dimanche 21 mars 2010
3131
MONNAIE DE RÉSERVE: LE YUAN CONTRE LA TYRANNIE DU DOLLAR
Khady BAKHOUM
21 mars 2010
http://www.walf.sn/economique/suite.php?rub=3&id_art=62958
La crise financière de 2007 a mis à nu les limites du dollar, ainsi que sa capacité à plomber l’économie en cas d’instabilité économique.
Ainsi, depuis une année au moins, la Chine s’élève contre le dollar et demande une autre monnaie de réserve internationale stable.
La tendance s’inversant, les Etats-Unis sont aujourd’hui en croisade contre le yuan, la monnaie chinoise, sous-évaluée par rapport au dollar, alors que l’Empire du milieu domine les marchés occidentaux.
Deux mastodontes économiques sont à couteaux tirés : les Etats-Unis, première puissance mondiale, et la Chine, un poids lourd dans l’échiquier mondial.
Après la survenue de la crise financière, puis économique, le gouvernement chinois a amplifié sa proposition d’une monnaie de réserve autre que le dollar, du fait de sa volatilité.
La critique changeant de camp, les Américains manœuvrent pour une surévaluation du yuan.
Tout comme le gouvernement américain, l'Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international accusent la Chine de maintenir sa monnaie à un taux bas, pour booster ses exportations. La faiblesse du yuan, pour laquelle Pékin a consenti une surévaluation entre 200
5 et 2008 de 21 % face au dollar, est considérée comme une forme de protectionnisme.
Les produits chinois sont difficilement concurrencés dans le marché.
Bénéficiant d’une importante réserve de main-d’œuvre, de plus en plus performante et à bas prix, et l’économie d’échelle aidant, la Chine produit en quantité et vend à bon marché. Ses produits sont présents sur tous les segments, du bas de gamme au haut de gamme.
Aussi accuse-t-on les Chinois d’inonder les marchés de produits contrefaits.
Une autre raison qui explique les prix bas.
Le débat autour de la sous-évaluation du yuan, par ailleurs, s’est ravivé mardi dernier. Des sénateurs américains ont déposé un projet de loi destiné à pénaliser la manipulation des devises.
La question du yuan rassemble une bonne partie du Congrès américain, aussi bien du côté des Républicains que du côté des Démocrates.
‘Les Etats-Unis ne peuvent pas demander aux autres d'apprécier leur monnaie pour favoriser leurs propres exportations. Ce serait égoïste ’,
commentent les autorités chinoises, reprises par Rfi.
Toutefois, l’Empire du milieu n’exclut pas une réévaluation du yuan, mais l’opportunité et les conditions lui échoient. Le paramètre qui, semble-t-il, n’est pas pris en compte par les pourfendeurs du yuan et du protectionnisme chinois, c’est que la stabilité du pays et du monde en dépend.
Ce pays a réussi à occuper une grande partie de son milliard d’habitants actifs.
Cependant, la Chine ne vit pas que d’exportations. Au fort de la crise, elle a injecté 550 milliards de dollars dans son économie.
La Chine, en outre, réitère son appel à l'adoption d'une monnaie de réserve stable.
Dans un rapport intitulé ‘La réforme du système monétaire international’, posté sur le site officiel de la Banque que nous avons visité, le patron de la Banque centrale de Chine Zhou Xiaochuan déclare que ‘l'objectif souhaitable est de créer une devise de réserve internationale qui soit déconnectée de l'un ou l'autre pays, et qui puisse rester stable à long terme’.
Relevant les limites du dollar, il indique qu’une divise nationale, servant de monnaie de réserve internationale a ‘peut-être fait son temps’.
Selon le patron de la Banque centrale de Chine,
‘les pays d’origine d’une monnaie de réserve sont confrontés à un dilemme permanent entre la poursuite de leurs objectifs de politique monétaire domestiques et la demande d’autres pays quant à l’utilisation de cette devise de réserve’.
Khady BAKHOUM
21 mars 2010
http://www.walf.sn/economique/suite.php?rub=3&id_art=62958
La crise financière de 2007 a mis à nu les limites du dollar, ainsi que sa capacité à plomber l’économie en cas d’instabilité économique.
Ainsi, depuis une année au moins, la Chine s’élève contre le dollar et demande une autre monnaie de réserve internationale stable.
La tendance s’inversant, les Etats-Unis sont aujourd’hui en croisade contre le yuan, la monnaie chinoise, sous-évaluée par rapport au dollar, alors que l’Empire du milieu domine les marchés occidentaux.
Deux mastodontes économiques sont à couteaux tirés : les Etats-Unis, première puissance mondiale, et la Chine, un poids lourd dans l’échiquier mondial.
Après la survenue de la crise financière, puis économique, le gouvernement chinois a amplifié sa proposition d’une monnaie de réserve autre que le dollar, du fait de sa volatilité.
La critique changeant de camp, les Américains manœuvrent pour une surévaluation du yuan.
Tout comme le gouvernement américain, l'Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international accusent la Chine de maintenir sa monnaie à un taux bas, pour booster ses exportations. La faiblesse du yuan, pour laquelle Pékin a consenti une surévaluation entre 200
5 et 2008 de 21 % face au dollar, est considérée comme une forme de protectionnisme.
Les produits chinois sont difficilement concurrencés dans le marché.
Bénéficiant d’une importante réserve de main-d’œuvre, de plus en plus performante et à bas prix, et l’économie d’échelle aidant, la Chine produit en quantité et vend à bon marché. Ses produits sont présents sur tous les segments, du bas de gamme au haut de gamme.
Aussi accuse-t-on les Chinois d’inonder les marchés de produits contrefaits.
Une autre raison qui explique les prix bas.
Le débat autour de la sous-évaluation du yuan, par ailleurs, s’est ravivé mardi dernier. Des sénateurs américains ont déposé un projet de loi destiné à pénaliser la manipulation des devises.
La question du yuan rassemble une bonne partie du Congrès américain, aussi bien du côté des Républicains que du côté des Démocrates.
‘Les Etats-Unis ne peuvent pas demander aux autres d'apprécier leur monnaie pour favoriser leurs propres exportations. Ce serait égoïste ’,
commentent les autorités chinoises, reprises par Rfi.
Toutefois, l’Empire du milieu n’exclut pas une réévaluation du yuan, mais l’opportunité et les conditions lui échoient. Le paramètre qui, semble-t-il, n’est pas pris en compte par les pourfendeurs du yuan et du protectionnisme chinois, c’est que la stabilité du pays et du monde en dépend.
Ce pays a réussi à occuper une grande partie de son milliard d’habitants actifs.
Cependant, la Chine ne vit pas que d’exportations. Au fort de la crise, elle a injecté 550 milliards de dollars dans son économie.
La Chine, en outre, réitère son appel à l'adoption d'une monnaie de réserve stable.
Dans un rapport intitulé ‘La réforme du système monétaire international’, posté sur le site officiel de la Banque que nous avons visité, le patron de la Banque centrale de Chine Zhou Xiaochuan déclare que ‘l'objectif souhaitable est de créer une devise de réserve internationale qui soit déconnectée de l'un ou l'autre pays, et qui puisse rester stable à long terme’.
Relevant les limites du dollar, il indique qu’une divise nationale, servant de monnaie de réserve internationale a ‘peut-être fait son temps’.
Selon le patron de la Banque centrale de Chine,
‘les pays d’origine d’une monnaie de réserve sont confrontés à un dilemme permanent entre la poursuite de leurs objectifs de politique monétaire domestiques et la demande d’autres pays quant à l’utilisation de cette devise de réserve’.