mardi 23 mars 2010
3163
«GOOGLE REVIENDRA EN CHINE QUAND IL N'Y AURA PLUS DE CENSURE» BILL ECHIKSON:
Propos recueillis par Philippe Berry
23.03.10
http://www.20minutes.fr/article/392928/High-Tech-Bill-Echikson-Google-reviendra-en-Chine-quand-il-n-y-aura-plus-de-censure.php
INTERVIEW – Entretien avec le porte-parole de Google Europe...
Faute d'un accord avec le gouvernement chinois, Google a tenté un tour de passe-passe lundi, en redirigeant le trafic de google.cn vers google.com.hk. De quoi offrir des résultats non auto-censurés en chinois simplifié aux internautes en tirant parti du statut particulier de Hong Kong. Une initiative pas vraiment du goût de Pékin, qui estime «qu'en arrêtant de filtrer son moteur de recherche, Google a violé une promesse écrite qu'il avait faite en arrivant sur le marché chinois».Alors que les autorités chinoises ont déjà commencé à bloquer partiellement les résultats du site, 20minutes.fr fait le point avec Bill Echikson, porte-parole de Google Europe et responsable de la communication du groupe pour l'Europe du sud et de l'est.
Quelle est la situation pour google.com.hk. Bloqué, pas bloqué?
Nous, Google, ne filtrons rien. Mais il semble que certains termes soient bloqués par les autorités (1)
Fin de l'auto-censure de Google mais filtrage par le gouvernement. Au final, l'internaute chinois n'a rien gagné...
Après les attaques de janvier, nous avions annoncé l'arrêt prochain de la censure. Nous avons tenu parole. Nous ne sommes pas naïfs, nous avions conscience que le gouvernement chinois pourrait toujours filtrer les résultats via le Grand Firewall. Mais même si les résultats sont maigres, nous espérons que les internautes chinois auront accès à certains d'entre eux.
Lors des négociations, Pékin a-t-il montré des signes d'ouverture?
Non. Ils ont été clairs: pour eux, la censure sur le marché intérieur est non négociable.
Au vu des résultats de l'enquête, semble-t-il que Pékin se trouve derrière les attaques?
La seule chose que l'on peut dire, c'est que les attaques étaient très sophistiquées et qu'elles venaient de Chine.
Combien d'employés allez-vous conserver en Chine?
Nous avons 300 ingénieurs. Le nombre dépendra du trafic sur google.com.hk.
A quelle condition reviendrez-vous en Chine?
Nous reviendrons complètement quand il n'y aura plus de censure.
Faut-il plus de pressions politiques sur Pékin? Le situation peut-elle changer?
Le gouvernement américain n'était pas impliqué dans nos discussions. Nous l'avons simplement informé de notre décision. C'est difficile de spéculer sur les choix faits par d'autres entreprises. Nous avons fait le nôtre.
(1) Selon une internaute chinoise contactée par 20minutes.fr, une recherche «dalaï lama» ou «tiananmen» donne bien des résultats dans google.com.hk mais les liens sont bloqués par les autorités chinoises.
Propos recueillis par Philippe Berry
23.03.10
http://www.20minutes.fr/article/392928/High-Tech-Bill-Echikson-Google-reviendra-en-Chine-quand-il-n-y-aura-plus-de-censure.php
INTERVIEW – Entretien avec le porte-parole de Google Europe...
Faute d'un accord avec le gouvernement chinois, Google a tenté un tour de passe-passe lundi, en redirigeant le trafic de google.cn vers google.com.hk. De quoi offrir des résultats non auto-censurés en chinois simplifié aux internautes en tirant parti du statut particulier de Hong Kong. Une initiative pas vraiment du goût de Pékin, qui estime «qu'en arrêtant de filtrer son moteur de recherche, Google a violé une promesse écrite qu'il avait faite en arrivant sur le marché chinois».Alors que les autorités chinoises ont déjà commencé à bloquer partiellement les résultats du site, 20minutes.fr fait le point avec Bill Echikson, porte-parole de Google Europe et responsable de la communication du groupe pour l'Europe du sud et de l'est.
Quelle est la situation pour google.com.hk. Bloqué, pas bloqué?
Nous, Google, ne filtrons rien. Mais il semble que certains termes soient bloqués par les autorités (1)
Fin de l'auto-censure de Google mais filtrage par le gouvernement. Au final, l'internaute chinois n'a rien gagné...
Après les attaques de janvier, nous avions annoncé l'arrêt prochain de la censure. Nous avons tenu parole. Nous ne sommes pas naïfs, nous avions conscience que le gouvernement chinois pourrait toujours filtrer les résultats via le Grand Firewall. Mais même si les résultats sont maigres, nous espérons que les internautes chinois auront accès à certains d'entre eux.
Lors des négociations, Pékin a-t-il montré des signes d'ouverture?
Non. Ils ont été clairs: pour eux, la censure sur le marché intérieur est non négociable.
Au vu des résultats de l'enquête, semble-t-il que Pékin se trouve derrière les attaques?
La seule chose que l'on peut dire, c'est que les attaques étaient très sophistiquées et qu'elles venaient de Chine.
Combien d'employés allez-vous conserver en Chine?
Nous avons 300 ingénieurs. Le nombre dépendra du trafic sur google.com.hk.
A quelle condition reviendrez-vous en Chine?
Nous reviendrons complètement quand il n'y aura plus de censure.
Faut-il plus de pressions politiques sur Pékin? Le situation peut-elle changer?
Le gouvernement américain n'était pas impliqué dans nos discussions. Nous l'avons simplement informé de notre décision. C'est difficile de spéculer sur les choix faits par d'autres entreprises. Nous avons fait le nôtre.
(1) Selon une internaute chinoise contactée par 20minutes.fr, une recherche «dalaï lama» ou «tiananmen» donne bien des résultats dans google.com.hk mais les liens sont bloqués par les autorités chinoises.