samedi 20 mars 2010
3128
POINT DE PRESSE DE M. AMIR KHADIR, DÉPUTÉ DE MERCIER.
Le mardi 16 mars 2010, 15 h 10
Salle Bernard-Lalonde (1.131), Hôtel du Parlement
(Quinze heures treize minutes)
http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-4701.html
M. Khadir: Je pensais qu'il y avait une demande pour savoir pourquoi on avait voté contre.
Une voix: Bien, oui, c'est ça.
M. Khadir: On n'a pas donné notre consentement parce que, pour nous, c'est bien beau, parler de la richesse, là, puis d'en créer, on en crée déjà beaucoup, puis ça nous échappe. Donc, nous, avant de prendre des résolutions unanimes comme ça, là, pour dire que c'est des richesses qui nous appartiennent, ta, ta, ti, ta, ta, ta, c'est qu'on sait que même les richesses qu'on sait qui nous appartiennent nous échappent. On parle des mines. Donc, j'ai dit à Mme Normandeau: Moi, je voudrais voter contre. Et, dans les conditions où c'était présenté, je ne pouvais pas voter contre, enregistrer ma désapprobation. Alors, je négocie actuellement la possibilité pour qu'on puisse vraiment en débattre, pour qu'on mette en relief le fait que tout ça, là, ça va valoir rien, ça va valoir autant que le vent au Québec. Ça nous appartient, ce vent-là, puis cette énergie-là ne nous profite pas. C'est des multinationales. Ça nous appartient autant que l'or, le nickel; puis tout ça, on n'en voit pas la couleur. Alors, je ne vois pas à quoi ça peut servir autre qu'à détruire l'environnement de l'estuaire du Saint-Laurent, à détruire les paysages, à détruire le fond marin puis à déranger surtout les Madelinots eux-mêmes, qui sont inquiets, qui ont écrit au ministre: Qu'est-ce que vous allez faire là?
M. Chartrand (Yves): Qu'est-ce qui vous satisferait pour que vous ayez quelque chose de spécifiquement...
M. Khadir: Bien, l'indépendance du Québec, son contrôle sur ses ressources complètes et que cette ressource-là dorme là jusqu'à ce qu'on en ait besoin. Ça vaut du diamant, ça. On n'a pas besoin de...
M. Chartrand (Yves): Mais là, moi, ce que j'en comprends...
M. Khadir: On a suffisamment d'énergie...
M. Chartrand (Yves): Je ne suis pas un... je suis un néophyte dans ce domaine-là, mais ce que je comprends, c'est que les hydrocarbures sont aussi du côté de Terre-Neuve, et qu'on... bien les siphonner du côté de Terre-Neuve, il n'y en aura plus, à un moment donné.
M. Khadir: Ça, c'est un autre sujet. Parce que, là, ce qu'ils demandent, c'est de les...
M. Chartrand (Yves): ...en plein dedans, M. Khadir, là.
M. Khadir: Bien non, ça, c'est un autre sujet. S'ils veulent une motion pour qu'on aille se défendre devant les tribunaux canadiens ou les tribunaux internationaux sur à qui appartiennent ces ressources-là, pour qu'ils ne siphonnent pas ou, s'ils siphonnent quelque chose, qu'ils nous paient notre juste part, ça, c'est une autre chose. Mais ça, cette motion-là, c'est pour demander des autorisations à Ottawa pour explorer et exploiter. Ça, je ne suis pas d'accord. Pourquoi explorer des énergies fossiles, là? On en exploite déjà beaucoup sur la planète. Il faut aller ailleurs. Je voudrais que, le Québec, on soit innovateurs, qu'on sorte de cette équation de l'énergie dans laquelle on est tenus. Donc, c'est aussi simple que ça.
M. Chartrand (Yves): C'est une question idéologique, là, dont vous parlez.
M. Khadir: Bien, c'est une question de rationalité économique. C'est pourri, ça, ça ne profite qu'aux secteurs anciens du XXe siècle. On est au XXIe siècle. Au XXIe siècle, ça s'appelle géothermie, ça s'appelle solaire, ça s'appelle éolien, c'est là qu'il faut aller.
M. Dutrisac (Robert): Mais l'argument de l'indépendance énergétique que brandit le Parti québécois, c'est-à-dire qu'à l'heure actuelle le Québec importe pour 13 milliards de dollars de pétrole et de gaz, etc., le fait de trouver du gaz ou du pétrole au Québec pour remplacer ce pétrole-là, est-ce que...
