lundi 1 mars 2010
2832
ÉMISSION LA FACTURE. NO. 191
UN PROGRAMME DE CRÉATION D'EMPLOIS MAIS... UN EMPLOI PERDU !
Journaliste : François Dallaire
Réalisateur : Luc Charbonneau
Mardi 17 avril 2001
http://www.radio-canada.ca/actualite/lafacture/191/rept.html
LE CAS...
Une dame travaille depuis trois ans comme agente de sécurité dans un édifice de Laval. Son employeur, une entreprise de surveillance de Thetford Mines, a des contrats un peu partout au Québec.
Le 16 février dernier, madame apprenait qu'elle perdait son emploi pour être remplacée par un autre agent. Pourtant, son patron la considère comme une très bonne employée...
C'est en allant porter les clés à son remplaçant que madame a compris la raison de son congédiement : le nouvel agent embauché a reçu une subvention salariale du gouvernement...
CE QUE LA FACTURE A DÉCOUVERT...
Nous avons vérifié et effectivement, le remplaçant de madame, un mésadapté social, a reçu une subvention salariale pour l'aider à réintégrer le marché du travail. L'aide financière représente en fait plus de la moitié du salaire d'un agent de sécurité pendant six mois.
«Je trouve ça injuste, ce n'est pas normal du tout.
C'est bon de créer des emplois pour ces gens-là, mais qu'ils n'enlèvent pas des emplois aux gens, c'est pas logique,c'est un non-sens».
Comble de l'ironie, c'est Emploi-Québec qui a accordé la subvention :
Ce n'est pas l'objectif, le but visé par Emploi-Québec», nous affirme Colette Duval, directrice des communications, chez Emploi-Québec.
Pour comprendre ce cafouillage, il faut savoir que la subvention d'Emploi-Québec a été versée en fait à un centre de travail adapté.
C'est ce centre qui, a titre de sous-traitant pour l'entreprise de sécurité, a embauché le remplaçant de madame.
Le directeur du centre devait s'assurer que la subvention n'entraînerait pas la perte d'un emploi. Or, il ne l'a pas fait.
Emploi-Québec est pourtant très clair là-dessus :
«Il y a une annexe à chaque contrat d'entente qui stipule clairement qu'il ne doit pas y avoir de substitution d'emploi régulier et ça, c'est très clair. C'est même une des premières informations que l'on transmet à nos clients pour éviter ce genre de situation», indique Mme Duval.
Ce que La Facture a découvert et que madame ignorait, c'est que son propre salaire a également été subventionné mais cette fois, par une coopérative de travailleurs de la région de l'Amiante.
Selon Bernard Laflamme, coordonnateur à cette coopérative, cette subvention est justifiée car :
«L'employeur a son siège social dans la région de l'Amiante».
Toujours pour réduire ses coûts de main-d'oeuvre, l'employeur a également fait signer de fausses déclarations à ses employés.
Ils ont déclaré avoir reçu une formation de 16 heures, alors qu'il n'en est rien.
L'employeur essaie-t-il de se soustraire à la Loi sur la formation de la main d'oeuvre?
«C'est ce qu'une éventuelle vérification plus poussée pourrait démontrer, mais vous comprendrez que toutes ces informations étant confidentielles, on ne peut vous donner beaucoup de détails dans le cadre d'une émission de télévision».
LA CONCLUSION...
Surprise : un mois après son congédiement, madame a regagné son poste.
Emploi-Québec a retiré sa subvention.
RETENEZ CECI...
Même si Emploi-Québec a retiré l'aide financière au centre de travail adapté, la personne handicapée bénéficiaire de la subvention a retrouvé un autre emploi au sein de la même compagnie.
Quant aux relations entre Emploi-Québec et le centre de travail adapté, le ministère estime que certaines règles devront être précisées avant de signer de nouvelles ententes.
UN PROGRAMME DE CRÉATION D'EMPLOIS MAIS... UN EMPLOI PERDU !
Journaliste : François Dallaire
Réalisateur : Luc Charbonneau
Mardi 17 avril 2001
http://www.radio-canada.ca/actualite/lafacture/191/rept.html
LE CAS...
Une dame travaille depuis trois ans comme agente de sécurité dans un édifice de Laval. Son employeur, une entreprise de surveillance de Thetford Mines, a des contrats un peu partout au Québec.
Le 16 février dernier, madame apprenait qu'elle perdait son emploi pour être remplacée par un autre agent. Pourtant, son patron la considère comme une très bonne employée...
C'est en allant porter les clés à son remplaçant que madame a compris la raison de son congédiement : le nouvel agent embauché a reçu une subvention salariale du gouvernement...
CE QUE LA FACTURE A DÉCOUVERT...
Nous avons vérifié et effectivement, le remplaçant de madame, un mésadapté social, a reçu une subvention salariale pour l'aider à réintégrer le marché du travail. L'aide financière représente en fait plus de la moitié du salaire d'un agent de sécurité pendant six mois.
«Je trouve ça injuste, ce n'est pas normal du tout.
C'est bon de créer des emplois pour ces gens-là, mais qu'ils n'enlèvent pas des emplois aux gens, c'est pas logique,c'est un non-sens».
Comble de l'ironie, c'est Emploi-Québec qui a accordé la subvention :
Ce n'est pas l'objectif, le but visé par Emploi-Québec», nous affirme Colette Duval, directrice des communications, chez Emploi-Québec.
Pour comprendre ce cafouillage, il faut savoir que la subvention d'Emploi-Québec a été versée en fait à un centre de travail adapté.
C'est ce centre qui, a titre de sous-traitant pour l'entreprise de sécurité, a embauché le remplaçant de madame.
Le directeur du centre devait s'assurer que la subvention n'entraînerait pas la perte d'un emploi. Or, il ne l'a pas fait.
Emploi-Québec est pourtant très clair là-dessus :
«Il y a une annexe à chaque contrat d'entente qui stipule clairement qu'il ne doit pas y avoir de substitution d'emploi régulier et ça, c'est très clair. C'est même une des premières informations que l'on transmet à nos clients pour éviter ce genre de situation», indique Mme Duval.
Ce que La Facture a découvert et que madame ignorait, c'est que son propre salaire a également été subventionné mais cette fois, par une coopérative de travailleurs de la région de l'Amiante.
Selon Bernard Laflamme, coordonnateur à cette coopérative, cette subvention est justifiée car :
«L'employeur a son siège social dans la région de l'Amiante».
Toujours pour réduire ses coûts de main-d'oeuvre, l'employeur a également fait signer de fausses déclarations à ses employés.
Ils ont déclaré avoir reçu une formation de 16 heures, alors qu'il n'en est rien.
L'employeur essaie-t-il de se soustraire à la Loi sur la formation de la main d'oeuvre?
«C'est ce qu'une éventuelle vérification plus poussée pourrait démontrer, mais vous comprendrez que toutes ces informations étant confidentielles, on ne peut vous donner beaucoup de détails dans le cadre d'une émission de télévision».
LA CONCLUSION...
Surprise : un mois après son congédiement, madame a regagné son poste.
Emploi-Québec a retiré sa subvention.
RETENEZ CECI...
Même si Emploi-Québec a retiré l'aide financière au centre de travail adapté, la personne handicapée bénéficiaire de la subvention a retrouvé un autre emploi au sein de la même compagnie.
Quant aux relations entre Emploi-Québec et le centre de travail adapté, le ministère estime que certaines règles devront être précisées avant de signer de nouvelles ententes.