dimanche 21 mars 2010
3141
PROFILAGE ETHNIQUE
LES NOIRS PLUS SURVEILLÉS PAR LA POLICE
19 mars 2010
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/03/19/006-profilage-etude-Mtl.shtml
Selon une étude, les jeunes Noirs courent plus de risques d'être interpellés par les policiers.
À Montréal, les policiers sont portés à interpeller plus souvent les jeunes Noirs que les jeunes Blancs, selon une étude menée par le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations.
Selon les résultats des chercheurs, ce sont dans les quartiers où les Noirs sont moins nombreux qu'ils risquent plus d'attirer l'attention des policiers.
Dans les quartiers où la population noire est peu présente, comme Outremont, Hochelaga-Maisonneuve ou le Plateau Mont-Royal, les jeunes Noirs ont entre 7 et 11 fois plus de chances d'être interpellés par la police.
Les auteurs de l'étude estiment en outre que peu importe la nature des crimes dont il est question, les agents du SPVM ou les agents de sécurité étaient plus enclins à sanctionner les gestes de délinquance commis par les jeunes Noirs.
On appelle ça une sur-surveillance de la part des policiers.
«Par exemple, dans toutes les arrestations dans l'année qu'on a regardées, un jeune homme qui fume un joint sur la place publique ou est vu en train de faire une transaction avec des amis, a sept fois plus de chances d'être arrêté par un policier qu'un jeune Blanc. On peut penser qu'il y a des traitements discriminatoires.» — Christopher McAll, du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
Les chercheurs, Christopher McAll et Léonel Bernard, ont rendu leurs résultats publics vendredi. Le Centre pour lequel ils travaillent est affilié à l'Université de Montréal et à l'UQAM. Pour réaliser leur étude, ils ont passé en revue les dossiers de la Chambre de jeunesse de Montréal pour l'année 2001.
Pour Dan Philip, de la Ligue des Noirs du Québec, ces données confirment ce qu'il dénonce depuis des années.
«Un jeune Noir qui se trouve aux abords du métro est interpellé par la police, qui l'approche, et lui demande de s'identifier. Le jeune se braque, il ne veut pas s'identifier. Il est arrêté, fouillé et il a un joint dans les poches. Alors, ce qui attire la police, est-ce que c'est l'infraction au règlement municipal ou la visibilité de ce jeune qui est aux abords du métro?» — Léonel Bernard, du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
LES POLICIERS PROMETTENT DE RÉFLÉCHIR À LA QUESTION
Denis Desroches, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), tient à rappeler que sur le territoire montréalais, ce sont des Blancs qui font l'objet de la majeure partie des arrestations, soit 70 %, contre 15 % pour les jeunes Noirs.
« Nous agissons sur le comportement et non sur les individus », a affirmé Denis Desroches.
Il a toutefois ajouté que le SPVM allait examiner attentivement les résultats de cette recherche.
AUDIO-VIDÉO
Le reportage de Karine Bastien sur l'étude du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations.
L'entretien de Brigitte Bougie avec les auteurs de l'étude Les commentaires
LES NOIRS PLUS SURVEILLÉS PAR LA POLICE
19 mars 2010
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/03/19/006-profilage-etude-Mtl.shtml
Selon une étude, les jeunes Noirs courent plus de risques d'être interpellés par les policiers.
À Montréal, les policiers sont portés à interpeller plus souvent les jeunes Noirs que les jeunes Blancs, selon une étude menée par le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations.
Selon les résultats des chercheurs, ce sont dans les quartiers où les Noirs sont moins nombreux qu'ils risquent plus d'attirer l'attention des policiers.
Dans les quartiers où la population noire est peu présente, comme Outremont, Hochelaga-Maisonneuve ou le Plateau Mont-Royal, les jeunes Noirs ont entre 7 et 11 fois plus de chances d'être interpellés par la police.
Les auteurs de l'étude estiment en outre que peu importe la nature des crimes dont il est question, les agents du SPVM ou les agents de sécurité étaient plus enclins à sanctionner les gestes de délinquance commis par les jeunes Noirs.
On appelle ça une sur-surveillance de la part des policiers.
«Par exemple, dans toutes les arrestations dans l'année qu'on a regardées, un jeune homme qui fume un joint sur la place publique ou est vu en train de faire une transaction avec des amis, a sept fois plus de chances d'être arrêté par un policier qu'un jeune Blanc. On peut penser qu'il y a des traitements discriminatoires.» — Christopher McAll, du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
Les chercheurs, Christopher McAll et Léonel Bernard, ont rendu leurs résultats publics vendredi. Le Centre pour lequel ils travaillent est affilié à l'Université de Montréal et à l'UQAM. Pour réaliser leur étude, ils ont passé en revue les dossiers de la Chambre de jeunesse de Montréal pour l'année 2001.
Pour Dan Philip, de la Ligue des Noirs du Québec, ces données confirment ce qu'il dénonce depuis des années.
«Un jeune Noir qui se trouve aux abords du métro est interpellé par la police, qui l'approche, et lui demande de s'identifier. Le jeune se braque, il ne veut pas s'identifier. Il est arrêté, fouillé et il a un joint dans les poches. Alors, ce qui attire la police, est-ce que c'est l'infraction au règlement municipal ou la visibilité de ce jeune qui est aux abords du métro?» — Léonel Bernard, du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
LES POLICIERS PROMETTENT DE RÉFLÉCHIR À LA QUESTION
Denis Desroches, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), tient à rappeler que sur le territoire montréalais, ce sont des Blancs qui font l'objet de la majeure partie des arrestations, soit 70 %, contre 15 % pour les jeunes Noirs.
« Nous agissons sur le comportement et non sur les individus », a affirmé Denis Desroches.
Il a toutefois ajouté que le SPVM allait examiner attentivement les résultats de cette recherche.
AUDIO-VIDÉO
Le reportage de Karine Bastien sur l'étude du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations.
L'entretien de Brigitte Bougie avec les auteurs de l'étude Les commentaires