dimanche 28 mars 2010
3127. SUR LE FRONT DE LA GUERRE ÉCONOMIQUE
FERMETURE DE WESTON
L'EMPLOYEUR NE BLUFFAIT PAS
Marc Pigeon
27/03/2010 08h15
© Agence QMI
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/03/20100327-081500.html
Les syndiqués ont refusé les dernières offrent de Weston, provoquant la fermeture de l’usine. Le syndicat a réagi vivement, en conférence de presse, hier. On reconnaît le président de la CSD, François Vaudreuil (au centre), Daniel Beauchemin et Wayne Wilson.
Les syndiqués de Weston ont perdu leur partie de poker. Le patron ne bluffait pas. La boulangerie de Longueuil a annoncé hier qu'elle fermera ses portes, les syndiqués ayant refusé les dernières offres patronales.
Les négociations pour le renouvellement de la convention collective duraient déjà depuis des mois. Les parties n'arrivaient pas à s'entendre.
Une question de flexibilité dans les horaires faisait achopper les négociations.
L'usine de Longueuil était complètement automatisée, à la fine pointe de la technologie. Pourtant, a répété la direction, les employés éprouvaient des problèmes de productivité sérieux et récurrents.
L'usine n'a jamais eu «une productivité qui était à la hauteur des attentes de l'entreprise», a indiqué, hier, le vice-président aux ressources humaines et relations de travail, Sylvain Roussel.
Ainsi, Weston a clairement laissé planer une menace de fermeture tout au long des négociations.
OFFRES REJETÉES À 68%
Malgré cela, les employés ont refusé les dernières offres patronales dans une proportion de 68%, hier matin.
La direction n'a pas mis longtemps à réagir en mettant ses menaces à exécution: elle a annoncé la fermeture graduelle de l'usine, d'ici le 31 décembre. Ce sont environ 150 travailleurs qui se retrouveront ainsi sans emploi.
L'une des clés pour résoudre le problème résidait dans la flexibilité dans les horaires. On offrait d'ailleurs de maintenir l'horaire de 36 heures réparties sur trois jours, mais pas toujours trois jours consécutifs, indique la direction. Avec un salaire maximum de plus de 35 000 $ par an.
Les employés mis à pied recevront des indemnités de séparation plus généreuses que celles qui sont normalement observées dans ce secteur. Ils pourront aussi bénéficier de programmes de réaffectation.
Pas question, toutefois, de réimplanter les travailleurs dans d'autres usines.
PAS DE NÉGOCIATIONS SOUS LA MENACE
Toute cette affaire laisse un goût amer dans la bouche du président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), François Vaudreuil, qui n'accepte pas les arguments avancés par la compagnie.
À son avis, les employés de la boulangerie ne méritent pas le sort qui leur est réservé.
Le syndicat accuse l'employeur d'avoir manqué d'ouverture depuis le début des négociations. Il a refusé de négocier sous la menace de l'employeur.
Pour lui, la compagnie fait preuve de mauvaise foi en ce qui a trait à la gestion des horaires.
«C'est la consternation la plus grande chez les salariés et les dirigeants du syndicat, a-t-il déclaré en point de presse. Les gens sont habités par un sentiment d'injustice et d'indignation à l'égard de la position de l'entreprise.»
LES OFFRES DE WESTON
Une convention collective d'une durée de quatre ans
Un ajustement salarial de 2% pour chaque année de convention
Le maintien d'un horaire de travail sur trois jours afin de répondre aux besoins de la clientèle.
Un horaire de 36 heures par semaine, sur trois jours
Un salaire horaire de 19,04$
Une paye hebdomadaire de 685,44$
Un revenu annuel de 35 642,88$
LES BOULANGERIES WESTON, C'EST...
Des produits de boulangerie frais vendus dans les supermarchés, dépanneurs, boulangeries de supermarché et aux entreprises de service alimentaire.
Les activités de l'entreprise sont réparties dans plus de 35 usines, centres de distribution et bureaux administratifs à travers le Canada.
Plus de 4 000 employés travaillent pour Weston Foods.
CE QU'ILS ONT DIT...
«L'usine de Longueuil a des problèmes récurrents de performance. Elle n'a jamais eu une productivité qui était à la hauteur des attentes de l'entreprise.»
«La flexibilité que l'employeur désirait obtenir pour pouvoir établir ses horaires de travail avait pour but de servir la clientèle de façon plus adéquate et de répondre à ces problèmes de productivité».
«Le statu quo n'était pas une option acceptable. De plus, la rigidité des horaires de travail ne nous permettait pas de répondre adéquatement aux attentes de nos clients en ce qui a trait au service.»
«Les enjeux avaient été expliqués de façon très claire aux représentants syndicaux et si notre proposition avait été acceptée ce matin, l'entreprise aurait désiré poursuivre ses activités.»
-Sylvain Roussel, vice-président, res-sources humaines et relations de travail de Boulangeries Weston ltée
«Weston se conduit comme un bum corporatif qui agit de façon irrespectueuse et méprisante à l'égard des salariés qui sont à son emploi et qui agit aussi de façon socialement irresponsable.»
«Les succès des boulangeries Weston depuis 60 ans au Québec sont dus en très grande partie à l'investissement et à l'engagement des travailleurs.»
