Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec
Le Journal de Montréal, p. 26 - Le Journal de Québec, p. 17,
1er février 2010
http://www.cpq.qc.ca/index.php?type=orphan&id=213
Nul ne peut nier que Pierre Karl Péladeau est un homme d'affaires important au Québec. Il est certainement capable de défendre ses opinions. Il n'a pas besoin que l'on vienne à sa rescousse et il ne nous l'a pas demandé.
Mais en l'attaquant avec autant de véhémence dans sa dernière chronique (« Le dinosaure », Le Devoir, 28 janvier), c'est indirectement les gens d'affaires qui osent poser des questions que Michel David en vient à ostraciser.
Nous vivons dans une société ouverte où les rapports de force sont tout sauf immuables. Tous les jours, des groupes divers, incluant les syndicats et les journalistes, dénoncent des situations et exigent des changements. Il est normal que les évidences ou les tabous d'une époque soient remis en question et parfois renversés.
Ceux qui les premiers soulèvent des questions sensibles et controversées sont parfois la cible des pires attaques.
[On ne connaissant pas PKP philosophe sensible, certaines âmes peu charitables le tenaient même pour un homme d'affaire sans scrupule. Non, il s'agirait d'un chroniqueur controversé des moeurs politiques locales. Nous en sommes ravis. Que cela est beau!]
Ça n'empêche pas qu'ils ont parfois raison, comme l'a montré l'évolution de notre société au cours des dernières décennies, et qu'on devrait à tout le moins leur concéder la légitimité de s'exprimer.
Si on lit objectivement sa lettre d'opinion, Pierre Karl Péladeau n'a justement fait que cela, poser des questions, sur un déséquilibre des forces entre syndicats et employeurs engendré par certaines législations au cours des dernières décennies.
[Il va de soi que la société comme le voit certains où la majorité se voit en état de servage face à une minorité parasite qui ressemble à celle de l'Ancien Régime est fausse. Nous en sommes ravi. Que cela est beau!]
Ce déséquilibre en faveur des syndicats entraîne selon lui des effets pervers pour notre développement économique.
Le Québec aurait-il atteint la perfection ultime à cet égard?
Faut-il que quelqu'un soit condamné comme hérétique s'il ose demander « si les remèdes d'hier sont ceux qu'il nous faut pour les maux d'aujourd'hui et de demain »?
[Et si la façon de commander d'hier, de répartir la richesse et posséder la propriété est encore de mise aujourd'hui?¨
[Et l'héritage!]
M. David tente de discréditer entièrement les propos de M. Péladeau en prétendant qu'ils ont été réprouvés de façon quasi unanime lors du sommet de Lévis.
En fait, les enjeux soulevés sont tout à fait légitimes et font partie des préoccupations de longue date de nombreux employeurs du Québec.
D'ailleurs, la majorité de ceux d'entre eux qui ont à gérer des relations du travail en milieu syndiqué se posent les mêmes questions.
Au cours des dernières années, le Conseil du patronat du Québec a lui aussi posé des questions sur la transparence financière des syndicats, en raison de la formule Rand et de son caractère obligatoire.
[Et la transparence des employeurs et des financiers ?]
Nous nous sommes demandé comment il se fait que le Code du travail protège les travailleurs contre l'intimidation, le harcèlement et les représailles de la part de leur employeur en raison de leurs activités syndicales, mais que la législation n'offre aucun soutien à un travailleur qui cherche à se protéger contre les abus d'un syndicat.
[Il y a la police, non? Bien sûr quand on parle de certains syndicats plus ou moins mafieux - qui sont comme par hasard lié à la mafia ! Et qui sont - comme par hasard lié à des hommes d'affaires véreux (réputés honnêtes!) Il est certain que l'individu isolé est dans le trouble. Comme tout homme face à un pouvoir organisé et sans limite comme est celui des grandes entreprises.]
Nous avons aussi exigé que le mode d'accréditation syndicale soit revu, pour éviter que de nombreux travailleurs se retrouvent syndiqués sans avoir pu s'exprimer dans le cadre d'un scrutin secret.
[Ce qui permettrait à l'employeur de manipuler ici et là et d'influencer quelque peu et de menacer si possible.]
Nos partenaires syndicaux souhaiteraient éviter que ces questions soient soulevées, et c'est normal.
Mais c'est justement à cela que servent le pluralisme et la liberté d'expression dans des sociétés évoluées : permettre le choc des idées, malgré les partis pris et les intérêts de chacun.
[Il n'y a aucune liberté d'opinion dans l'entreprise et encore moins le «pluralisme» des idées. Beau mot à utiliser plus souvent.]
En étouffant les questionnements, on évite au contraire tout débat, et on s'assure de prévenir tout changement.
[Il va de soi que s'il y a changement, celui-ci ne doit jamais jamais concerner le droit de propriété et la décision de la répartition des revenus.]
[Ou s'il y a changement, celui-ci concernera inévitablement les revenus d'en bas - jugés d'en haut bien trop élevé (ces gens mangent trop)- et devant être diminués au plus tôt.]
Rien n'est plus propice au statu quo et à la sclérose sociale et intellectuelle que de ridiculiser de manière agressive ceux qui osent soulever des questions en les traitant de « dinosaure de la préhistoire ».
J'ose croire qu'il est encore possible de faire des débats en toute sérénité au Québec et ainsi, de sortir de l'âge de pierre…
[Que de beaux mots!]