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« Le Canada n’a pas la volonté de repondre aux aspirations du Québec; le seul avenir digne de ce nom pour nous, c’est la souveraineté » – Gilles Duceppe
Québec, samedi 20 mars 2010 – « Vingt ans après l’échec du Lac Meech et le rejet des aspirations minimales de la nation québécoise, un constat s’impose : une offre du Canada répondant aux besoins du Québec ne viendra jamais. Le dernier exemple en date, c’est le discours du Trône. Ce qu’il y a de plus remarquable dans ce discours concocté par Stephen Harper, c’est l’absence du Québec. Et pour ceux qui penseraient que ce n’est le fait que du gouvernement conservateur, j’ai de mauvaises nouvelles. Pour les libéraux, c’est la même chose : c’est comme si le Québec n’existait pas », a déclaré le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, dans le cadre du Conseil général du Bloc Québécois qui se tient aujourd’hui à Québec.
« Ce qui est vrai en matière constitutionnelle est vrai aussi des besoins économiques, sociaux, environnementaux et financiers du Québec.Les fédéralistes ne peuvent plus promettre le changement aux Québécoises et aux Québécois, car ils savent que ce n’est pas possible. Ils n’ont plus rien à proposer, que le recul du Québec, que son inexorable affaissement au sein du Canada. Les fédéralistes du Québec sont en faillite, ils sont en faillite intellectuelle! » a lancé Gilles Duceppe.
Des effets néfastes et très concrets pour le Québec
« Ceux qui croient que rien de tout cela n’affecte la vie quotidienne des Québécois se trompent lourdement. Les effets sont très concrets. Avec le projet de loi des conservateurs, appuyé par les libéraux, le poids politique du Québec à la Chambre des communes sera de 21,9 %, ce qui est moins que son poids démographique. Les Maritimes, l’Ontario et la Colombie-Britannique auront tous été compensés à coups de milliards pour l’harmonisation de la taxe de vente. Et le Québec, qui a été le premier à le faire, ne recevra pas un sou. Quel dédain de la justice la plus élémentaire », a repris le chef du Bloc Québécois.
« Le dernier budget indique noir sur blanc que l’industrie de l’auto en Ontario a reçu 9,7 milliards de dollars, tandis que l’industrie forestière devra se contenter de 170 millions de dollars. Si on prend en considération que la part du Québec sera bien moindre que 100 millions, les compagnies américaines de l’auto installées en Ontario auront donc reçu 100 fois plus d’aide fédérale que toute l’industrie forestière québécoise », a indiqué Gilles Duceppe.
« Le gouvernement a décidé d’ajuster le programme d’assurance-emploi en fonction des travailleurs de l’Ontario et de l’Alberta, eux qui n’avaient jamais eu à se mettre sur le chômage auparavant. D’abord avec la complicité du NPD, puis avec celle des libéraux, le gouvernement Harper a exclu tous les travailleurs de la forêt et tous les travailleurs saisonniers qui ont été obligés de recourir au chômage dans le passé. Autrement dit, ces travailleurs du Lac-Saint-Jean, du Saguenay, de la Gaspésie, du Bas-du-Fleuve, de la Côte-Nord, de la Mauricie et de l’Abitibi, eux qui traversent une crise depuis des années, on les laisse tomber. Les députés fédéralistes du Québec qui ont cautionné ça devraient avoir honte », a-t-il poursuivi.
« L’absence d’action en matière de lutte aux changements climatiques nuit fortement à l’environnement et à l’économie québécoise. Si nous parvenions à réduire de moitié notre dépendance au pétrole d’ici 2020, nous serions en mesure d’investir entre 5 et 10 milliards de dollars supplémentaires, chez nous, à chaque année. Mais pris comme il l’est dans les filets du Canada pétrolier, le Québec peine à avancer vers la réduction de sa dépendance au pétrole. Quand on considère cette question, on se rend compte que non seulement le fédéralisme n’est pas rentable pour le Québec, mais pire, le fédéralisme canadien est ruineux pour le Québec! » a affirmé Gilles Duceppe.
« Depuis la reconnaissance symbolique de la nation par la Chambre des communes, le Bloc Québécois a fait de nombreuses propositions pour la rendre concrète. En matière de langue, de culture et de citoyenneté, nous avons déposé des projets de loi, formulé des propositions concrètes. Or, nos propositions ont toutes été rejetées. Pour le Canada, la reconnaissance de la nation québécoise n’était en fait qu’un acte de pure hypocrisie. La réalité, c’est que dans les faits, là où ça compte, le Canada ne reconnaît pas la nation québécoise », a dénoncé le chef du Bloc Québécois.
Le Bloc Québécois : 20 ans au nom du Québec
« Ça fait 20 ans que le Bloc Québécois se bat avec énergie contre le système fédéral. Vingt ans que nous résistons aux tentatives du Canada de ravaler le Québec au rang de province comme les autres. À Ottawa, les autres partis pensent “canadian“, et si ça veut dire piétiner les pouvoirs du Québec, les partis fédéralistes ne se gênent pas. Avant la création du Bloc, ces intrusions passaient trop souvent inaperçues, mais depuis que nous, les députés du Bloc Québécois, sommes présents à Ottawa, nous avons le Canada à l’œil », a assuré Gilles Duceppe.
« Avant le Bloc Québécois, c’était le Canada d’abord et avant tout et seulement le Canada. Maintenant, les Québécoises et les Québécois peuvent avoir confiance : avec nous, ils savent que les intérêts du Québec seront défendus à Ottawa, sans compromission. Avant 1990, les Québécois n’avaient pas d’alternative. Au fédéral, ils étaient obligés de voter pour des partis qui étaient tous fédéralistes, tous fédéralistes canadiens. Ça ne correspondait pas à la réalité politique du Québec et les résultats exceptionnels que nous avons obtenus à chaque élection depuis 1990 le démontrent éloquemment. De plus, le Bloc a enfin permis aux souverainistes de s’affirmer aussi sur la scène fédérale, de s’approprier des questions essentiellement traitées à Ottawa. Ces 20 dernières années nous ont permis d’acquérir une expertise et une grande expérience des affaires étrangères, de la défense, du commerce international et de bien d’autres domaines qui échappent encore au contrôle du Québec », a-t-il fait valoir.
L’avenir du Québec passe par la liberté politique
« Pour la nation québécoise, le Canada est une voie sans issue, un cul-de-sac identitaire, économique et politique. Aucun fédéraliste ne pourra jamais garantir aux Québécoises et aux Québécois un pays francophone, où la culture québécoise sera reconnue et célébrée et où la citoyenneté correspondra à nos valeurs et à nos intérêts. Les fédéralistes n’ont aucune réponse à donner sur les problèmes auxquels le Québec moderne est confronté. Ça fait 20 ans que je suis à Ottawa, le cœur politique du Canada. J’ai vu ce pays évoluer, je vois ce pays se construire. Ce pays n’est pas notre pays. Comme le disait si bien Pierre Bourgault :
“On veut pas être une province pas comme les autres, nous voulons être un pays comme les autres.“ Nous sommes sur le bon versant, le versant ascendant de l’histoire. Pour le moment, nous sommes des résistants, mais les résistants d’hier seront les vainqueurs de demain. Vive le Québec souverain! »
a conclu Gilles Duceppe.
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