M. Khadir: Oui, mais quelle différence ça fait qu'on paie à des multinationales de l'étranger ou à d'autres multinationales ici qui vont aller placer cet argent-là à l'étranger? Ça, c'est...
M. Dutrisac (Robert): C'est quand même une différence de plusieurs dizaines de milliards de dollars...
M. Khadir: Non, parce que cette opposition que j'apporte ici, ça nous...
M. Dutrisac (Robert): ... Cette opposition que j'apporte ici, ça nous permet de placer le débat, justement: À qui appartiennent ces richesses, hein? Le Parti québécois comme le Parti libéral sont d'accord là-dessus, il faut créer de la richesse. Moi, je n'ai rien contre. Mais, si on crée juste une richesse pour détruire l'environnement et faire le bénéfice des multinationales pétrolières, ça, je ne suis pas d'accord. Il faut que ça nous appartienne. Je vous dis: Actuellement, on a des richesses qu'on crée, l'or, le nickel, le fer, par milliards de dollars chaque année, où est-ce qu'elle va, je vous pose la question, où est-ce qu'elle va, cette richesse-là? Pas dans nos poches.
M. Khadir:
M. Dutrisac (Robert): ...Hydro-Québec... Oui, je comprends, mais Hydro-Québec, Hydro-Québec a 25 % des droits sur ce gisement-là, ça...
M. Khadir: Ça ne part pas... ce gisement-là ne disparaîtra pas, là. On le garde. L'indépendance énergétique du Québec... On pense aux générations futures, là. Tout le monde ici, au Parti québécois, comme à l'ADQ, comme au PLQ, on se préoccupe du sort des générations futures. Il faut baisser la dette! Il faut baisser la dette! Bien voilà une réserve. Touchez-y pas, laissez-la aux générations futures. On aura le temps d'en faire l'exploration quand on aura la pleine maîtrise et l'assurance que, quand on va l'exploiter, ça va appartenir aux Québécois, pas aux multinationales. C'est tout ce que je veux dire.
M. Moalla (Taïeb): Techniquement parlant, ce n'était pas mieux de faire passer ça puis de dire que vous êtes contre?
M. Khadir: Ah! Bien voilà, mais c'est parce que ce n'était pas possible. Alors là, j'ai négocié, à cause de mon refus de consentement, pour que, si jamais ça revient sur le tapis, on ait un temps approprié de débat, d'accord ─ ça veut dire plus que deux minutes dans ces consentements-là, là, c'est deux minutes de remarques ─ donc plus que deux minutes, puis que mon vote soit enregistré.
M. Duchesne (Pierre): M. Khadir, vous répondez à un lobby de la FTQ, semble-t-il, sur la question de l'intimidation sur les chantiers. Est-ce que ça ne contrevient pas à l'indépendance du député? Comment vous jugez votre comportement là-dedans?
M. Khadir: De... de répondre au lobby de la FTQ? Comment? Expliquez-moi.
M. Duchesne (Pierre): Sur cette... ce règlement à propos de l'intimidation.
M. Khadir: Pas du tout.
M. Duchesne (Pierre): Ils vous ont rejoint, vous avez répondu, vous avez voté contre cet aspect des choses à la demande...
M. Khadir: Non, regardez, il n'y a eu aucun lobby de la FTQ, je vais mettre les choses clairement, c'est ce que j'ai dit à M. Gilbert Lavoie...
M. Duchesne (Pierre): ...sur ce point-là, quand même.
M. Khadir: Oui. Ils sont venus nous voir pour demander qu'on comprenne qu'ils ne veulent pas de commission d'enquête. Moi, je leur ai répété, dans mon bureau, à Montréal: Non, M. Goyette, il faut une commission d'enquête; si vous ne voulez pas que ça ressemble à la Gaspésia, que ça se fasse sur le dos des travailleurs, on va vous accompagner, on va demander que les règles soient claires, que tout le monde puisse amener ses témoins et qu'il y ait des interrogatoires serrés pour que vous ne soyez pas les dindons de la farce, mais il faut qu'il y ait une commission d'enquête.
