PENDANT CE TEMPS, LOLA PASSE EN JUGEMENT!
Photo. http://img46.xooimage.com/files/4/9/2/escargot-bourgogne-2-16953de.jpg
MOLLUSQUES - LA CLAUSILIE ROMAINE
Publié le 19/12/2009 à 11:18 par acoeuretacris
http://acoeuretacris.centerblog.net/rub-mollusques-et-invertebres-.html
UN ESCARGOT UNIQUE EN FRANCE PRISONNIER DES ARÈNES DE NÎMES DEPUIS 2000 ANS
En pleine crise de la biodiversité, les introductions d'espèces sont considérées comme l'un des trois principaux mécanismes d'extinction. Contrairement aux Écrevisses américaines, invasives dans les fleuves et rivières de France, la Clausilie romaine Leucostigma candidescens représente un cas particulier : elle est restée prisonnière des arènes de Nîmes depuis 2000 ans. Olivier Gargominy du Muséum national d’Histoire naturelle et Vincent Prié de l'agence Biotope se sont rendus sur place pour s’assurer que l’espèce était toujours bien présente...
UNIQUE EN FRANCE !!
En 1903, Georges Coutagne découvre dans les arènes une espèce qui n'avait encore jamais été répertoriée en France : la Clausilie romaine.
Depuis, malgré de nombreuses recherches, elle n'a jamais été récoltée ailleurs en France.
La Clausilie romaine n'existe nulle part ailleurs dans le monde que dans les Apennins près de Rome et dans les arènes de Nîmes, en France. Et encore : elle est localisée dans les arènes aux quelques murs qui lui conviennent !
Originellement, la Clausilie romaine vivait probablement sur les falaises, mais s'est acclimatée aux murs de pierre construits par les hommes. Elle aurait été importée à Nîmes par les romains eux-mêmes, lors de la construction des arènes ou à la suite d'échanges commerciaux. Peut-être est-elle arrivée collée à des amphores ? Contrairement à ses importateurs, la Clausilie romaine n'est pas une espèce envahissante : depuis près de vingt siècles, elle s'est cantonnée aux arènes de Nîmes sans avoir jamais colonisé d'autres sites en France.
Découverte en 1903, elle y est toujours présente en 2009.
COMMENT LA RECONNAÎTRE ?
[Ce n'est pas celle qui est en haut! Voir le site!] On reconnaît ses coquilles par leur enroulement sénestre, c'est-à-dire que la coquille s'ouvre à gauche de l'axe de la spire, contrairement à la majorité des escargots. Elle est ornée de stigmates blancs tout autour de la suture (d'où son nom latin : leucos = blanc ; stigma = points). Contrairement au Maillot commun qui tolère le soleil - et se rencontre également dans les arènes - la Clausilie romaine vit à l'ombre des plantes poussant entre les pierres. Ces plantes sont éparses, la Clausilie romaine est donc localisée dans les arènes.
PATRIMOINE NATUREL, PATRIMOINE CULTUREL
La Clausilie raconte une histoire vieille de 2000 ans, celle des échanges commerciaux intenses qui existaient en Méditerranée au temps des romains. D'un point de vue culturel, elle a donc une véritable valeur patrimoniale. Pour autant, les espèces introduites sont un fléau pour la biodiversité, étant responsables de la disparition de nombreuses espèces autochtones (comme par exemple les écrevisses américaines qui supplantent inexorablement l'écrevisse à pattes blanches dans nos ruisseaux). Animaux et végétaux traversent maintenant le globe, emmenés par les bateaux de marchandises, et peuvent devenir tellement envahissants dans leur nouvel environnement que des sommes faramineuses sont dépensées pour lutter contre ces pestes.
Patrimoine culturel, patrimoine naturel : nous regardons les mêmes objets, mais avec des points de vue différents. Pas nécessairement contradictoires, simplement différents. A cet égard, l'histoire de la Clausilie romaine est tout à fait originale.
Aujourd'hui, l'entretien des arènes s'effectue à l'aide de désherbants chimiques. Très efficaces, ces produits pourraient bien venir à bout de 2000 ans d'histoire pour la Clausilie romaine : conscients de l'intérêt patrimonial de cet escargot témoin de la construction des arènes, la direction technique des arènes a fait le choix de préserver les zones où vit la Clausilie romaine en réalisant localement un désherbage manuel et préservant quelques plantes des vieux murs pour maintenir cette population historique.
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