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UN JOUR LES MUTANTS GOUVERNERONT LE MONDE - CE NE SERA PROBABLEMENT PAS PIRE QU'EN CE MOMENT

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LES MUTANTS EXTERMINERONT OU NON LES HUMAINS - ET NOUS TRAITERONS PROBABLEMENT AUSSI BIEN QU'ON SE TRAITE NOUS-MÊMES ENTRE NOUS - ET PROBABLEMENT AUSSI BIEN QUE L'ON TRAITE LA NATURE ET TOUT CE QUI VIT

lundi 3 mai 2010

3531. LE CHIEN WINSTON REPENSE À SON PASSÉ GLORIEUX


Image. Icône orthodoxe : Saint Christophe

Service de Pédopsychiatire du CHU d'Angers


SAINT-CHRISTOPHE : LA FIGURE DU PASSEUR

LA MÉTAMORPHOSE DU CYNOCÉPHALE CANNIBALE EN PORTEUR D'ENFANT

http://www.med.univ-angers.fr/discipline/pedopsy/ASE/parentalite/saint-christophe08.htm


Figures de la parentalité dans la peinture occidentale et les arts visuels


Historiquement Saint Christophe, s'il a jamais existé, n'a jamais pu rencontrer le Christ. En effet, Saint Christophe, d'après la tradition, était un cynocéphale (homme à la tête de chien) qui capturé au IIIième siècle par les Romains, se convertit et mourut héroïquement en défendant la population chrétienne de Rome persécutée par l'empereur Décius (249-250).

La légende de Saint André rapporte qu'au Vième siècle il réussit à convertir, au confins de l'empire romain, un géant à tête de chien, cannibale de surcroît, le bien nommé "Abominable", qui devint son garde du corps.

On retrouve dans ces deux légendes l'imaginaire des géants, ogres mangeurs d'enfants, bien proches de la figure de la paternité terrifiante qu'est Cronos, qui lui, avait quand même la délicatesse de ne manger que les siens. Le Père Fouettard doublure et accompagnateur du Père Noël ou de Saint Nicolas dans les légendes européennes doit aussi faire partie de la famille, tout comme le redoutable Croque-mitaine ou le Loup.

La légende de la lycanthropie rejoint cet imaginaire de l'homme qui n'est jamais tout à fait à l'abri de se voir transformé en bête sauvage, dangereux pour ses semblables. L'actualité et la clinique nous le rappelle trop souvent.

*


LE ZODIAQUE CELTE LEUQUE DE NANCY


LA VIEILLE LÉGENDE DE SAINT-CHRISTOPHE

(D'après un article paru en 1834)

http://zodiaque-nancy.blogspot.com/2007/04/anubis-le-chien-de-culann.html

Avant d'être chrétien, saint Christophe se nommait Offerus. C'était une espèce de géant. Il avait un gros corps, de gros membres, et une grande figure où respirait la bonté. Quand il fut à l'âge de raison, il se mit à voyager en disant qu'il voulait servir le plus grand roi du monde.

On l'envoya à la cour d'un roi puissant qui fut bien réjoui d'avoir un serviteur aussi fort. Mais un jour, le roi entendant un chanteur prononcer le nom du Diable, fit aussitôt le signe de la croix, avec terreur.

« Pourquoi cela ? demanda Christophe.
- Parce que je crains le Diable, répondit le roi.
- Si tu le crains, tu n'es donc pas si puissant que lui ? Alors je veux servir le Diable. »

Et Offerus quitta la cour. Après avoir longtemps marché, il vit venir à lui une grande troupe de cavaliers ; leur chef était noir et lui dit :

« Offerus, que cherches-tu ?
- Je cherche le Diable pour le servir.
- Je suis le Diable, suis-moi. »

Offerus suivit le Diable.

Mais un jour, la troupe rencontra une croix sur le chemin, et le Diable ordonna de retourner en arrière :

« Pourquoi cela ? dit Offerus.
- Parce que je crains l'image du Christ.
- Si tu crains l'image du Christ, tu es donc moins fort que le Christ ? Alors je veux servir le Christ. »

Et Offerus continua seul sa route. Il rencontra un bon ermite et lui demanda :
« Où est le Christ ?