Ce n'est qu'en novembre ou en décembre que le projet de loi, que j'ignorais au moment où j'ai rencontré M. Goyette, a été abordé. C'est là que, nous, on a appelé la FTQ, on a dit: Expliquez-nous, c'est quoi, là, là-dessus. Parce que, de la manière dont c'est écrit, c'est qu'on va imposer des amendes aux travailleurs, donc aux exécutants qui risqueraient de, par exemple, faire de l'intimidation ou de prolonger, de... ─ comment on dit ça? ─ de bloquer les travaux. Nous, on dit: C'est très beau, ça, mais où sont les points dans le projet de loi pour s'attaquer aux donneurs d'ordres, aux entrepreneurs qui profitent de ça? Nous, on voulait que ça soit clairement...
M. Duchesne (Pierre): ...convaincu là-dessus.
M. Khadir: Pardon?
M. Duchesne (Pierre): Ils vous ont convaincu de leur point de vue.
M. Khadir: Bien, j'ai même convaincu le ministre. Le ministre était tout à fait d'accord. Sauf que le ministre n'a pas jugé bon, malheureusement, d'apporter les éclaircissements dans le projet de loi. Il était d'accord avec le principe, mais il a dit: Ah non, ça c'est... c'est clair qu'on va faire ça. Je comprends que ça va de soi.
Mais, nous, on dit: Ça ne va pas nécessairement de soi, parce que, regardez, l'opération Marteau, ça fait des mois que ça a commencé, les allégations, ça fait un an, la seule personne à date contre laquelle il y a un mandat d'arrêt, c'est qui? C'est un dirigeant syndical qui a sans doute beaucoup de choses à se reprocher, à qui je serais le premier à reprocher son train de vie somptuaire. Mais il y a des entrepreneurs comme Catania, comme M. Accurso, il y a des firmes de génie conseil comme BPR, tous ces gens-là qui ont trempé sans doute dans les mêmes affaires et qui sont l'objet d'enquêtes, qui ont été déjà accusés, il n'y a personne qui les poursuit à date.
C'est là, le problème. C'est que ce gouvernement voudrait que toute cette remise en question de la situation dans l'octroi des contrats publics sur les chantiers de construction finisse par seulement avoir des conséquences sur le monde syndical. Moi, je pense que c'est... il y a un secteur du monde syndical qui a de sérieuses questions à se poser, mais il y a aussi un secteur du monde patronal, des entrepreneurs en construction, des firmes de génie conseil, il y a sans doute des firmes d'avocats qui écrivent ces contrats-là, qui doivent être questionnées et qui doivent se questionner, que le Québec doit questionner. Donc, on va travailler là-dessus.
M. Duchesne (Pierre): M. Goyette avait un ton rassurant et apaisant, hier, selon vous?
M. Khadir: Moi, je trouve que M. Goyette a très mal répondu à l'attente qu'on avait de lui. M. Goyette aurait dû venir devant les caméras, hier, reconnaître ses torts, user d'un peu plus d'humilité, d'un peu plus de capacité de... je dirais, de critique, de... d'autocritique et de demander simplement que les médias, que la population l'accompagnent dans sa demande que la commission d'enquête ouverte soit la plus transparente et la plus solide possible, c'est-à-dire que ça ne soit pas, comme il le souhaitait, un cirque, comme ça a été, jusqu'à un certain point peut-être, tout le processus de l'enquête de la Gaspésia, où on a empêché de faire des représentations du côté syndical.
Mme Montgomery (Angelica): Mr. Khadir, what do you make of this whole niqab controversy, that Human Rights Commission said today that a woman would have to show her face to get a health care card photo even if it's been taken by a man?
M. Khadir: I have always said that I am strongly opposed, in my opinion, in my view of the Muslim world, of the Muslim civilization and of the presence of immigrancy, I am against the veil. I don't think the veil represents anything more than a symbol of submission of women to religious authorities. That being said, I have always said also that I will always defend any woman who wants to defend the right to have access to proper education, to proper health services, and also to workplace. But, that being said, there are some functional limitations. And I think it's very reasonable for Québec to expect that somebody who wants to have services, somebody who wants to have an identity card, that we will be able to identify her, and there is an incompatibility in the fact to be veiled and have an identity card, it's pretty clear in my mind. So, that being said, that means that those who wear niqab or who wear burka unfortunately cannot have their card. They will have to choose.
Thank you very much.
