rhéal): How will that work? How will be the...
Mme Marois: When we will be in power, we will proceed to the nomination of some people. Maybe we could use the way I presented in the National Assembly some weeks ago. We present a proposal to the Government. We asked them to name two persons which are very independent, as «juge Gomery» and the «Vérificateur général», and we should... we could ask to these people to «définir», to define, define the mandate of the commission and to propose some people for... to be at the head of this commission. So, that could be a way which is interesting, because we will not be implied in the mandate... in the redaction of the mandate and in the nomination.
M. Séguin (Rhéal): As the Opposition, how will this work? I mean, what impact would have...
Mme Marois: It is not... No, I don't think it's possible to do that when we are in the Opposition, no.
M. Séguin (Rhéal): O.K.
Mme Marois: When we'll be at the Government. Sorry, I didn't understand your question.
M. Duboyce (Tim): What do you hope to accomplish by... with the debate on your motion tomorrow?
Mme Marois: We hope that the Government will accept and will agree with our proposal because now that is very bad for the credibility of our institution and of the Prime Minister also, and it is not only for Mr. Charest, that is for the function of Prime Minister.
M. Grant (John): But the Liberals seem to believe that if there's an ethical problem with politics in Québec... that it's everybody that is involved, it's not just their Government and their contracts and their relationship with the private sector. So, from their point of view, as long as everybody is getting splashed, it doesn't matter.
Mme Marois: I don't think so... we are similar. We are more transparent, we use... we use transparency in our behavior as a politic party, and in our proposal we said we want to have a inquiry on the construction industry and the contract... gave by the Government, but also in relation with all the politic's party, not only for the Liberal Party. That is in our proposal. So, if Mr. Charest thinks he has nothing to «cacher», to...
Une voix: ...
Mme Marois: ...hide, yes, to hide, he has to accept this proposal. And I hope that his deputies, Members of the National Assembly from the Liberal Party, will... made pressure, «pression» on Mr. Charest.
M. Dougherty (Kevin): Mme Marois, you've been asking this for a long time, and it's hard for me to find something new here today, and I'm just wondering... Well, for instance, the mayor of Montréal said last week there's been collusion, that he knows there's been collusion in Montréal since 1993. I mean, is that a new element maybe that you could...
Mme Marois: We don't have new elements, but we have enough elements to ask for an inquiry. From about seven months, every week, we have... we have some examples, which are «inquiétants», which are...
Une voix: ...
Mme Marois: ...yes, because when the same... the same companies... has all the contracts in one city, we... I think it's normal to ask some questions.
La Modératrice: Merci.
Mme Marois: Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 11 h 50)
DOUTEUR. PROFESSEUR BULLE. HENRY DICKSON
Députée Pauline Marois