- Partout, répondit l'ermite.
- Je ne comprends pas cela, dit Offerus ; mais si vous dites vrai, quels services peut lui rendre un serviteur robuste et alerte ?
- On sert Jésus-Christ par les prières, les jeûnes et les veilles, ajouta l'ermite.
- Je ne peux ni prier, ni jeûner, ni veiller, réplique Offerus ; enseignez-moi donc une autre manière de le servir ? »

L'ermite le conduisit au bord d'un torrent furieux qui descendait des montagnes et il dit :

« Les pauvres gens qui ont voulu traverser cette eau se sont tous noyés. Reste ici, et porte ceux qui se présenteront à l'autre bord sur tes fortes épaules ; si tu fais cela pour l'amour du Christ, il te reconnaîtra pour son serviteur.

- Je veux bien le faire pour l'amour du Christ, répondit Offerus. »

Il se battit donc une petite cabane sur le rivage, et il transportait nuit et jour tous les voyageurs d'un côté à l'autre du torrent. Une nuit, comme il s'était endormi de fatigue, il entendit la voix d'un enfant qui l'appela trois fois par son nom : il se leva, prit l'enfant sur ses épaules et entra dans le torrent. Tout à coup les flots s'enflèrent et devinrent furieux, et l'enfant pesa sur lui comme un lourd fardeau ; Offerus déracina un grand arbre et rassembla ses forces mais les flots grossissaient toujours, et l'enfant devenait de plus en plus pesant. Offerus, craignant de noyer l'enfant, lui dit en levant la tête : « Enfant, pourquoi te fais-tu si lourd, il me semble que je porte le monde. »

L'enfant répondit : « Non seulement tu portes le monde, mais celui qui a fait le monde. Je suis le Christ, ton Dieu et ton maître, celui que tu dois servir. Je te baptise au nom de mon père, en mon propre nom, et celui du Saint-Esprit. Désormais, tu t'appelleras Christophe » (c'est-à-dire porte-Christ).

Depuis ce jour, Christophe parcourut la terre pour enseigner la parole du Christ ; et il fut, selon l'opinion la plus connue, martyrisé en Lycie, durant la persécution de Dèce, vers 251. La bonté de saint Christophe a été l'origine de plusieurs proverbes. On disait entre autres choses :

« Qui te mane vident nocturno tempore rident. »
Ceux qui verront saint Christophe le matin riront le soir.

*

SAINT CHRISTOPHORE ÉTAIT-IL CYNOCÉPHALE 1 ?

C.P.(écheresse)

L'hagiographie est la littérature chrétienne qui relate la vie des saints de l'Église. Elle peut contenir des altérations accidentelles des événements réels, de même que des erreurs de toutes sortes. Elle contient parfois des éléments merveilleux dont il est, certes, difficile, voire impossible de vérifier l'authenticité historique, même dans le cas où les faits relatés sont contemporains ou de date relativement récente; d'autant plus s'ils sont multiséculaires. Mais cela ne veut pas dire que nous devions rejeter ces faits comme de purs produits de l'imagination.

D'une part, il est vrai que ce n'est pas en vue d'une rigoureuse véracité historique, mais pour la glorification des saints et l'édification des fidèles que la sainte Tradition garde ces biographies, et c'est la réalité spirituelle qui y est importante et non pas l'authenticité ou l'exactitude parfaite des faits historiques.

D'autre part, comme les évangiles, les prières et la musique liturgiques etc., les vies des saints s'étaient aussi transmises oralement pendant parfois des siècles, avant d'être consignées par écrit, et nous savons que la mémoire des hommes peut être défaillante.

Mais si la mémoire humaine est défaillante, les réalités spirituelles elles-mêmes sont toujours gardées par l'Esprit saint qui vit dans l'Église, et les inexactitudes ne sont jamais des inventions purement humaines.

De toute manière, même dans le domaine de l'historiographie profane, ce n'est que depuis relativement peu que l'on s'intéresse à l'exactitude. Bien des chroniqueurs des temps anciens écrivaient l'histoire dans un but précis, pour la louange de leur roi ou à la gloire de leur peuple, et les altérations des faits étaient souvent plus que grossières.

À l'époque moderne encore, à notre époque pourtant si soucieuse de l'exactitude scientifique, l'histoire peut être allègrement falsifiée en vue d'une idéologie quelconque : tous les historiens le savent.

Ce n'est pas parce que les vies des saints contiennent des erreurs, des déformations de faits qu'il faut pour autant les rejeter en bloc comme des fables. Dans l'Église, ce qui est important, c'est la foi en la réalité spirituelle des choses décrites. Qu'un fait soit attribué à tort à un saint à la place d'un autre a, à mon humble avis, moins d'importance.