(Fin à 15 h 22)
Le mardi 16 mars 2010, 15 h 10
Salle Bernard-Lalonde (1.131), Hôtel du Parlement
(Quinze heures treize minutes)
http://www.assnat.qc.ca/fr/actualites-salle-presse/conferences-points-presse/ConferencePointPresse-4701.html
M. Khadir: Je pensais qu'il y avait une demande pour savoir pourquoi on avait voté contre.
Une voix: Bien, oui, c'est ça.
M. Khadir: On n'a pas donné notre consentement parce que, pour nous, c'est bien beau, parler de la richesse, là, puis d'en créer, on en crée déjà beaucoup, puis ça nous échappe. Donc, nous, avant de prendre des résolutions unanimes comme ça, là, pour dire que c'est des richesses qui nous appartiennent, ta, ta, ti, ta, ta, ta, c'est qu'on sait que même les richesses qu'on sait qui nous appartiennent nous échappent. On parle des mines. Donc, j'ai dit à Mme Normandeau: Moi, je voudrais voter contre. Et, dans les conditions où c'était présenté, je ne pouvais pas voter contre, enregistrer ma désapprobation. Alors, je négocie actuellement la possibilité pour qu'on puisse vraiment en débattre, pour qu'on mette en relief le fait que tout ça, là, ça va valoir rien, ça va valoir autant que le vent au Québec. Ça nous appartient, ce vent-là, puis cette énergie-là ne nous profite pas. C'est des multinationales. Ça nous appartient autant que l'or, le nickel; puis tout ça, on n'en voit pas la couleur. Alors, je ne vois pas à quoi ça peut servir autre qu'à détruire l'environnement de l'estuaire du Saint-Laurent, à détruire les paysages, à détruire le fond marin puis à déranger surtout les Madelinots eux-mêmes, qui sont inquiets, qui ont écrit au ministre: Qu'est-ce que vous allez faire là?
M. Chartrand (Yves): Qu'est-ce qui vous satisferait pour que vous ayez quelque chose de spécifiquement...
M. Khadir: Bien, l'indépendance du Québec, son contrôle sur ses ressources complètes et que cette ressource-là dorme là jusqu'à ce qu'on en ait besoin. Ça vaut du diamant, ça. On n'a pas besoin de...
M. Chartrand (Yves): Mais là, moi, ce que j'en comprends...
M. Khadir: On a suffisamment d'énergie...
M. Chartrand (Yves): Je ne suis pas un... je suis un néophyte dans ce domaine-là, mais ce que je comprends, c'est que les hydrocarbures sont aussi du côté de Terre-Neuve, et qu'on... bien les siphonner du côté de Terre-Neuve, il n'y en aura plus, à un moment donné.
M. Khadir: Ça, c'est un autre sujet. Parce que, là, ce qu'ils demandent, c'est de les...
M. Chartrand (Yves): ...en plein dedans, M. Khadir, là.
M. Khadir: Bien non, ça, c'est un autre sujet. S'ils veulent une motion pour qu'on aille se défendre devant les tribunaux canadiens ou les tribunaux internationaux sur à qui appartiennent ces ressources-là, pour qu'ils ne siphonnent pas ou, s'ils siphonnent quelque chose, qu'ils nous paient notre juste part, ça, c'est une autre chose. Mais ça, cette motion-là, c'est pour demander des autorisations à Ottawa pour explorer et exploiter. Ça, je ne suis pas d'accord. Pourquoi explorer des énergies fossiles, là? On en exploite déjà beaucoup sur la planète. Il faut aller ailleurs. Je voudrais que, le Québec, on soit innovateurs, qu'on sorte de cette équation de l'énergie dans laquelle on est tenus. Donc, c'est aussi simple que ça.
M. Chartrand (Yves): C'est une question idéologique, là, dont vous parlez.
M. Khadir: Bien, c'est une question de rationalité économique. C'est pourri, ça, ça ne profite qu'aux secteurs anciens du XXe siècle. On est au XXIe siècle. Au XXIe siècle, ça s'appelle géothermie, ça s'appelle solaire, ça s'appelle éolien, c'est là qu'il faut aller.
M. Dutrisac (Robert): Mais l'argument de l'indépendance énergétique que brandit le Parti québécois, c'est-à-dire qu'à l'heure actuelle le Québec importe pour 13 milliards de dollars de pétrole et de gaz, etc., le fait de trouver du gaz ou du pétrole au Québec pour remplacer ce pétrole-là, est-ce que...
