vendredi 26 mars 2010
3194. LE PROFESSEUR BULLE COMMENTE
L'hommage au mort (aux morts - ici) est un genre difficile qui demande du doigté. On voit le progrès dans le style au fur et à mesure que le temps passe. Il est normal que la première fois, on n'ait pas l'habileté qu'apporte l'expérience. Et il faut un sujet. Dans le Nouveau Roman, on décrivait des poignées de portes. Ce qui est une idée comme une autre mais qui peut lasser. Ici, on décrit des morts. Des soldats morts, ce qui est bien. Des soldats morts au combat, ce qui est encore mieux puisqu'on peut souligner l'héroïsme. Des soldats morts en sautant sur une mine, ce qui n'est pas mieux que lors d'un combat face contre face contre un immonde boche, japonais, vietnamiens, russe, coérens, arabes mais on peut sous-entendre la lâcheté d'un vil ennemi qui en est arrivé à utiliser des procédés aussi immonde. Souligner sa lâcheté. Ne pas oublier. Mais puisqu'on est rendu au 141 soldats morts, on approche du grand style ce que tout le monde peut apprécier. Sans doute pas le décédé ni sa famille mais les esthètes certainement. D'autant plus que la Gouverneure Générale est très jolie. Ce qui n'a aucun rapport puisqu'un écrivain peut être laid et même très laid - il y a de nombreux exemple- peut écrire joliement. Mais un écrivain laid, s'il peut bien écrire ne fera jamais de belles photos. S'il tient la caméra, oui. Peut-être. Mais pas si on le photographie. Ce qui n'a rien à voir ici. Des esprits chagrins affirment que son excellence madame la Gouverneure Générale n'écrit aucun de ses discours ce que nous ne pouvons pas croire. Car une jolie femme est toujours sincère.