-François Vaudreuil, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
L'EMPLOYEUR NE BLUFFAIT PAS
Marc Pigeon
27/03/2010 08h15
© Agence QMI
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/03/20100327-081500.html
Les syndiqués ont refusé les dernières offrent de Weston, provoquant la fermeture de l’usine. Le syndicat a réagi vivement, en conférence de presse, hier. On reconnaît le président de la CSD, François Vaudreuil (au centre), Daniel Beauchemin et Wayne Wilson.
Les syndiqués de Weston ont perdu leur partie de poker. Le patron ne bluffait pas. La boulangerie de Longueuil a annoncé hier qu'elle fermera ses portes, les syndiqués ayant refusé les dernières offres patronales.
Les négociations pour le renouvellement de la convention collective duraient déjà depuis des mois. Les parties n'arrivaient pas à s'entendre.
Une question de flexibilité dans les horaires faisait achopper les négociations.
L'usine de Longueuil était complètement automatisée, à la fine pointe de la technologie. Pourtant, a répété la direction, les employés éprouvaient des problèmes de productivité sérieux et récurrents.
L'usine n'a jamais eu «une productivité qui était à la hauteur des attentes de l'entreprise», a indiqué, hier, le vice-président aux ressources humaines et relations de travail, Sylvain Roussel.
Ainsi, Weston a clairement laissé planer une menace de fermeture tout au long des négociations.
OFFRES REJETÉES À 68%
Malgré cela, les employés ont refusé les dernières offres patronales dans une proportion de 68%, hier matin.
La direction n'a pas mis longtemps à réagir en mettant ses menaces à exécution: elle a annoncé la fermeture graduelle de l'usine, d'ici le 31 décembre. Ce sont environ 150 travailleurs qui se retrouveront ainsi sans emploi.
L'une des clés pour résoudre le problème résidait dans la flexibilité dans les horaires. On offrait d'ailleurs de maintenir l'horaire de 36 heures réparties sur trois jours, mais pas toujours trois jours consécutifs, indique la direction. Avec un salaire maximum de plus de 35 000 $ par an.
Les employés mis à pied recevront des indemnités de séparation plus généreuses que celles qui sont normalement observées dans ce secteur. Ils pourront aussi bénéficier de programmes de réaffectation.
Pas question, toutefois, de réimplanter les travailleurs dans d'autres usines.
PAS DE NÉGOCIATIONS SOUS LA MENACE
Toute cette affaire laisse un goût amer dans la bouche du président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), François Vaudreuil, qui n'accepte pas les arguments avancés par la compagnie.
À son avis, les employés de la boulangerie ne méritent pas le sort qui leur est réservé.
Le syndicat accuse l'employeur d'avoir manqué d'ouverture depuis le début des négociations. Il a refusé de négocier sous la menace de l'employeur.
Pour lui, la compagnie fait preuve de mauvaise foi en ce qui a trait à la gestion des horaires.
«C'est la consternation la plus grande chez les salariés et les dirigeants du syndicat, a-t-il déclaré en point de presse. Les gens sont habités par un sentiment d'injustice et d'indignation à l'égard de la position de l'entreprise.»
LES OFFRES DE WESTON
Une convention collective d'une durée de quatre ans
Un ajustement salarial de 2% pour chaque année de convention
Le maintien d'un horaire de travail sur trois jours afin de répondre aux besoins de la clientèle.
Un horaire de 36 heures par semaine, sur trois jours
Un salaire horaire de 19,04$
Une paye hebdomadaire de 685,44$
Un revenu annuel de 35 642,88$
LES BOULANGERIES WESTON, C'EST...
Des produits de boulangerie frais vendus dans les supermarchés, dépanneurs, boulangeries de supermarché et aux entreprises de service alimentaire.
Les activités de l'entreprise sont réparties dans plus de 35 usines, centres de distribution et bureaux administratifs à travers le Canada.
Plus de 4 000 employés travaillent pour Weston Foods.
CE QU'ILS ONT DIT...
«L'usine de Longueuil a des problèmes récurrents de performance. Elle n'a jamais eu une productivité qui était à la hauteur des attentes de l'entreprise.»
«La flexibilité que l'employeur désirait obtenir pour pouvoir établir ses horaires de travail avait pour but de servir la clientèle de façon plus adéquate et de répondre à ces problèmes de productivité».
«Le statu quo n'était pas une option acceptable. De plus, la rigidité des horaires de travail ne nous permettait pas de répondre adéquatement aux attentes de nos clients en ce qui a trait au service.»
«Les enjeux avaient été expliqués de façon très claire aux représentants syndicaux et si notre proposition avait été acceptée ce matin, l'entreprise aurait désiré poursuivre ses activités.»
-Sylvain Roussel, vice-président, res-sources humaines et relations de travail de Boulangeries Weston ltée
«Weston se conduit comme un bum corporatif qui agit de façon irrespectueuse et méprisante à l'égard des salariés qui sont à son emploi et qui agit aussi de façon socialement irresponsable.»
«Les succès des boulangeries Weston depuis 60 ans au Québec sont dus en très grande partie à l'investissement et à l'engagement des travailleurs.»
-François Vaudreuil, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)