Je voudrais maintenant illustrer ce que je viens de dire par un exemple : un détail de la vie du saint martyr Christophore (ou brièvement : Christophe).
Dans le n° 52 de notre bulletin "Orthodoxie", la rubrique du courrier des lecteurs fait état d'une curieuse représentation iconographique de saint Christophe :
"Question : Pourquoi représente-t-on parfois saint Christophe sur les icônes avec une tête de chien ?

Réponse : C'est une erreur des iconographes qui interprètent mal un trait de sa vie. Le saint qui était fort grand et beau, demandait à Dieu, par humilité, de rendre son visage semblable à un chien, c'est-à-dire laid comme celui d'un chien. Pourtant il n'a pas demandé de lui donner le visage d'un chien comme l'interprètent mal certains iconographes."

Plusieurs icônes byzantines représentent en effet saint Christophe avec une tête de chien.

Saint Christophe donc, ne voulant pas s'enorgueillir de sa beauté, aurait fait cette prière à Dieu, qui a enlaidi son visage.

Cependant, selon le Synaxaire grec en français, saint Christophore, comme beaucoup de jeunes Barbares de la périphérie de l'Empire, était mercenaire dans l'armée romaine d'Orient au temps de l'empereur Dèce (3e siècle), et sa tribu d'origine était appelée "cynocéphale" par les Grecs pour une raison non encore élucidée.
On pourrait concevoir cette "tête de chien" comme le totem de la tribu dont saint Christophe était originaire. Mais nous n'en connaissons aucun élément probant.
En tout cas, la cause de sa représentation avec une tête de chien serait, selon une note du Synaxaire, que des iconographes tardifs, prenant le qualificatif "cynocéphale" à la lettre, auraient peint le saint avec une tête de chien.

L'année dernière (2003), un jeune Canadien, Félix Racine, s'est penché sur le problème dans un mémoire de maîtrise très intéressant et bien documenté concernant les "monstres" habitant les confins de l'Empire romain. Il a découvert que la "cynocéphalité" de saint Christophe est attestée dès le cinquième siècle par la Tradition de l'Église d'Orient.

"Pour les géographes romains et pour les Grecs avant eux, - poursuit-il - les confins du monde étaient peuplés de races fabuleuses : des géants, des hermaphrodites, des hommes sans tête et quantité d'autres. Plusieurs auteurs inclurent dans cette liste les Cynocéphales (du grec kunokephalos : «tête-de-chien»), une race de primitifs à tête de chien qui aboyaient plus qu'ils ne parlaient, qui habitaient les montagnes de l'Inde selon certains, l'Éthiopie selon d'autres. Malgré leur popularité, leur existence restait hypothétique et personne ne pouvait se targuer d'avoir visité leur pays."

La thèse de cet auteur est grosso modo que cette monstruosité relève de l'imaginaire pur et simple des Romains, qui attribuaient volontiers des traits extraordinaires aux différents peuples barbares lointains.

J'avoue que sa conclusion ne m'a pas convaincue, du moins pas pour saint Christophe.
Une règle stricte de l'iconographie est que l'on ne représente pas de choses imaginaires. Des réalités spirituelles transmises en images, des objets allégoriques, symboliques, oui, des traits mal compris ou exagérés de la Tradition, oui, mais pas un "saint inventé, monstre créé de toutes pièces", comme l'affirme l'auteur. La Tradition orale n'est pas basée non plus sur l'imaginaire.
Qu'étaient donc ces tribus "cynocéphales" dont parlent les légendes du cinquième siècle ?

Dans les contes folkloriques hongrois, il est souvent question de "Tartares à tête de chien". Je n'y avais jamais réfléchi : je pensais simplement que les Tartares, qui avaient envahi la Hongrie au 13e siècle, méritaient ce qualificatif à cause de leurs ravages et actes inhumains qui avaient mis le pays à feu et à sang à cette époque.

Il y a quelques semaines, j'ai reçu, d'un de mes compatriotes, un guide touristique très complet et illustré de sa ville natale, Csongrád, une des plus anciennes villes occupées par les Hongrois au 9e siècle et capitale de la première région hongroise évangélisée par Byzance.
En parcourant le livre, je suis tombée sur la photo d'un crâne humain curieusement allongé vers l'arrière et qui avait un peu la forme d'un crâne de chien.