M. Khadir: Oui, mais quelle différence ça fait qu'on paie à des multinationales de l'étranger ou à d'autres multinationales ici qui vont aller placer cet argent-là à l'étranger? Ça, c'est...
M. Dutrisac (Robert): C'est quand même une différence de plusieurs dizaines de milliards de dollars...
M. Khadir: Non, parce que cette opposition que j'apporte ici, ça nous...
M. Dutrisac (Robert): ... Cette opposition que j'apporte ici, ça nous permet de placer le débat, justement: À qui appartiennent ces richesses, hein? Le Parti québécois comme le Parti libéral sont d'accord là-dessus, il faut créer de la richesse. Moi, je n'ai rien contre. Mais, si on crée juste une richesse pour détruire l'environnement et faire le bénéfice des multinationales pétrolières, ça, je ne suis pas d'accord. Il faut que ça nous appartienne. Je vous dis: Actuellement, on a des richesses qu'on crée, l'or, le nickel, le fer, par milliards de dollars chaque année, où est-ce qu'elle va, je vous pose la question, où est-ce qu'elle va, cette richesse-là? Pas dans nos poches.
M. Khadir:
M. Dutrisac (Robert): ...Hydro-Québec... Oui, je comprends, mais Hydro-Québec, Hydro-Québec a 25 % des droits sur ce gisement-là, ça...
M. Khadir: Ça ne part pas... ce gisement-là ne disparaîtra pas, là. On le garde. L'indépendance énergétique du Québec... On pense aux générations futures, là. Tout le monde ici, au Parti québécois, comme à l'ADQ, comme au PLQ, on se préoccupe du sort des générations futures. Il faut baisser la dette! Il faut baisser la dette! Bien voilà une réserve. Touchez-y pas, laissez-la aux générations futures. On aura le temps d'en faire l'exploration quand on aura la pleine maîtrise et l'assurance que, quand on va l'exploiter, ça va appartenir aux Québécois, pas aux multinationales. C'est tout ce que je veux dire.
M. Moalla (Taïeb): Techniquement parlant, ce n'était pas mieux de faire passer ça puis de dire que vous êtes contre?
M. Khadir: Ah! Bien voilà, mais c'est parce que ce n'était pas possible. Alors là, j'ai négocié, à cause de mon refus de consentement, pour que, si jamais ça revient sur le tapis, on ait un temps approprié de débat, d'accord ─ ça veut dire plus que deux minutes dans ces consentements-là, là, c'est deux minutes de remarques ─ donc plus que deux minutes, puis que mon vote soit enregistré.
M. Duchesne (Pierre): M. Khadir, vous répondez à un lobby de la FTQ, semble-t-il, sur la question de l'intimidation sur les chantiers. Est-ce que ça ne contrevient pas à l'indépendance du député? Comment vous jugez votre comportement là-dedans?
M. Khadir: De... de répondre au lobby de la FTQ? Comment? Expliquez-moi.
M. Duchesne (Pierre): Sur cette... ce règlement à propos de l'intimidation.
M. Khadir: Pas du tout.
M. Duchesne (Pierre): Ils vous ont rejoint, vous avez répondu, vous avez voté contre cet aspect des choses à la demande...
M. Khadir: Non, regardez, il n'y a eu aucun lobby de la FTQ, je vais mettre les choses clairement, c'est ce que j'ai dit à M. Gilbert Lavoie...
M. Duchesne (Pierre): ...sur ce point-là, quand même.
M. Khadir: Oui. Ils sont venus nous voir pour demander qu'on comprenne qu'ils ne veulent pas de commission d'enquête. Moi, je leur ai répété, dans mon bureau, à Montréal: Non, M. Goyette, il faut une commission d'enquête; si vous ne voulez pas que ça ressemble à la Gaspésia, que ça se fasse sur le dos des travailleurs, on va vous accompagner, on va demander que les règles soient claires, que tout le monde puisse amener ses témoins et qu'il y ait des interrogatoires serrés pour que vous ne soyez pas les dindons de la farce, mais il faut qu'il y ait une commission d'enquête.