J'ai lu fiévreusement l'article de deux pages qui s'y rapportait. Il s'agissait de la trouvaille d'un pêcheur du lieu, qui, en 1867, lors d'un éboulement de la rive de la Tisza 2, avait fait la découverte de ce qu'il appelait, d'après les contes folkloriques bien connus par tous les Hongrois, des sépultures de "Tartares". Après avoir jeté six autres de ces crânes déformés dans la rivière, il en avait offert un au maire de la ville, qui l'avait montré, à son tour, à un grand anthropologue de l'époque.

L'article qui commente cette trouvaille archéologique fait état d'une cinquantaine de crânes semblables découverts entre 1867 et 1938 dans la même région. Ils proviennent de sépultures dont le contenu rappellerait des objets funéraires caractéristiques de ceux des Guépides, peuple barbare dont le royaume se trouvait à la frontière nord de l'Empire romain aux 5e et 6e siècles. L'étendue de ce royaume correspondait à peu près au territoire de la Grande Plaine hongroise et de la Transylvanie roumaine actuelles prises ensemble et comprenait en effet l'emplacement de la ville actuelle de Csongrád.

Selon les savants, ces crânes, qui faisaient ressembler la tête de leur porteur à une tête de chien assez insolite pour semer la terreur, étaient artificiellement allongés par un bandage spécifique porté dès l'enfance, en vue d'une défense plus efficace contre l'ennemi. Ces coutumes pouvaient très bien exister avant l'apparition des Guépides dans la région, chez un peuple contemporain de Dèce.

La légende dit de saint Christophe, avec, sans doute, un peu d'exagération, que "né dans une tribu cynocéphale, ses yeux brillaient comme des flammes et ses défenses de sanglier terrifiaient les hommes".

Que croire maintenant ?

De toute façon, que la tête de saint Christophe fût enlaidie grâce à sa demande expresse à Dieu ou bien dès l'enfance par un procédé barbare, ne change rien au reste de son histoire, à sa lutte héroïque pour défendre les chrétiens contre Dèce, ni à son martyre.

Et dans les deux cas, sa "cynocéphalité" a des fondements vrais, même s'il ne faut pas la prendre à la lettre, comme l'ont fait certains iconographes, de façon trop concrète. À l'église, je me tiens devant le pupitre, avec, derrière moi, la fresque représentant saint Christophe qui traverse une rivière en portant le Christ sur l'épaule.

Un jour, comme cela arrive parfois, j'ai commencé à sentir très fort sa présence derrière moi. Ce jour-là, j'ai eu l'idée - et j'en ai pris l'habitude par la suite, sans jamais l'oublier - de le vénérer avant de me mettre devant le pupitre, en lui embrassant les genoux, et en lui demandant pardon de lui tourner le dos pendant tout l'office.
Un matin, je suis arrivée à l'église avec un lumbago terrible : je pouvais à peine me tenir debout, mais je n'aurais pas pu m'asseoir non plus. Vers le milieu de l'office, pour soulager ma douleur, je me suis appuyé le bas du dos contre le mur, tout en redemandant à saint Christophe derrière moi de m'excuser de lui présenter mon dos, et de façon si grossière en plus, mais j'avais très mal. Dans ma tête, j'ai ajouté : "Si cela se trouve, tu peux y faire quelque chose".
Je ne le lui ai pas demandé, mais à peine y ai-je pensé que mon mal de dos a complètement disparu.

Maintenant, qu'est-ce qui est le plus important pour vénérer le saint ? Est-ce la connaissance de l'origine d'une représentation erronée de lui ? N'est-ce pas simplement le fait que le saint martyr Christophe, vrai saint qui a existé, a plu au Seigneur et vit dans l'éternité, est présent dans son icône et que, quels que soient les menus détails de sa vie, vrais ou faux, nous fait du bien aujourd'hui, accorde sa grâce, et intercède pour nous auprès du Seigneur, comme tous les saints christophores ?

1 "à tête de chien" en grec
2 une des plus grandes rivières de Hongrie

Le disciple d'un grand ancien était combattu par l'impureté. L'ancien, qui le voyait dans la peine, lui dit : «Si tu veux, je vais prier le Seigneur de te retirer cette lutte. » Mais l'autre lui répondit : «Père, je vois bien que je suis dans la peine, mais je sens aussi le fruit qui naît en moi de cette peine. Demande plutôt à Dieu de me donner la force de tenir.» Son abbé lui dit alors : «Je vois maintenant, mon enfant, que tu as fait de grands progrès et que tu m'as dépassé.»