Ce n'est qu'en novembre ou en décembre que le projet de loi, que j'ignorais au moment où j'ai rencontré M. Goyette, a été abordé. C'est là que, nous, on a appelé la FTQ, on a dit: Expliquez-nous, c'est quoi, là, là-dessus. Parce que, de la manière dont c'est écrit, c'est qu'on va imposer des amendes aux travailleurs, donc aux exécutants qui risqueraient de, par exemple, faire de l'intimidation ou de prolonger, de... ─ comment on dit ça? ─ de bloquer les travaux. Nous, on dit: C'est très beau, ça, mais où sont les points dans le projet de loi pour s'attaquer aux donneurs d'ordres, aux entrepreneurs qui profitent de ça? Nous, on voulait que ça soit clairement...
M. Duchesne (Pierre): ...convaincu là-dessus.
M. Khadir: Pardon?
M. Duchesne (Pierre): Ils vous ont convaincu de leur point de vue.
M. Khadir: Bien, j'ai même convaincu le ministre. Le ministre était tout à fait d'accord. Sauf que le ministre n'a pas jugé bon, malheureusement, d'apporter les éclaircissements dans le projet de loi. Il était d'accord avec le principe, mais il a dit: Ah non, ça c'est... c'est clair qu'on va faire ça. Je comprends que ça va de soi.
Mais, nous, on dit: Ça ne va pas nécessairement de soi, parce que, regardez, l'opération Marteau, ça fait des mois que ça a commencé, les allégations, ça fait un an, la seule personne à date contre laquelle il y a un mandat d'arrêt, c'est qui? C'est un dirigeant syndical qui a sans doute beaucoup de choses à se reprocher, à qui je serais le premier à reprocher son train de vie somptuaire. Mais il y a des entrepreneurs comme Catania, comme M. Accurso, il y a des firmes de génie conseil comme BPR, tous ces gens-là qui ont trempé sans doute dans les mêmes affaires et qui sont l'objet d'enquêtes, qui ont été déjà accusés, il n'y a personne qui les poursuit à date.
C'est là, le problème. C'est que ce gouvernement voudrait que toute cette remise en question de la situation dans l'octroi des contrats publics sur les chantiers de construction finisse par seulement avoir des conséquences sur le monde syndical. Moi, je pense que c'est... il y a un secteur du monde syndical qui a de sérieuses questions à se poser, mais il y a aussi un secteur du monde patronal, des entrepreneurs en construction, des firmes de génie conseil, il y a sans doute des firmes d'avocats qui écrivent ces contrats-là, qui doivent être questionnées et qui doivent se questionner, que le Québec doit questionner. Donc, on va travailler là-dessus.
M. Duchesne (Pierre): M. Goyette avait un ton rassurant et apaisant, hier, selon vous?
M. Khadir: Moi, je trouve que M. Goyette a très mal répondu à l'attente qu'on avait de lui. M. Goyette aurait dû venir devant les caméras, hier, reconnaître ses torts, user d'un peu plus d'humilité, d'un peu plus de capacité de... je dirais, de critique, de... d'autocritique et de demander simplement que les médias, que la population l'accompagnent dans sa demande que la commission d'enquête ouverte soit la plus transparente et la plus solide possible, c'est-à-dire que ça ne soit pas, comme il le souhaitait, un cirque, comme ça a été, jusqu'à un certain point peut-être, tout le processus de l'enquête de la Gaspésia, où on a empêché de faire des représentations du côté syndical.
Mme Montgomery (Angelica): Mr. Khadir, what do you make of this whole niqab controversy, that Human Rights Commission said today that a woman would have to show her face to get a health care card photo even if it's been taken by a man?
M. Khadir: I have always said that I am strongly opposed, in my opinion, in my view of the Muslim world, of the Muslim civilization and of the presence of immigrancy, I am against the veil. I don't think the veil represents anything more than a symbol of submission of women to religious authorities. That being said, I have always said also that I will always defend any woman who wants to defend the right to have access to proper education, to proper health services, and also to workplace. But, that being said, there are some functional limitations. And I think it's very reasonable for Québec to expect that somebody who wants to have services, somebody who wants to have an identity card, that we will be able to identify her, and there is an incompatibility in the fact to be veiled and have an identity card, it's pretty clear in my mind. So, that being said, that means that those who wear niqab or who wear burka unfortunately cannot have their card. They will have to choose.
Thank you very much.
(Fin à 15 h 22)